De l'origine,

[Tower]

Arbre, arbres, bosquet, forêt, la traversée folle
Du cerf d'or, au travers de la forêt de lances
Sans arrêt, sans regards alentours, fléche au col
Courageux messager sacré à nouveau s'élance

La sentence sacrée ne s'abattra qu'à son arrivée
Cours, vole, courageux porteur de ton message
Toutes ses âmes vers toi se retrouvent tournées
Que disparaissent à jamais ses sombres présages

Grand fossé traversé, pont enjambé, enfin arrivé
Face au grand des grands, enfin il est mené
Pourpre liquide entachant la robe du messager
Habilement d'un simple geste, il le cache

Grand Univers a écouté le discours des âmes
Hélé dans le grand schisme, dur est le choix
Il ne peut aider et c'est là que réside le drame
Alors, Cerf chanta ! L'or et le pourpre raisonna !

Et malgré la fuite de sa vie, tout son coeur, il mit
Simple parmis les simples, toute la Cour, il toucha
Mais ses yeux se ferment, à jamais, il s'endormit
Chantant ses dernières paroles, tout dieu pleura

Monde entra alors en guerre, tous se levèrent
Le chant du Messager sacré raisonnant encore
Parmis les armées fondant sur les lances de fer.
L'Arbre sauvé, l'ennemi s'enfuit au son du cor

Toutes âmes retrouvées pour son dernier défilé
Le Cerf d'or et de pourpre emmené tel un roi,
Sur sa tombe, Espoir et Honneur furent gravés
De Messager, il devint le Messager Sacré.

(explication de texte plus tard sous forme de récit)

[Feanyth]

Chapeau! Tres belle oeuvre chefounet.

Et ca me rappelle - par association d'idées - la légende du cerf d'or, une des légendes fondatrices de la Hongrie, je m'en vais repécher un texte sur le grand net

[Tower]

(et comme convenu l'explication du poeme )

Tu viens de loin, voyageur. Je ne suis pas vraiment habitué à recevoir. Assieds-toi, je vais te donner de quoi te restaurer. Alors pourquoi es-tu venu voir un vieil homme comme moi, que tout le monde a oublié ? Tiens... c'est pas banal çà comme question. Pourquoi les messagers sacrés? Mais tu ne connais pas le poême ? Aah, je comprend mieux. Et bien écoute, écoute bien, voilà l'histoire réelle qui a inspiré le poête.

C'était il y a bien longtemps, peu après l'époque du grand schisme où les dieux et les hommes se séparèrent pour vivre chacun dans leur monde. Deux mondes distincts et équilibrés, c'était l'oeuvre du dieu des dieux qui s'inquiétait de la nature humaine mais qui ne pouvait se résoudre à les effacer de la grande carte. Les dieux et les hommes à cette occasion s'engagèrent à ne jamais conquérir leurs voisins. Et pour éviter que les humains ne puissent rompre cette promesse, Univers, le dieu des dieux, insuffla en le coeur des hommes division. Le résultat fut la création d'une multitude de royaumes.

Parmis ceux-ci, on trouvait le royaume des « Grands arbres », son nom venait de l'immense forêt qui le recouvrait. Il n'y avait guère que les côtes qui échappaient à la règle, là où l'océan et la roche s'y combattaient tant et tellement qu'ils formaient une barrière escarpée où bien des navires de grandes tailles se sont fracassées. Au milieu de ce royaume, il y avait une grande forteresse, la Cité blanche, c'est là que résidait le Roi, un Roi bon et généreux mais terriblement malade. Une maladie mentale qui quand elle le prenait le rendait fou et lors de courtes mais violentes crises, il allait jusqu'à assassiner quiconque avait le malheur de se trouver sur son passage.

