Médicinale est assise dans un coin calme de la Taverne, pas trop loin du feu pour réchauffer son corps fatigué. Elle se tient légèrement voûtée, les traits tirés, son regard délavé et vide, seuls ses cheveux flamboyants témoignent de l’ancienne Médi.
Quelques anciens, et quelques nouveaux visages posent sur elle un regard chaleureux et curieux.
A voix basse pour ne pas déranger, doucement pour ceux-là qui écoutent, elle raconte…
Vous ne saurez pas le « pourquoi », Médicinale est si secrète… mais peut être apprendrez-vous le « comment ».
J’ai tout fait pour partir d’Hibernia, pour traverser le Voile et ne jamais revenir.
J’ai attendu la Lune.
Toute le nuit j’ai prié et chanté, peint mon corps des motifs bleutés qui ornent mon visage, mêlés aux Runes formant une prière…
Au cœur de la forêt j’ai suivit les traces, j’ai écouté le Chant d’Hibernia et j’ai trouvé l’autel.
Des heures mon Clan et moi avons prié et fait nos offrandes que nous avons déposé sur cet étrange dolmen, bas et patiné par le temps.
Devant l’autel Médicinale est en prière
Elle tient un bouquet de Gui, tenu par du Lierre
Ses mains blanches tournées vers le ciel en offrande
Dans le Langage Ancien, elle fait sa demande
Que le Voile se déchire, rideau de poussière
Ceux que j’aime son loin, mon cœur est une pierre.
Que je passe Derrière ! Oh …que Dana m’entende !
Et que mon nom s’efface à jamais des légendes…
Que je retrouve enfin la Paix, ma conseillère
Et que je meure enfin, sur mon lit de bruyère.
J’ai convoqué l’Assemblée des Druides et ils sont venus, les douze.
En cercle autour de nous, leur voix basses se sont mêlées à mon chant.
Avec l’aide du Cercle j’ai ouvert un passage dans le voile et j’ai foncé vers Ayolia, un bébé sur chaque hanche, Baggera, Epineuse et Musicale sur mes talons.
Loin derrière, j’entends le Chant des Druides qui s’essouffle, la brèche ne tiendra pas longtemps.
J’ai vu ton visage, si pâle, de l’autre coté, Ayolia, mon Papillon de Nuit … je t’ai tendu les jumeaux et mon sourire lumineux s’est figé sur mon visage.
Baggera !