par Aladore » Mer 06 Juil 2005, 22:43
Voila bientôt deux ans que je suis en Crisaor. Tout se passe dans le meilleurs des mondes, nous sommes fiancés depuis deux mois maintenant. Je vis un bonheur parfait et Aspen souhaite que l'on s'unisse.
J'avais toujours été reticent au mariage quand j'étais gamin, mais ce mot prenait maintenant une importance tout a fait autre que ce que j'avais toujours pensé auparavant.
Je voulais des enfants d'elle. Je voulais terminer ma vie avec elle. J'en étais plus que jamais, sur.
J'ai changé de travail, je suis un Chasseur maintenant. J'ai apprit a traquer le gibier comme un maître, je chasse les Ketos avec des amis.
Ah oui, je me suis fait plein d'amis. Et oui, être fiancé a la Princesse provoque certains avantages, j'avais les faveurs de la cour et tout le monde le savait.
J'avais tout ce dont j'avais toujours rêvé, une femme magnifique à mes côtés, un travail mouvementé et agréable, l'eau et la plénitude.
Mais la propagande enflait. On entendait depuis un certain temps les gens parler d'un cataclysme futur et la panique ambiante était palpable. Les gens de la ville faisaient des reserves pour parrer a une famine possible, on tuait et conservait a foison la nourriture pour ne manquer de rien le moment voulu. J'ésperais que la fameuse catastrophe n'étais qu'un mythe. On ne savait ni comment, ni quand elle arriverais mais tout le monde en était persuadé et ... Je commençais a y croire a mon tour.
Aspen était dans un état plus que mouvementé ces derniers temps. Elle cauchemardait et pleurait souvent sans que j'en sache la raison et je ne pouvait rien faire quand ça arrivait. Elle partait se réfugier en pleine mer dans des endroits que je connaissais pas. Je l'ai cherché a chaque fois qu'elle partait mais je ne l'ai jamais trouvée. Elle revenait quelques heures après, épuisée et dormait.
Elle me serrait dans ces bras chaque matins, comme si c'était un nouveau jour. Je commençais a avoir peur.
- "Tu sais ... Je t'aime tellement. Je ne veux pas te perdre."
- "Tu ne me perdras pas ma belle."
Une nuit, calme comme les autres, je n'arrivais pas a trouver le sommeil comme d'habitude ces derniers temps et je suis sorti pour contempler les animaux majestueux qui entouraient la ville. J'adorais cet endroit.
On entendait le sol trembler, avoir des hoquets et j'aimais cette sensation. La terre vibrait et montrait qu'elle existait.
Un petit geyser de gaz explosa sous mes yeux dans un petit bruit comprimé par l'eau. J'approchais ma main, ça brulait. Plusieurs autres geysers apparurent à côtés de moi dans un bruit sourd et la température de l'eau augmenta étrangement, les animaux chantaient tout en coeur ... Comme des cris de detresse. La baleine avec qui j'avais l'habitude de nager le soir semblait paniquée et elle me donnait de petits coups avec son nez.
- "Qu'est ce que tu as ma grosse ?" Disais-je, légèrement inquiet.
Je changeait d'endroit, la température commençais a devenir étouffante et la baleine me suivit doucement, ne cessant pas de geindre.
Autour de moi, le ballet des animaux c'était interrompu, dans la baie il n'y avait que la baleine, moi et ... Le vide.
Une sensation étrange et amère me prit la gorge. Il fallait que je rentre a Crisaor, j'avais un mauvais pressentiment. Je nageais vers la ville quand soudain, un râle énorme se fit entendre, la terre trembla et une exlosion énorme retentit. L'opacité de l'eau ne suffit pas a retenir le cri sourd de la terre et un jet de gaz énorme surgit de la terre, faisant trois fois peut-être, la taille de Crisaor en hauteur, juste a côté de cette dernière.
La panique. Un autre jet comme ça sur la ville et tout les habitants y passent. Je nage de plus en plus vite et la baleine me pousse avec son nez pour que j'arrive plus vite. J'entend la cloche qui retentit dans la ville et je voit tout les habitants, prits de panique, courrir dans tout les sens.
On y est. Certains sortent de la bulle et montent vers la surface, mais la plupart sont occupés a se rassembler et a prier. Je pénètre la bulle et je courre chez moi, Aspen n'est plus là .
Les jets de gaz avaient provoqués un rechauffement enorme de la température et la rencontre entre le chaud et le froid provoquait de petits cyclones marins aux alentours de la ville. C'était un decor apocalyptique, je regardais l'exterieur et je voyais l'eau se nouer et se defaire, broyant la faune et la flore qui était restée sur place, certains poissons tombaient morts sur le sol dû a l'excessive temperature de la baie.
La ville était maintenant entourée de cyclones enormes alors que la terre crachait encore du gaz a foison. Plusieurs geysers se formèrent aux alentours et le bruit exterieur était insupportable.
Je ne voyais toujours pas Aspen, j'ai courru pendant de longues minutes a travers la ville pour la trouver.
Le palais, il fallait que j'aille au palais, elle y serais surement. Je passais les portes et je la vit, aux côtés de son père assis sur son trône de marbre.
- "Papa, il faut qu'on parte je t'en prie !" Criait-elle.
Elle pleurait, hurlait et tapait son père de rage. Le vieil homme ne voulait pas bouger.
- "Je ne partirais pas ma fille, je veux rester ici et mourrir avec mes ancêtres."
