De rêve en souvenir

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

Messagepar Elindel » Jeu 09 Mars 2006, 15:58

Je me suis renseigner sur la façon de traverser le voile. Je devais savoir ce qu’il m’était arrivé. La réponse de Glasny fût catégorique.
« Tu ne pourras jamais le traverser à moins qu’il ne s’ouvre à nouveau. Et même si cela deviens le cas un jour, je ne crois pas qu’il soit bon que tu saches les horreurs que tu as dû subir. »
Je me suis donc résigner à vivre avec ce vide dans mon passé.
Je me suis entendue avec Glasny pour que mon retour ne sorte pas de ses murs. Cependant Glasny comptait bien me revoir à ses côtés comme capitaine. De plus, il m’était indispensable de faire partie de l’armée pour obtenir en toute légalité un ordre de mission pour Hy Brasil.
J’étais très mal équipée à ma venue à Tir Na Nog. Une robe miteuse et sans effet magique, un bâton désespérant d’inefficacité, aucun bijoux. Bref, je ne pouvais prétendre à être soldat.
Glasny me fit passer quelques tests en personne afin de voir mes capacités actuelles pour savoir si je pouvais suivre la formation de l’armée. La conclusion de ce test fût qu’il me fallait encore m’exercer.
« Tu es du niveau d’un enchanteur de cercle 43. Je suis désolé, tu est trop novice pour pouvoir intégrer l’armée pour le moment. »
Elle me créa de faux papier pour pouvoir me présenter à l’instructeur des enchanteurs de Tir Na Nog. Je m’appelais alors Elindel Lastila.

« Bonjour Maitre Anwar. »
« Bonjour, qui êtes-vous ? »
« Je suis Elindel Lastili, pardon Lastila. Vous ne vous souvenez pas de moi ? C’est normal remarque, je ne suis plus venue vous voir depuis plusieurs années maintenant. J’aidais mon père à la ferme familiale en Moher. Tenez, regardez mes papiers. »
« Je vois. En quoi puis-je vous être utile ? »
« Je viens reprendre mon apprentissage. »
« Très bien. Et à quel cercle appartenez-vous mademoiselle… ? »
« Lastila. Je suis du 43ème cercle en vue de devenir maître Mythago. »
« Bien. Montrez moi ce que vous savez faire, je vous guiderai en conséquence. »
Je lui fis une démonstration de tout ce que j’avais appris chez les azuréens. Il sembla stupéfait.
« Et bien ! Vous avez appris beaucoup de choses pendant votre absence. Vous n’êtes pas du cercle 43, je dirais plutôt que vous avais la maîtrise du cercle 47 mais pas la rigueur et le sérieux qu’il demande. Vous avez bien travaillé pendant ces années. Je vais vous conseiller plusieurs personnes du royaume qui ont besoin de divers services. Vous apprendrez la rigueur par ces quêtes. Ils vous donneront des récompenses pour les services que vous leur aurez rendu, cela vous permettra de vous habiller…disons…correctement. »
Oh c’est bon hein, je sais bien l’allure que j’ai !
« Quand vous aurez aidé toutes ces personnes revenez me voir. »
Il me donna une liste de personnes qui m’étaient complètement inconnues. J’ai donc pu redécouvrir notre beau royaume.

Ma période de réapprentissage ne dura que quelques semaines. J’eus vite fait de me trouver un équipement plus respectable. Je suis donc retournée voir Anwar.
« Bonjour Elindel. J’ai cherché dans mes archives et votre nom ne figure nulle part. Je n’ai qu’une Elindel mais elle est morte sur le champ de bataille de Mag Tured il y a 196 ans »
Je dois dire quelque chose…
« Heu…oui, c’est grâce à elle que mes parents m’ont nommé ainsi. »
« Très bien, mais le problème reste le même. »
« Est-il possible que mon dossier se soit égaré ? »
« Ca serait bien la première fois que je perds quelque chose ! Mais il est vrai que j’ai changé de bureau il y a deux ans. »
Ouf ! de la chance pour une fois.
Il me demanda de lui montrer mes progrès et valida mon entrée dans le 50ème cercle. Je peux maintenant intégrer la formation de l’armée.
Glasny, dans la confidence, s’arrange pour me faire quitter l’entraînement plus tôt. A ce qu’elle dit je n’aurais rien appris de plus de toute façon, j’excelle déjà dans toute les épreuves par rapport aux nouvelles recrues.
« Tu as tout de même beaucoup perdu de ton savoir faire Elindel. Je ne peux pas te rendre ton grade, tu ne peux pas l’assumer pour l’instant. Je t’envoie sur Hy Brasil avec une petite unité de soutiens pour les troupes du nord de l’île. Ils ont des difficultés avec des sylvains rebelles et des animaux féroces. Fais le point avec ta sœur et soit de retour d’ici un mois, tu reprends du service en zones frontières. »
« A vos ordres. »
« Je suis contente de te revoir. »
« Moi aussi général. »
Un petit moment de silence s’installe. Glasny semble esquisser un sourire.
« Bien. Voici ton ordre de mission. Tu pars pour Connla dans deux jours. Prépare toi et repose toi, ce ne sera pas une mission diplomatique. »