Près de ce royaume, existait l'Empire des Montagnes, un Etat dur que l'Empereur tenait d'une main de fer. Cet Empire tenait son nom des montagnes d'où est parti son incroyable conquête. Il s'est imposé dans les grandes plaines, dans la presqu'île du Nord. Seul le Royaume des Grands arbres ne lui appartenait pas. C'était devenu une obsession pour l'Empereur, prendre ce territoire protégé par sa forêt millénaire et ainsi contrebalancer le pouvoir des dieux. Mais pour y arriver, il fallait une armée gigantesque capable de prendre la Cité blanche et survivre aux multiples embuscades dont les forestiers étaient passés maître.
Il riait cet Empereur, enfin, son armée était prête, armée gigantesque faite des meilleurs vétérans de ses guerres et d'une foule d'esclaves capturés lors des conquêtes.

Ainsi, le Cor résonna au creux des montagnes, il s'agissait du véritable appel destiné à la mise en branle de l'armée. La destination serait la Cité blanche.

La nouvelle ne tarda guère et le Roi parti à la tête de son armée pour les arrêter dans la forêt, pendant que des convois de réfugiés dont on ne pouvait voir la fin, se réfugiaient dans la Cité Blanche, véritable place forte qu'on avait largement renforcée, au vu des intentions belliqueuses de l'Empire.

L'armée forestière à son habitude, désirait s'attaquer aux troupes de l'Empire par des escarmouches et finalement porter le coup fatal quand celles-ci seraient suffisament affaiblies. Hélas, l'Empereur était un fin stratège et ne reculait devant rien. Il alla jusqu'à faire arracher la forêt par de formidables géants capturés dans les montagnes. Ainsi, une gigantesque clairière s'ouvrait lentement devant la marche de l'armée impériale.

L'armée royale voyait sa stratégie evinté, il n'y avait plus que deux solutions, rentrer défendre la Cité blanche où combattre en plaine, un ennemi largement supérieur en nombre. Cruel dilemme pour le Roi, rentrer dès maintenant à la Cité blanche, c'était laisser se faire massacrer un grand nombre de ses sujets qui n'étaient pas encore à l'abri. Il n'y avait pas d'autre choix, il fallait combattre, les murs de la Cité tiendraient même si son armée devait périr jusqu'au dernier dans la bataille.
La bataille eut lieu à l'aube. Les géants arrêtèrent leur labeur à la vue des étendards royaux. Les deux armées se faisaient face. Le combat serait déterminant pour l'avenir du monde humain.

Le Cor sonna, l'Empire chargeait telle une marée humaine. Les flèches royales transpercèrent les premières lignes mais que peuvent faire de simples volées de bois face à une vague géante. Les lignes royales furent rapidement dépassées. Seul le haut corps, chargé de la défense du roi, tenait. Ce haut corps dont l'emblème au Cerf doré avait toujours pu se montrer digne de sa devise « Espoir et Honneur » était le dernier rempart royal. Ils formaient tous ensemble un bloc sur lequel les vagues d'ennemis s'écrasaient. A l'abri des boucliers, ils fendaient les troupes impériales sans reculer.

Là où les hommes ne pouvaient les vaincre, l'Empereur utilisa les armes, une foule d'esclaves archers s'approcha et on fit pleuvoir les traits meurtriers sur le haut corps. Bien des hommes furent blessés mais les forestiers ne reculèrent pas, le Roi était là, ils le protégeraient. Hélas, la crise couvait et le seigneur entra dans sa démence. Le haut corps perdait ses hommes de l'intérieur de la cohorte, le Roi pris de folie les tuait un à un sans que ceux-ci ne puissent répliquer.

Le grand officier du haut corps voyant qu'ils ne tiendraient plus et devant la puissance de l'Empire enjoignit un de ses soldats de partir, de traverser la foret et rejoindre le Grand Pont. Demander aux dieux de venir en aide au dernier royaume humain indépendant.

Le haut corps, pour protéger le messager, chargea alors entrainant le Roi à assouvir sa folie assassine, cette fois, sur les troupes ennemies.

Le messager, par miracle, réussit à traverser les lignes jusqu'à ce qu'une flèche ne lui traverse l'épaule. Il cria de douleur mais il continua sa course. Il faisait parti du haut corps pour une seule raison, son courage et sa fidélité au Cerf d'Or, aux Grands Arbres et ce n'est pas maintenant qu'il abandonnera, au moment où la vie de tant de gens dépendent de lui.

