Bienvenu en Enfer.

[Aladore]

Ma rencontre avec Marisha changea ma vie pour toujours.
Elle était belle, enivrante, sensuelle.
Elle m'avait abordé, une nuit, en foret alors que je m'entrainais sur le tronc d'un chêne centenaire.
Elle était apparue comme une Nymphe apparait aux hommes, venue de nulle part, sans bruit et sans explications.

Cette nuit là, j'avais cru diçerner de la bonté en elle mais il n'en était rien.
Elle avait de longs cheveux couleur feu qui parcouraient son visage, finissant sur son echine et carressant le haut de son dos.
Sa peau était pâle comme un diamant poli, refletant la lune sous son meilleur jour et ses grands yeux noirs perdaient tout regards tentant de s'y aventurer.
Quand elle daignâ ouvrir la bouche, pulpeuse et raffinée, elle me suçura a l'oreille qu'elle était capable de tout pour moi. Capable d'exhausser mes fantasmes sexuels les plus debridés, capable de faire de moi un être surpuissant, capable de faire de moi un Dieu.

Elle me carressa la joue avec une douceur infinie, de l'interieur de la paume au dos de la main, elle étraignait mon visage et ma bouche avec une infinie sensualité. Elle passa sa langue au creux de mon menton et remonta ensuite pour lecher le lobe de mon oreille, passant ensuite sur ma bouche que j'ouvrais avec lassivité.
Elle m'embrassa avec passion et empoigna ma lèvre inférieure avec ses dents jusqu'a ce que je grogne de désir.
Elle continua d'embrasser mon visage avec volupté et j'étais prêt a ceder a tout ses caprices si tant est qu'elle en aie.
Elle embrassa mes yeux, le creux de mon nez, le coin de ma bouche et je tremblais sous l'etreinte.
La soie de ses lèvres était une invitation au baiser.

Son corps de Déesse se découvrit quand elle fit tomber la robe noire opaque qu'elle portait. Ses seins, ronds et blancs étaient magnifiques.
Son ventre plat et ses hanches voluptueuses semblaient avoir été crées pour l'amour, d'une couleur pâle comme son visage.
Elle se serra a moi et passa ses mains sur mon dos, le griffant, tout en embrassant l'interieur de mon cou.
Elle me deshabilla et je commençais a lui faire l'amour.
Pendant notre etreinte, elle mordillait mon cou, d'abord avec tendresse, mais plus notre va et viens s'intensifiait et plus elle me faisait mal.
J'ai finis par jouir. Qui aurait échappé a ce doux supplice ?
Une râle sortit de sa jolie bouche au moment ou elle jouit a son tour, me mordant toujours le cou avec frénésie. Comme si elle cherchait a me ... Manger.

Une douleur atroce me prit à la jugulaire alors que j'entendais ma compagne grogner à la manière d'une bête sauvage. Un râle de desir et de cruauté. Elle planta ses crocs dans ma chair et aspira le sang qui coulait de la plaie.
Je ne sentais pas de douleur particulière a vrai dire mais bien l'inverse. Cette aspiration était comme une seconde jouissance, elle me carressait en même temps qu'elle prenait son repas. Je ne savais plus ou j'étais. Je sentais sa langue et sa bouche sur ma plaie, ce qui effaçait la douleur de l'incision. Je sentais sa main droite parcourir mon ventre de haut en bas, touchant le moindre recoin de peau que je pouvais offrir.

Je devenais fébrile, le sang qui sortait de mon corps commençait a se sentir et je perdait peu a peu le sens de la réalité.
Elle se redressa, toujours nue sur moi, et m'adressa un sourire ravageur. Ses canines pointues et acerées étaient comparables a celle d'un loup, du moins elles arboraient un blanc étincellant et en avaient la longueur.
Elle lecha la plaie comme pour la cotériser, lecha ensuite mes joues qui gardèrent une trace de mon propre sang et, elle me regarda avec tendresse.

J'avais perdu trop de sang pour vivre et je pensais ma fin proche, c'est alors qu'elle me chuchota dans l'oreille :

- "Bienvenu joli coeur".

[Aladore]

Les Ténèbres ont embrassés la Lumière, la peau et les os ont coulés comme du sable soufflés par les Démons.

Enfant, j'ai rêvé un jour que je flottais sur une mer d'encre sous un ciel sans Lune ni Etoiles. Je ne voyais rien mais je sentais une menace monstrueuse, je ressens la même chose maintenant. Sauf que là, c'est moi cette menace.