Ordre de mission spéciale de soutien.
Départ de Connla le 7 mai 5H00. Arrivée au Bosquet de Domnann 20 mai fin de soirée.
Détachement de 16 soldats sous le commandement du major Logdal.
Objectif : rallier le camp d’Aalid Feie au nord est de l’île en vue de soutenir les troupes en poste sous le commandement du Lieutenant Silmarili. Le détachement du major Logdal s’y intègrera.

Bonne chance.
Général des armées d’Hibernia Glasny


Je me présente à Connla avec mon ordre de mission. C’est à mon tour de compter les sacs de riz, mais je n’ai pas la surprise de voir ma sœur arriver quelques jours avant mon départ. Le détachement semble être qualifié pour ce genre de mission. Chacun connait son rôle et l’embarquement se fait rapidement. La mer est calme, le vent constant, ce sera une traversée agréable. Sur le bateau j’essaie de ne pas trop parler pour ne pas risquer de me mettre en position inconfortable concernant mon faux passé et mon faux nom. Je me cantonne à l’entretien du ponton et à la cuisine, pendant que les soldats d’armes hissent les voiles et gouvernent le navire.
Enfin Hy Brasil à l’horizon. Nous avons un jour d’avance, la mer était avec nous. L’île semble être un rocher recouvert de mousse tant elle est verte. Une belle et grande forêt, cela n’existe que dans mes souvenirs. La seule véritable grande forêt d’Hibernia est désormais maudite et hantée par des créatures plus viles les unes que les autres. Je ne distingue pas d’habitations ou de camp militaire sur le rivage. Nous entrons dans l’estuaire d’un fleuve, des arbres millénaires dominent la rive est du fleuve. Je vois le quai, nous accostons.
Le camp est en réalité situé au centre de trois arbres gigantesques, c’est la cité du bosquet de Domnann, le camp de base d’Hibernia sur Hy Brasil. Le lieutenant Gared, en charge de la cité, nous indique nos quartiers pour la nuit. Nous avons quartier libre pour la fin de l’après midi, le départ pour Aalid Feie est fixé à demain à l’aube. Cet endroit m’intrigue, je décide d’aller parler avec un des sylvains affairés sur une grande table circulaire au centre de la cité.
« Bonjour, je viens d’arriver sur l’île. »
« Bonjour, bienvenue à Domnann. »
« Je ne connais pas trop l’histoire de cette cité mais elle est magnifique. »
« Merci. Cette cité est la vôtre tant que vous ne la détériorez pas. De toute façon nous somme trop peu pour l’habiter entièrement. »
« Pourquoi êtes-vous trop peu nombreux ? »
« Des créatures étranges sont apparues au nord de l’île. Les alentours des villes de Necht et d’Aalid Feie sont devenus dangereux. Les émissaires sylvains envoyés négocier avec cette nouvelle hostilité ont disparu ou sont retrouvés agressifs. Ils sont devenus fou, ils vont jusqu'à tuer leur amis s’ils les croisent. Nous les surnommons les ‘tourmentés’. Il sont devenus trop nombreux maintenant, nous ne pouvons mener une attaque frontale, la défaite serait certaine. Je suis content de voir d’autres armées venir porter leur aide à Hy Brasil. »
« Un bataillon hibernien est parti sur la zone d’Aalid Feie. Ils n’ont pas pu arranger la situation ? »
« Vous ne savez pas pourquoi vous êtes venu sur l’île ? »
« Je suis avec un détachement de soutien pour le bataillon du lieutenant Silmarili. »
« Mais…nous n’avons plus de nouvelles de cette expédition depuis bientôt deux semaines !Nos espions ne reviennent plus non plus. Les ombres sylvanes sont pourtant d’excellentes espionnes elles auraient dû faire leur rapport depuis longtemps. »
« Vous n’avez pas d’alliers sur l’île, autres que les troupes d’Hibernia ? »
« Nous avions bien des relations avec les Krrzck, mais elles ne sont plus comme par le passé. Ils ne nous soutiendront pas. De plus, je crains fort qu’ils aient les mêmes problèmes que nous, ils habitent une cité au nord de l’île. »
« Veuillez m’excuser, vous dites les ? »
« Krrzck »
« … »
« C’est un peuple d’insecte géant, mais ne leur dites pas ça en face. Vous comprenez c’est un peu dégradant pour leur espèce, ils sont aussi évolué que vous et moi. »
« Merci pour tout ces renseignements bonne fin de journée. »
« Merci beaucoup, bon courage pour votre mission. »
Il faut que je trouve le major, la situation n’est pas celle que l’on attendait.
« Major, je viens de parler avec un sylvain de la cité. Il m’a annoncé qu’ils étaient sans nouvelle des troupes d’Aalid Feie depuis bientôt deux semaines. »
« Je sais, je viens de m’entretenir avec le lieutenant Gared qui m’a informé de la situation. Un message a dû arriver à Connla deux jours après notre départ, des renforts arriveront sûrement très bientôt. Notre mission ne change pas, nous partons pour Aalid Feie demain matin. Soyez prête. Informez le reste des troupes de la situation. »
« Bien major. »
Glasny avait raison ce ne sera pas une mission diplomatique.