Il courru des heures et des heures alors que le sang coulait. Le rouge écarlate melée à son armure dorée, prennait une teinte pourpre sombre. Elle grandissait au fur et à mesure que la vie s'enfuyait du corps du messager. Il n'en pouvait plus quand il se retrouva devant le Grand Pont, entrée du monde des dieux.

Il était épuisé, véritable cadavre ambulant, il puisait ses dernières forces dans son courage pour enfin se présenter sur la rive céleste. Le grand tigre blanc gardien du monde celeste le toisa, il scrutait ses pensées et dérogeant à la règle, il l'amena jusqu'au dieu des dieux.

Salle immense où les dieux se retrouvaient pour former la cour d'Univers, il siégeait au fond sur un trone massif. Comme l'homme était petit au milieu de ces géants vénérés, presque un insecte mais il approcha vers le grand maître sentant que dans chacun de ses pas, sa vie s'enfuyait.

Le Messager put prendre la parole, il demande de l'aide aux dieux pour arrêter l'Empire, il fallait empêcher le massacre qui s'annoncait. Il fallait empêcher la conquête du monde des hommes sous la bannière d'un esclavagiste.

Le dieu des dieux refusa net d'entrer dans les affaires des hommes, il était tenu par son pacte et n'entendait certainement pas le briser.

Le messager le supplia, tomba à genoux, les larmes coulaient sur son visage. Sa famille, ses amis seraient massacrés. Et tout çà, après qu'ils aient vu ses compagnons mourir sous les coups de l'Empire pour protéger sa course. Non, il ne pouvait accepter telle situation. Une chanson revenait dans sa tête, une chanson d'une autre vie, tellement, elle est ancienne, le chant de sa soeur, celle qui avait veillée sur lui quand jeunes orphelins, ils apprenaient le métier des armes pour appartenir un jour au grand corps.
Et il se mit alors à chanter. Chanter ses paroles qu'entonait sa soeur, ses paroles qui encensait la liberté, l'amité, l'amour, le partage, tous ses sentiments nobles que chacun reconnaît.
L'homme si petit parmis les dieux rayonnait littéralement, il faisait voler les sons dans l'immense salle. Tous se taisaient, les dieux fissonnaient d'émotions. Certains pleuraient...

Le messager ferma les yeux doucement alors que les dernières paroles quittaient sa bouche, tomba à genoux et s'effondra sans vie. Sans jamais savoir si sa mission serait accomplie.

Univers se leva alors et prit son terrible marteau de guerre. Les dieux hurlèrent des Hourras, la guerre, il y aura.

L'armée impériale était au pied de la Cité blanche. Leurs engins de siège faisaient pleuvoir rocs, huiles enflamées, corps des forestiers abattus sur la forteresse. L'armée impériale se jettait sur les remparts et grimpaient aux échelles pendant que les défenseurs tentaient, vaille que vaille, de les repousser.

On les vit arriver du Nord. Les gens n'arrivaient pas à y croire. Ils étaient là, les dieux armés pour la guerre avec à leur tête Univers. Ils n'attaquèrent qu'une fois, une attaque en pointe qui telle une flèche transperca l'armée impériale, la vidant de sa vie. Univers lui-même tua l'Empereur détruisant du même geste, l'unité autoritaire de l'Empire qui ne tardera pas à s'effondrer.

La Cité blanche était sauvée. Alors que ses portes s'ouvraient, les dieux repartirent. Ils ne laissèrent derrière eux qu'une dépouille enveloppée dans un drap blanc finement décorée d'un texte doré.

Ce texte racontait l'histoire du Messager, de celui qui a l'exemple du haut corps à sacrifier sa vie pour que les autres puissent lui survivre. Son chant fermait le texte par ses mots : Espoir et Honneur.

Et voilà, tu connais l'histoire des Messagers Sacrés. Il s'agissait du tout premier. Il s'agit d'un ordre né sur la tombe de cet homme qui se battraient jusqu'au dernier pour leur peuple et qui seront à jamais les porteurs du message des dieux. Alors soit fier de porter cet emblême au Cerf d'Or et de Pourpre, jeune messager.