La voila la plus grande création des Ténèbres. Alchimie, fruit des Larmes, du Sang et de la sueur de plusieurs générations de Démons.
L'oeuvre que l'imagination la plus délirante n'aurait osé imaginer. Et pourtant.
A l'intérieur, une Lune morte dans un corps mort liée a Promethée et domptée par le Diable, avec en orbite, un monde ou il ne fait jamais jour.
Merveilles des merveilles, rencontre de l'homme et du Démon qui illuminent ensemble les Ténèbres.
Les enfants ont peur de tout dans le noir, nous avons parfois nous aussi des terreurs qui ne sont pas plus justifiées que les leurs.
Né des Ténèbres, dans les Ténèbres nous retournerons dit le Testament Noir.

Plus d'étincelle humaine, plus de lueur Divine, mon sinistre empire de Chaos est rétabli. Mes paroles stériles etouffent la lumière, ma main fait tomber le rideau et la pénombre universelle enveloppe mon esprit et mon corps.

Deviendrais-je moi aussi un Démon ?

[Absinthia]

Wouaaaaaa, ça c'est d'la rencontre, dis !!!

Cela fait froid dans le dos... chui contente d'être une fille, tiens !

Pis c'est bien fait pour toi... t'avais qu'à pas faire des trucs de gens mariés avec une inconnue <tire la langue>, même si elle devait être très très très belle.

Tout cas, c'est superbement raconté, bravo

[Gougnotte / Elixah]

J'aime beaucoup

Bravo

[Aladore]

J'ai surement passé la pire des nuit qui m'a été donnée de vivre.

Mon corps m'a brulé pendant de longues heures a s'en arracher la peau. La souffrance était telle que je manquait de m'évanouir à chaque tressaillements de mes muscles, chaque sursaut nerveux me faisait atrocement mal.
Les deux incisions dans mon cou me faisaient souffrir le martyr et du pu coulait a présent des plaies infligées par cette femme.
Je suais a n'en plus finir et mon corps semblait expier toute l'eau qu'il contenait.
Cette femme m'avait elle donnée la Peste ?! Non, ce mal était bien plus pernicieux et joueur qu'une simple maladie infectieuse.

J'ai agonisé pendant de longues heures, mi mort mi vivant, je n'aurais pû le dire. Des visions affreuses ont accompagnées ma déchéance et je sombrais peu a peu dans la folie, laissant mon corps et mon esprit mourrir en même temps.

Au matin, mon coeur s'arreta de battre.

Comme un fruit trop mûr, il s'affessa pour devenir une masse de viande inerte. La vie qui était en moi avait fini par s'eteindre, je n'avais plus mal.
La folie laissa place à la peur deraisonnée.
Comment pouvais-je encore vivre alors que le muscle qui irriguait mon corps avait rendû l'âme ?!
Je me relevais, titubais, tombait à la renverse. Je touchais a nouveau mon coeur. Rien. Le vide total, pas l'once d'un bruit.

La rosée et la delicatesse du soleil du petit matin semblaient me brûler la peau et je peinais à rester sous la lueur de ce dernier. Je m'abritais sous un arbre, cherchant le moindre coin d'ombre.
Mes muscles endoloris m'empechaient de me mouvoir à mon habitude et je luttais pour trouver un endroit qui me protegerait des rayons brûlants.

J'avais étrangement faim. Mais pas une faim ordinaire. Une soif, que je n'aurais su diçerner. Mes dents de devant me faisaient mal.
Le soleil atteigna son zenith et plus aucun abris ne m'était destiné. Je ne savais pas pourquoi mais la lueur m'insupportais.

J'ai crû sentir ma peau bruler au soleil, pour finir par m'evanouir.
Dans un dernier élan de lucidité, j'ouvris les yeux et je vis une ombre se pencher sur moi.


- "Ce n'est pas encore le moment d'y rester joli coeur. Tu es trop mignon pour que je te laisse ici !"

Je connaissais cette voix. L'ombre me prit sur ces épaules et m'emena au loin sans que je puisse resister à la fatigue et a l'usure.

Je replongeais dans le coma.