Après avoir informé le détachement, je vais m’adosser contre un de ces trois arbres. Je m’assoupis. Depuis mon séjour chez les azuréens j’ai appris à dormir avec l’esprit encombré d’appréhensions. Je m’endors en regardant la majestuausité des ces arbres millénaires qui nous protègent.

Le cor retentit, il fait encore nuit. Nous sommes prêts au départ en moins de vingt minutes. Ce soir nous serons à Droighaid, je ne serais alors plus qu’à un jour de marche d’Inzilbeth.
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Messagepar Elindel » Jeu 09 Mars 2006, 17:25

Cette forêt est majestueuse mais demeure inquiétante. La brume plus épaisse à chaque pas nous masque le chemin, nous pouvons subir une embuscade à tout moment. Les animaux qui bordent le chemin sont étranges, leurs regards surtout, ils semblent être affectés, comme la forêt, par le mal qui ronge le nord de l’île. Notre guide, un sylvain de Domnann, nous assure que la route jusqu’à Droighaid n’est dangereuse que pour les enfants. Le sentier se divise en deux, le village de Bann Didein est indiqué à droite, nous suivons le chemin de gauche vers Aalid Feie et Necht. La brume verdâtre et puante se lève enfin. Nous suivons ce qui devait être anciennement une route très fréquentée. Elle est bordée de grands arbres qui nous offrent un peu d’ombre. Dans cet environnement chaud et humide cela est plus qu’appréciable. Les animaux commencent à devenir plus gros mais conservent ce même regard fou. Je remarque des insectes géants qui s’attaquent aux moindre pousses d’arbres un peu feuillus qui auraient le malheur de pousser dans cette région, ce doit être un genre de Krrzck sauvage. Ces animaux sont vraiment étranges. La route de Necht est indiquée sur notre droite, nous ne devons plus être loin de notre destination. Les arbres majestueux qui nous offraient un peu d’ombre apparaissent maintenant dévorés jusqu'à leurs souches. Cette folie dont parlait le sylvain de Domnann est bien réelle, aucun animal n’a la nécessité de couper les arbres à la base. Ces détails commencent réellement à m’inquiéter, une sombre magie est à l’œuvre sur ces terres, je crains qu’Inzilbeth en ai été victime.
Le village de Droighaid est de l’autre coté de la rivière. Il est sommairement fortifié, ce qui confirme mes craintes. Le soleil se couche à notre arrivée. Des créatures semblables à des fauves noirs et déchiquetés rôdent au bord de la rivière. Ils sont imposants et ont l’air menaçants mais leur cuir semble être tendre, je ne pense pas qu’ils justifient les pieux en bois qui cerclent le village. La menace est tout autre. Deux tours de guet se dressent à l’entrée du village, les deux guetteurs fixent l’ouest et le nord sans ciller, le cor d’alarme à la main.
Le détachement s’installe dans la partie ouest du village. Il y a déjà une dizaine de soldat d’Hibernia en poste ici, notre major s’annonce au major responsable du village. Je m’installe contre le mur ouest, je veux voir le jour pointer demain matin.
« Rassemblement ! »
Le détachement prend immédiatement sa position.
« Je viens de m’entretenir avec le major Erad en poste ici à Droighaid. Il semblerait qu’il n’ait pas de nouvelles non plus du bataillon du lieutenant Silmarili. Ceci ne change pas notre mission nous partons demain à l’aube pour Aaild Feie. Si le besoin s’en fait sentir j’ai l’ordre de faire évoluer l’ordre de mission selon la situation. En d’autre terme, je vous suggère de vous préparer à une mission de sauvetage.
Le major m’a fait par de l’évolution de la situation ici à Drioghaid. Il semblerait qu’il y ait en réalité deux menaces identifiées. Les mantides et les ixthiares à l’ouest et les fomoriens au nord. Le chemin pour Aalid est surveillé nous devrons nous faire un chemin jusque là-bas. Un assaut du village n’est pas à craindre pour cette nuit. Reposez vous. Demain regroupement au son du cor entre les deux tours de guet. Bonne nuit. »