La terre trembla a nouveau mais bien plus intensément que les autres fois. Le trône en marbre se fendit alors que le Roi était encore dessus.
Je sortais dehors et je vit un Geysers de fumée jaillir de la place principale, en face du palais, brulant les hommes et les femmes qui y priaient. Le Geyser atteignat la sphère et commença a l'entamer.
-" Il faut partir !" Hurlais-je.
Les cyclones étaient attirés par la chaleur et commençèrent a rejoindre le geyser qui avait surgi de l'interieur de la ville, attaquant la paroi de l'exterieur.
La paroi céda et des milliers de tonnes d'eau envahirent la ville. Les vieux et les enfants furent tués sur le coup, certains mourrait a cause du choc des trombes d'eau sur leurs corps. Je voyais des enfants succomber a leurs blessures et des vieux, trop fatigués pour se sauver, se laisser mourrir de fatigue.
Non il faut rester, nous allons attendre que l'eau envahisse le palais en ésperant qu'il tienne le choc. Une fois l'eau entrée, nous ne subirons pas la pression.
J'attrapais Aspen de toutes mes forces en attendant que l'eau entière penetre dans la salle. Une partie du Palais s'écroula sous la pression et le Roi reçut une colonne sur la tête qui l'ecrasa de tout son poid. S'en était fini du vieil homme.
Aspen éclata en sanglots et je dû la retenir de toutes mes forces pour l'empecher d'aller voir le cadavre de son père.
L'eau a finit par envahir complètement le palais et il était temps de sortir, des cadavres flottaient dans l'eau, des membres dechiquetés par l'eau et la pression planaient, ballotés sur les minis geysers qui explosaient par ci par là .
Plusieurs cyclones sous-marins avaient investit la ville qui ne ressemblait plus a rien. Une ville fantôme. La sphère avait rendu l'âme et tout était rempli d'eau. Il fallait que nous partions et vite.
Je nageais en tenant Aspen par la main, elle était desesperée, elle se laissait mourrir. Non, je ne la laisserais pas faire.
Les cyclones balayaient tout sur leurs passage, les vestiges d'une civilation disparaissaient a nouveau. Une ville fantôme pleine de cyclones et de geysers, si j'en sors vivant, j'en fais une histoire.
<Ne me laisse pas Aspen, j'ai trop besoin de toi pour que tu abandonnes.>
<Je ... Je suis épuisée, j'ai vue les habitants de Crisaor mourrir sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire ! J'ai vu mon père broyé.>
<Il ... Il te restes ... Moi. Je t'en supplie ne me laisse pas>
Elle reprit des forces et nagea avec moi. Nous frolions les cyclones et nagions parmis les cadavres. La température était telle que ma peau commençait a rougir par plaques, je suffoquais. Des Kilomètres nous séparaient de la surface, j'ésperais que l'on atteigne un courant sur pour remonter.
Nous avons réussis a sortir de la sphère brisée mais nous n'étions pas sortis d'affaire pour autant, les cyclones pleins d'airs et d'oxygène remontaient maintenant pour exploser a mi hauteur et nous poursuivaient.
Nous nagions de toutes nos forces et une mère et sa fillette faisait de même a nos côtés.
Les cyclones sous-marin remontaient a une vitesse impressionante et dans un dernier souffle de douleur et de fatigue, la mère et sa gamine furent aspirées par le cyclone meurtrier qui nous poursuivait.
Elle était trop courageuse. Trop folle. Trop téméraire. Inconsciente. Ma princesse lacha ma main et partit comme une flèche à la poursuite de la fillette.
<Non ! Ils sont déjà perdus !>
Elle n'en faisait qu'a sa tête, comme d'habitude. Elle s'engoufra dans le cyclone et disparut. Au comble de la rage et du desespoir, je me jetait a mon tour au coeur de l'ouragan.
Je suis balloté dans tout les sens. Aucun moyen de résister. Le centre du cyclone était tout simplement magnifique, un éclair brillait et crépitait hargneusement, force de ce monstre marin.
Je vit Aspen. Evanouie, flottant au gré de la force centrifuge des courants. Le tourbillon me rapprocha d'elle et je tatais son poul.
Rien. Le calme plat. Elle était morte. Mon amour venait de rendre son âme a l'océan. Une tristesse immense m'envahit alors et aucune force n'aurait pu me tenir en vie. Elle flottait dans la zone calme de l'ouragan, comme un Ange, elle était sublime. Je hurlais de toutes mes forces pour enfin me laisser mourir. Je detachais son collier comme pour mourrir un peu avec elle et le mit dans ma poche.
Je lachais son corps et le laissa deriver vers le fonds du cyclone qui la deposerait par le fond, là ou elle a toujours vécue. Je la regardais planer pour enfin disparaitre.
<Jamais je ne t'oublierais>
Je me suis reveillé un matin et je vit la lueur du soleil pour la première fois depuis bien longtemps. Je derivais, sur une planche de bois, au gré des courants. J'ai dû pleurer toutes les larmes de mon corps pendant une bonne journée, pour enfin atteindre le rivage.
Je ne suis pas retourné dans l'eau pendant de nombreuses années. Quand j'ai eu enfin le courage de retourner en mer, je n'ai jamais réussi à aller plus loin qu'a 10 mètres de profondeur. Même pas assez pour risquer l'attaque d'un Ketos. Mes poumons m'en ont toujours bizzarement empechés.
Mais je sais qu'Aspen, à defaut de vivre sa vie, vit toujours dans mes pensées et ce, a jamais.