[Aladore]

Des meurtres atroces, des humains dechiquetés, des membres qui volent dans tout les sens ... Une barbarie sans nom. Voila ce que ce sont mes rêves depuis que je suis ici.
La pièce est affublé d'une petite fenetre par laquelle je vois la lune. Il fait nuit noire et pourtant, je vois comme si il y avait le plus beau des soleil qui brillait.
La pièce est petite et carrée, seul un lit sur lequel je suis étendu figure a l'interieur. La pièce n'est pas fermée mais je n'ai pas envie d'en sortir, j'entend depuis quelques heures des grondements sourds au travers.

Les transformations que j'ai subi depuis ma rencontre avec cette femme sont tout simplement impressionantes. Mes muscles ont doublés de volume, mes cheveux sont plus épais, je me sens aussi agile qu'un sportif de haut niveau. Mes ongles ont noircis et sont aiguisés comme des pointes, je vois la nuit et ... Mon coeur ne bat ... Plus.
Ma peau est devenue très blanche et très épaisse.

Je suis passé du mauvais côté du voile malgré moi. Cette Succube avait fait de moi un Démon, une bête sans âme.
J'avais entendu parler de ces êtres démoniaques sans jamais en voir un, il semble que je viens de passer de leur côté. On raconte qu'il se nourissent de sang humain ... Comme j'ai pu être stupide de me laisser faire.
Et pourtant, je gardais un souvenir très excitant du moment passé avec cette femme. Elle m'attirait. Je voulais la revoir.
Des images dans ma tête se bousculaient et j'entendais ne pas en rester là.

Je me recouchais et fermait les yeux.


- "Mmh, tu es très beau."

Elle était là, postée au pied du lit et tenait en equilibre parfait sur les barreaux du lit. Un félin sur une goutière. Elle se tenait accroupie, svelte et immobile a me regarder. La tête baissée, sa capuche noire obsidienne cachait son regard mais ses cheveux tombaient sur sa poitrine, remontée d'un superbe decolleté.
Je ne voyais de son visage que sa bouche envoutante et pulpeuse comme une fraise qu'on vient de cueuillir, elle passa sa langue sur sa lèvre inférieure et vint se poser delicatement a mes côtés pour enfin se blottir contre moi, comme une enfant réclame son père.
Elle passa sa main sous ma veste et m'embrassa avec douceur sur le coin des lèvres.

Malgré le mal qu'elle m'avait fait, je n'avais jamais ressenti tant de douceur et de tendresse. Chaque contact avec sa peau, ses lèvres me faisait frémir de plaisir.
Comment pouvais-je être si faible face a ce monstre ?

Elle carressa ma joue de sa main avec une infinie douceur et passa ses doigts sur les trous qu'elle avait laissée sur ma gorge. Je fis un geste de recul et de douleur, ça piquait encore un peu.

- "Tu cicatrises bien." Me souffla t-elle.

Je sentais sa respiration saccadée dans mon oreille. Comment une femme si belle, si douce pouvait être le Mal que j'avais subi cette fameuse nuit ?
Elle se releva pour s'assoir sur le lit et regarda par la fenêtre pour ensuite, se replonger dans mon regard.

- "Je m'apelle Marisha. J'ai vécu ici en temps qu'humaine il y a déjà 50 ans de ça. Mon village a été attaqué en pleine nuit par ceux qu'on apelle les Séides de Léanansidhes.
J'ai été mordue par un Noble Vampiir, une caste supérieure aux autres, caste dont je fait partie maintenant et ... Toi aussi. "

Un sentiment d'amertume et de râge montait alors en moi. Pourquoi m'avait elle donné ce mal ? Pourquoi moi, qu'avais je fait pour mériter une telle plaie ?

[Aladore]

Les plaies se referment, les plaies physiques et mentales. Cela fait facilement un mois que je n'ai pas vu le soleil, sa caresse chaude et douce sur ma peau, sa luminosité apaisante, j'ai oublié.
Ma vie n'est que pénombre et malheur, je ne dors plus, je passe mes journées de plein soleil enfermé dans une cathédrale souteraine. L'acte égoïste de Marisha m'avait obligé a fuir ce que j'avais toujours aimé. Oui, ma vie n'avais plus de sens. Je me nourrissais d'animaux, de rats, de chiens malades parfois. Et a chaque fois que je sucais le sang d'un de ces êtres, je revivais de nouveau. Le liquide onctueux qui s'écoulait dans ma gorge m'apaisait et me revigorait, me calmait aussi. Qui aurait pu croire que le sang soit si nourrissant, surement pas moi ...