Je me dirige vers mes affaires et je commence à m’installer pour dormir. Les collines avoisinantes perdent leur couronne dorée offerte par le soleil en cette fin de journée. Je m’endors.

Un cor hurle, ce n’est pas celui de notre bataillon. Il fait nuit.
« Que ce passe-t-il ? »
« Un bataillon d’Hibernia arrive sur le village en courant. »
« Comment ?? »
Je me dirige vers la petite tour de guet du côté ouest du village. Je voie un trentaine d’elfes et de firlbogs qui courent dans notre direction. Les arbres tombent derrière eux, ils sont poursuivis. Des cris stridents viennent de la forêt qui gémit à chaque arbre décapité. La plupart des soldats boitent ou sont portés par leur camarades ils n’atteindront pas le village. Des insectes géants sortent des bois à leur poursuite.
« Les mantides !!!! » s’écrit l’elfe en poste dans une tour de guet.
Elles sont grandes comme un elfe, ce ne sont pas eux qui peuvent faire tomber des arbres comme ceux plus profond dans la foret, c’est autre chose. C’est ce qui fait fuir ces troupes.
« Tir de couverture !!! »
C’est mon major qui prend le commandement de la défense, Erad semble terrifié. Les flèches sifflent dans les airs. Une dizaine de mantides succombent mais leur progression continue. Les volées continuent à quatre reprises. Les premiers soldats du bataillon arrivent aux remparts, mais certains, les plus blessés, sont trop en retraits. Les mantides ont doublé les derniers rang de soldats. Ils se sont alors retrouvés encerclés et ont été forcé à faire marche arrière. Je compris alors quelles créatures assez puissantes pouvaient découper les arbres d’un coup, d’un seul. C’étaient les ixthiares. Ces insectes sont grands comme trois firlbogs, leurs carapaces rouges ne pouvaient être brisées d’un coup d’épée. Ils ont de grandes pattes tranchantes comme la lance Eclair de Lugh. Ils abattent d’un coup de pattes les derniers arbres, probablement millénaires, gênant leurs progression.
La scène que j’ai vu alors m’a marqué à jamais. Les soldats pris au piège ont été réduit en charpie, de la chair volait de la scène jusqu’aux remparts. Aucun bras ni jambes ne pouvaient être identifiés parmis les morceaux sanguinolents gisant à nos pieds. Des cris stridents et saccadés, tel des rires malveillants, résonnaient depuis le lieu de massacre puis se sont brusquement tus pour mieux nous laisser les entendre déchiqueter la chair de nos camarades. Ces bruits d’os brisés, de chair déchirée, de bustes retombant démembrés sur la plaine me hanteront désormais plus que n’importe quelle bataille contre Albion ou Midgard.
La vision de ce carnage figea tout le camp, aucun ne bougea pour tenter une contre offensive. Le major Erad marmonnait quelque chose d’à peine audible.
« Je ne veux plus entendre, plus entendre, plus voir. Non, plus ces bruits. Massacre, cris, tuez moi. Je veux mourir, oui, mourir »
Il se balançait accroupis au milieu du village. Les ricanements reprirent de plus belle. Les ixthiares repartaient vers l’ouest en défonçant ce qu’il restait de forêt. Le silence revint comme si la Mort venait chercher ses patients et que nous la regardions faire.
« HAAAARRR »
Mon major alla assommer le major Erad qui était prit de folie.
« Il perd les pédales ! Je veux voir sur le champ le plus haut gradé de ceux qui viennent d’arriver ! »
Un firlbog le bras en sang alla dans sa direction, ils partirent tout deux dans la tente du major. J’ignorais alors ce qu’il s’y était dit. Chacun alla aider les blessés pendant que les fauves noirs se ruaient sur la chair fraîchement déchiquetée.
La nature a perdu la raison dans ces régions. Elle qui y a pourtant tellement bien développée son savoir faire en créant les sylvains.
La nuit s’est terminée en soignant les vingt quatre survivants sur trente six. Le major n’est sorti que pour réclamer un soigneur pour le firlbog. La journée qui suivie ne vit pas notre départ pour Aalid Feie, elle fut passée à prodiguer des soins aux plus touchés.
Ce n’est que l’après midi suivant que le souvenir d’Inzilbeth réapparut dans mon esprit. La terreur me prit la même seconde. Est-elle répandu devant moi sans que je la vois ? Je suis allée voir le major aussitôt.
« Major, excusez moi. »
« Qu’y a-t-il Elindel ? »
« Je me demandais si vous aviez des nouvelles du bataillon que nous devions rejoindre. »
« Oui j’en ai, mais je vous en ferais part tous ensemble ce soir. Rompez »
Pénible attente. Cependant je sentais encore une fois la présence de ma sœur dans mon cœur, elle est vivante et terrifiée.

