Il est un temps pour chaque chose,
Un temps de rêve, oui, on rêvait d'entrevoir ses fameux ennemis dont on connaissait l'existence que via les récits de guerriers plus expérimentés. On rêvait de fiers combattants en armure si souvent annoncés par les éclairs de leurs clercs ou encore ces terribles guerriers trolls dont les haches se frayaient des chemins en nos armures.
On les rencontra et le temps des combats arriva, de longues lignes de combattants inexpérimentés se dévisageant, ne sachant comment se lancer dans l'action. Les couleurs violettes et blanches rouges montraient bien souvent le chemin, on les suivait avec confiance, ils savaient.
C'était le temps des combats mais aussi celui du partage. Les butins récupérés sur les monstres étaient partagés selon les besoins. Personne n'en avait l'utilité, ils devenaient alors des dons au premier inconnu qui passait, avec pour seul retour, un sourire. C'était la coutume, on ne pouvait imaginer faire autrement.
Un temps d'entraide, peu importe les couleurs qu'on portait, le compagnon qu'on croisait était un allié dans la guerre, on formait ensemble compagnie et on chassait les monstres. Rire, joie et bonne humeur rythmait cette époque, la victoire et la puissance n'étaient pas la priorité de l'époque.
Puis vint le temps du changement, temps de rêve détruit par l'habitude, par la volonté de perfection, le temps des combats étaient toujours là mais laissait la place à l'irrespect, un ennemi n'était plus qu'un moyen d'avoir plus d'expérience au combat. Le temps du partage ? oublié, le butin sert désormais à s'enrichir plus en or qu'en sourire. Fini aussi le temps de l'entraide, la solitude évite la perte de temps à parler ou pire devoir partager son expérience et son butin.
Fini ce temps que j'amais, je pense que oui dans le coeur et dans les actes de beaucoup, il est révolu. Aujourd'hui, les colonnes qui se battent aux frontières se renferment sur elles memes, oubliant les compagnons du royaume. Ces colonnes fermées se permettent de diriger l'action des autres et les oublient pour mieux atteindre les quotas. Seule l'urgence les encouragent à faire un geste vers les autres.
Je ne me reconnais plus dans ce temps actuel, je suis un rêveur, je me suis battu pour que les anciennes valeurs se perpétuent mais la fatigue finit toujours par gagner, encore quelques sursauts dans l'espoir d'un changement ? Peut être, mais l'envie n'est plus comme auparavant.
Temps assassin après de mon temps si aimé, avoir sonner la fin, voudrais-tu sonner la mienne ?