J'étais pourtant si faible. Marisha essayait en vain de me faire boire du sang humain mais je resistait encore et encore. Elle disait que ce sang était le meilleur, gorgé de protéines et de vitamines, le quatre étoiles du parfait Vampiir.
Quand j'osais sortir dehors, la nuit elle aussi, me brulait. J'avais perdu beaucoup de poid, mes sens s'en retrouvaient affaiblits. Je voyais mal, je n'avais plus le goût ni l'odorat, la proie parfaite pour les chasseurs humains.
Marisha m'avait parlé de ces hommes et femmes. Ils étaient envoyés par l'eglise pour pourchasser notre éspèce, des guerriers agiles et redoutables prechant la bonne parole, nous traitant de monstres et d'abérations. Ils n'avaient pas tort, encore que ... Le fait de ne plus se retrouver en haut de la chaine alimentaire les terrifiaient, je crois.
De toute façon, j'aurais eu beau crier que j'avais été humain un jour que ça ne les aurait pas empechés de me tuer froidement. Hors, nous autres Vampiirs, etions très durs a chasser pour les plus forts. Nous ne craignons que le soleil, ce soleil qui me manquait tellement était la seule façon de me tuer ... Ah, ironie du sort.

Marisha me prodiguait beaucoup de tendresse et de compassion. Elle comprenait mon mal-être, le poid qui pesait sur mes épaules. Elle savait.
Dans sa cruauté, dans sa peur d'être seule, elle m'avait changé en cette bête sauvage que je suis maintenant. De rage, j'ai plusieurs fois tenté de la tuer, plusieurs fois je me suis jeté sur elle, l'étranglant, la frappant mais a chaque fois, elle me dominait. Elle me dominait par la force, par l'experience, et par ... La tendresse que j'avais pour elle. Elle m'avait tué mais aussi fait revivre a la fois, elle était si belle.
J'aurais surement pu vivre en m'accomodant de ma condition si je n'avais pas été obligé de boire du sang. Rester avec elle a jamais aurait pu être un si doux supplice, mais cette soif indomptable prenait le pas sur moi et empietait sur ma vie quotidienne.

J'ai tenté de me tuer deux fois. La première fois, je me suis ouvert les veines. Je me suis reveillé la nuit d'après, beau et frais comme un sou neuf. La deuxième fois, je me suis servi d'une épée pour m'ouvrir la gorge, Marisha a arreté le saignement, de toute façon, je cicatrisais déjà 2 heures après ...
Il aurait fallu que je vois le soleil mais ces tentatives vaines ne m'encouragaient pas a recommençer.


Elle carresse mes cheveux noirs avec tendresse. Je suis assis aux pieds d'une statue representant un Démon, dans la cathédrale souterraine.
Marisha, depuis notre rencontre, ne m'a pas laché d'un fil, en somme.
Je git, assis par terre et elle me caline. Le manque de nourriture me ronge. Elle me sers contre sa poitrine alors que je peine a garder les yeux ouverts, passant sa main sur mon visage strié et mes cheveux secs. Elle se balance de gauche a droite et embrasse ma joue comme une mère endors son enfant. Je me laissais mourrir. J'avais decouvert que la faim, tout comme les humains, faisait mourrir un bon petit Vampiir et je m'appretais a filer en enfer comme l'abomination que j'étais.
Les longs cheveux de Marisha chatouillaient ma joue, ses levres pulpeuses frolaient mes cils et mes paumettes, je posais ma tête contre ses seins profitant de chaque parcelles de peau si douce que son decolleté pouvait offrir.

La faim aurait eu raison de moi, quelle fin minable. Je mourrais ici dans les bras d'une femme, refusant de me nourrir par fierté et parce que je refusais d'être réduit a l'état de bête. Bah, c'est mieux comme ça, je n'aurais jamais pu me nourrir d'humain.
Des voix se pressaient dans ma tête, des voix horribles, des cris, des pleurs, des voix atroces. Je sentais une rage intense monter en moi, une violence, ces voix me poussaient a tuer, a me reveiller, a tuer.

Je ne me suis pas senti bouger, un millième de seconde m'a suffit pour que j'agrippe la gorge de Marisha, que j'y plante mes crocs et aspire son sang. Elle suffoquait, ses cordes vocales donnaient a son souffle un son de panique. Je l'entendais respirer en faisant tant d'effort, elle voulait pleurer, aurait-on dit. Je bois comme un homme perdu en plein desert aurait bu une gourde d'eau.
J'avale une dernière rasade, hurle sauvagement, pendant que Marisha s'effondre sur le sol, inanimée.