Le rassemblement fut sonné avant le repas du soir. Le major prit la parole.
« Bonsoir soldats. Je vous présentent Kedril. C’est le survivant le plus haut gradé du bataillon qui est arrivé pendant les tragiques évènements de l’avant dernière nuit. Il m’a informé de la situation sur le bosquet d’Aalid Feie. Des fomoriens ont été aperçu de l’autre coté de la rive de la rivière qui contourne Aalid Feie. Le lieutenant Silmarili est parti avec un détachement de cinquante soldats de l’autre coté de la rivière et ce depuis maintenant dix-sept jours comme vous le savez. Le messager qui devait faire parvenir cette information à Domnann a dû être intercepté par les mantides.
Kedril été en charge du maintien du périmètre de sécurité autour d’Aalid Feie mais ils se sont fais surprendre par une attaque ixthiare massive il y a trois jours. Nous avons été témoin de la fin de cette attaque. Cependant, quelques heures avant l’attaque une éclaireur elfe est arrivé mourante avec des informations capitales pour notre mission. Le bataillon du lieutenant Silmarili s’est fait prendre en embuscade. L’éclaireur a affirmé qu’il y a eu des prisonniers.
Notre mission devient donc une mission de sauvetage. Nous partons demain matin avec le reste opérationnel des troupes de Kedril. »
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Messagepar Gougnotte / Elixah » Mar 14 Mars 2006, 1:57

<Assise au fond de la taverne, j'attend la suite de l'histoire avec une impatience non dissimulée> :wink: :wink:
Gougnotte, 108kg, 2m18 de cellules musicales
Elixah, faux au service de qui la demande

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Localisation : Ben, Hibernia, quelle question!!!

Messagepar Elindel » Mar 21 Mars 2006, 10:18

Je n’ai que très peu dormit cette nuit là, le visage d’Inzilbeth et les images du carnage frappaient mes pensées comme la foudre frappe un clocher. Le cor sonna aux premiers instants de la naissance de l’aurore.

Les visages en disaient long sur les volontés de chacun quant à aller au combat. Certains semblaient remontés et pleins de haine prêt a en démordre avec toute menace, certains étaient terrifiés comme j’avais pu l’être moi-même par ce qu’ils avaient vu cette nuit là.

Nous devons remonter la rivière sur la rive est jusqu’à Aalid. Ce trajet nous permet d’éviter le reste de forêt qui a fait jaillir les ixthiares mais il nous rapproche aussi des camps fomoriens, menace qui nous est encore inconnue. Kedril nous annonce qu’il est probable qu’ils nous attaquent mais ils seraient certainement peut nombreux et mauvais guerriers La réelle menace fomorienne serait à l’ouest d’Aalid. Le major confie à Kedril le commandement de la troupe pour le trajet jusqu’à Aalid.

La marche commence. Rapidement, nous apercevons quelques mantides. Un archer hargneux décoche aussitôt une flèche qui va transpercer la tête de la mantide.
« NE TIREZ PAS !! » cria Kedril
La mantide s’effondre alors que des cris stridents résonnent autour de nous.
« ELLES N’ATTAQUENT PAS SI ELLES NE SE SENTENT PAS MENACEES !! »
Trop tard, l’assaut commence. Une dizaine de mantides se rue alors sur nos positions. Ces animaux sont faibles et fragiles, la menace est vite éliminée.
« Ne tirez plus sans mon ordre ! Les ixthiares peuvent attaquer selon leur volonté mais elles sont plus souvent inoffensives sauf si la situation devient menaçante pour elles. Si ces bêtes avaient été des ixthiares nous n’aurions pas pu éviter des pertes dans nos rangs ! Gardez votre sang froid ! »

La marche reprend alors qu’une odeur de pourriture et de putréfaction se fait porter par une bise venant du nord.
« Un campement fomorien se situe à quelques kilomètres au nord. Ce sont des paysans qui font sécher leur gibier, ils l’aiment bien putride. Ils sont agressifs mais ce ne sont pas des soldats. On n’arrête pas la progression. »
Cette odeur me donne la nausée. Je me demande comment Inzilbeth a pu rester aussi longtemps dans ces régions.
La marche continue régulièrement jusqu'à la mi journée. Kedril nous fit alors quitter la rive pour reprendre un peu plus dans les terres.
« Il y a des créatures très puissantes dans cette région avant Aalid, je préfère risquer un combat contre des paysans fomoriens que contre ces bêtes. »
Il ne nous a pas plus informé sur la nature de cette menace, juste qu’il fallait se préparer à affronter les fomoriens. Nous devrons passer en force pour atteindre Aalid. Le soleil commence à irradier l’horizon alors qu’un grand bois se dessine en contre jour, c’est Aalid. Chacun a bien deviné que nous étions arrivé, mais nous devions subir un nouvel assaut avant notre destination.
Des cerfs géants au regard fou broutent sur notre passage tandis que des ombres se glissent de tronc en tronc. J’en aperçois une, c’est une sylvaine, sans doute une de celles dont on m’a parlé à Domnann. Des bruits semblables à des rugissement mêlés de grognement retentirent dans notre dos. Les paysans fomoriens nous avaient pris en chasse. Nous sommes encerclés. Les sylvaines commencent le combat, elles sont rapides et précises, chacun de leur coups touche au but. Les tanks doivent se regrouper pour éviter d’être pris à parti. Les cerfs géants commencent la charge à leur tour, seuls les plus vigoureux d’entre nous ne sont pas mis à terre par leurs coups de sabots. Il ne semble pas y avoir de coalition entre nos assaillants, certaines sylvaines attaquent directement les fomoriens et c’est une chance. Les magiciens s’assistent sur chacune des cibles fomoriennes, cette menace est rapidement éliminée. Les sylvaines restent les plus féroces avec leur rapidité et leur poison qui nous désoriente à peine ingéré. Il ne reste que trois cerfs et une dizaine de sylvaines, le combat tourne nettement à notre avantage mais nous avons du nous replier à l’ouest durant le combat.

Nous sommes tout proche de la région que voulait éviter Kedril. En effet, ces mêmes cerfs que nous avions vaincu quelques minutes auparavant réapparurent mais beaucoup plus grands et sous une forme fantomatique. Ce sont les Hanteurs. Ils sont plus forts et plus résistants, cet ennemi semble beaucoup plus apte au combat de masse que ses prédécesseurs. Ils étaient moins nombreux mais la nuit était arrivée quand nous parvîmes enfin à défaire les fantômes.

Nous atteignons enfin le bosquet d’Aalid Feie. Les anciennes habitation sylvaines étaient vides. Une impression d’abandon plutôt que de fuite suite à un assaut transparaissait dans le village. Seules quelques taches de sang sur un arbre maison témoignaient de l’horreur qui avait du sévir ici quelques jours auparavant. Nous prenons positions dans le village qui fut vite sécurisé. Nous avons ordre de surveiller les alentours en nous relayant, la nuit sera longue. Nous commencerons les recherches demain à l’aube. Je suis d’avant dernier quart, j’essaie de dormir.

Des sifflements, c’est le signal qu’un intrus approche. Il vient du sud. C’est un fomorien, une équipe rapide le contourne et il se retrouve prisonnier. Le major Logdal est là.
« Rends toi sans faire d’histoire, tu seras traité en prisonnier de guerre ! »
Le fomorien n’insiste pas mais semble tout sauf inquiet, il aurait presque l’air moqueur même. L’interrogatoire se déroule près de la pierre des âmes du village, c’est mon major qui le mène en personne tandis que les guetteurs du coté sud retournent à leurs poste. J’étais en garde proche du lieu d’interrogatoire.
« Je suis le Major Logdal, qui es-tu ? »
« Haha ! juste un major pour venir ici ! Hibernia envoie les fonds de tiroir ! »
« Et justement les fonds de tiroirs peuvent agir comme bon leur semblent étant donné la situation actuelle et je me vois mal subir un procès pour maltraitance sur un fomorien qui sera, à n’en pas douter, accusé des plus graves crimes de guerre imaginables. »
« Qu’est ce que vous racontez ? je n’ai rien fait et je me suis rendu sans opposition. »
« Et avec le sourire même, mais je peux toujours épicer mon rapport tu sais. »
« J’ai compris. Je m’appelle Barnog. »
« Voilà qui est mieux tu ne trouves pas ? »
« Que voulez-vous ? »
« Dis moi ce que tu as vu de l’assaut d’Aalid par les ixthiares ? »
« Je n’ai rien vu, je viens d’arriver comme vous avez pu le constater. »
« Bien, je te crois. Cependant, j’ai là deux firlbogs particulièrement excités depuis l’attaque des ixthiares et depuis le jolie spectacle qu’elles nous ont offert. »
« Hé hé, oui elles sont douées ces bêtes la. »
« Oui je dois l’avouer, mais je me dois en contre partie te faire découvrir le savoir faire de nos firlbogs pour arracher les bras. »
« Qu’est ce que vous racontez !! »
« Hé bien, même si je crois ta réponse, il demeure que je ne suis pas satisfait. Heureusement pour toi, tu peux me satisfaire et ainsi, t’épargner la perte d’un de tes bras. Sans parler de la douleur et la gêne que ça occasionnerait. Rarmror, Garem, venez ici je vous prie. »
« Ca va, laissez les dormir. »
« Non, ils vont rester près de moi jusqu'à ce que je sois satisfait. »
« Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ici mais je peux vous dire ce qu’il s’est passé de l’autre côté de la rivière. »
« Je t’en pris raconte moi, je suis toujours très désappointé. Garem attrape lui un doigt, le pouce s’il te plait. »
« Une seconde ! Il y avait une cinquantaine d’elfes qui ont traversé le pont à l’ouest. Ils ont fait face aux troupes fomoriennes mais la garde de Milo est arrivée. Ils se sont retrouvés encerclés. C’est tous ce que j’ai vu. J’ai du quitter mon point d’observation, des hanteurs approchaient. »
« Garem ne lui arrache pas le doigt. »
« Merci. »
« Commence à lui dévisser doucement. »
« Non attendez HHAAAARRG ! ! ! »
« DIS MOI OU SONT ALLES LES PRISONNIERS, DIS MOI CE QUE FAIT MILO DE SES PRISONNIERS !!! »
« D’ACCORD ,d’accord ! »
« Arrête Garem, reste comme ça »
« GNII !!…. Il les emmène dans son camp au milieu d’un lac. Il les garde dans une des maisons, j’ignore laquelle. »
« As-tu autre choses à me dire ? »
« Oui, Milo mange ses prisonniers, et c’est également ce qu’il va vous arriver si vous y aller. Ils sont plus forts et plus nombreux que vous. HAHA, vous êtes inconscients vous ne savez pas qui est là bas. Je n’ai pas à me soucier de mon sort. »
« Dévisse tout ! »
« AAAAAARRRRRRGHHHHH !!!… hahaHAhaHAHAHA !!»
[i]« POURQUOI RIS-TU ??? »

« J’ai envie de vous dire pour qui Milo garde les meilleurs morceaux. »
« Je t’écoute ! »
« Non juste à vous. »
« Dévisse l’épaule ! »
« AAAAARRRGHHHHH…. Amuse toi avec moi jusqu'à ce que tu veuilles bien que je te dise des mots doux à l’oreille. »
Lodgal sortit son épée de son fourreau.
« Très bien, je m’approche. Un faux pas et tu te vides de ton sang. »
Logdal posa le tranchant de son épée sur la gorge du fomorien et la maintint appuyée des deux mains. Il approche alors son oreille. Je n’ai vu les lèvres du fomorien prononcer qu’un seul mot. Logdal fit lentement un pas en arrière. Il fixa intensément le fomorien qui recommençait à rire. Puis, pris par je ne sais quelle haine, il fendit le crâne du fomorien d’un coup d’épée.
« Alors c’est comme ça… » murmura Logdal. « …Que tout le monde soit près. Nous partons dans trente minutes ! »
Je n’ai jamais su ce qu’avait prononcé le fomorien, aujourd’hui encore je ne fais que supposer.

Il faisait encore nuit noire quand nous fûmes prêts au départ. Le vent tourna subitement pour nous porter la même odeur putride que la veille mais cette fois elle était encore plus forte. Les fomoriens sont bien derrière la rivière et en grand nombre, nous ne reviendrons pas tous vivant.
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Messagepar Elindel » Mar 21 Mars 2006, 10:22

Durant les préparatifs au départ, Logdal s’était entretenu avec Kedril. Ils ont sans doute discuté de ce qu’avait dit le fomorien.

Nous sommes partis d’Aalid Feie en direction de l’ouest. nous marchions face au vent. Les troupes de Kedril restèrent au camp. Le lit de la rivière était surélevé comme un canal, il avait dû être dévié pour contourner le village.

Nous étions donc une quinzaine à passer de l’autre coté après avoir traversé à la nage. L’aurore pointait. Le spectacle qui s’offrait alors à moi était des plus triste. Des terres désolées et des arbres coupés à la base s’étalaient à perte de vue. L’air puant devenait moite presque palpable tant il était chargé de cette odeur.
Je vois à présent le lac de Milo, quatre maisons immenses y sont érigées comme des colonnes torturées. Nous commençons notre progression dans cette direction le plus discrètement possible. Je n’ai pas tardé à comprendre ce qui était arrivé aux troupes de ma sœur, il étaient alors trois fois plus nombreux que nous.

Un bataillon de fomorien nous avaient pris à revers par le sud, ils étaient à présent entre la rivière et nous. Nous ne pouvions que nous diriger vers le camp de Milo. Nous ne reviendrons pas sur Hibernia.
« Maintenez vos positions !! » cria Logdal. « Restez loin du lac ! »
Mais déjà la garde de Milo se présentait aux abords du lac. Ils attendaient que nous approchions.
« Maintenez vos positions !!!!! Combattez à l’est !! »

Je compris alors les intentions de Logdal. Kedril et ses soldats avaient franchis la rivière à leur tour. Il ne s’agissait pas de rester éloigné de Milo mais de prendre en tenaille les troupes qui nous prendraient à revers. Logdal avait élaboré ce plan avec Kedril, cette fois le piège était notre œuvre. Il fallait éliminer cette menace pour combattre Milo de front. Bien qu’en surnombre, les fomoriens furent écrasés en grande partie grâce à la surprise que leur a suscité cette situation. Voyant cela, les troupes de Milo commencèrent l’assaut. Il était trop tard la première menace était déjà éliminée et nos rangs reformés. Le combat devint alors plus intense, les soldats de Milo étaient beaucoup plus forts que les précédents. Notre progression fut lente mais certaine.

Alors que nous arrivions aux abords du lac, une nouvelle armée fit son apparition. Des fomoriens, encore plus grands et plus forts que ceux que nous affrontions déjà, se présentaient sur la crête de la colline qui surplombe le lac. Ce nouvel opposant nous fait perdre l’avantage du combat. La première maison n’est qu’à quelques mètres de moi, je ne peux pas l’atteindre sans risquer une mort certaine. Par chance, nous parvenons à supprimer les derniers soldats de Milo avant l’assaut du nouveau bataillon. Les rangs sont rapidement reformés, il faut faire face. Le repli est inévitable. Nous perdons beaucoup de soldats, il n’y aura pas de prisonniers.

Un cor résonne dans la vallée. Il ne peut être de notre bataillon mais c’est un cor elfe ! Je ne peux pas me retourner un fomorien a la ferme intention de me briser le crâne à la première occasion. Je ne vais pas lui donner cette opportunité. Huit flèches l’ont alors percé violemment de leurs traits, il tomba lourdement à mes pieds. Un deuxième subit le même châtiment. La charge des fomoriens stoppa. Ils se dispersent et se mirent en position de défense. Logdal a disparu, il n’y a plus d’ordre de donné. Je prend le risque de quitter quelques instants du regard ces créatures pour voir qui est ce nouveau protagoniste.

Une armée d’elfes, de firlbogs, de celtes et de lurikeens se tenait sur la rive de la rivière, ils étaient presque deux cent. C’est un bataillon de guerre de la fière Hibernia, ils avaient été envoyé suite au message arrivé à Connla deux jours après notre départ. Notre progression reprit de plus belle. Les fomoriens reculaient, ils étaient alors reclus au pied de la colline. La menace s’éloignait de moi, les maisons du lac semblaient laissées à l’abandon. Logdal réapparut, il vint vers moi.
« Elindel ! Le Général Glasny veut te voir ! »
Glasny !Elle est venue en personne. C’est grâce à elle que les secours sont arrivés aussi vite. Je quitte le front pour me diriger vers l’arrière des troupes. Logdal me suit. Je vois Glasny à présent.
« Logdal je te confie le commandement de l’offensive sur la cité fomorienne, j’ai une affaire à régler avec le soldat Lastili. »
« Bien général ! »
Logdal retourna au front avec le reste des troupes resté en retrait, sauf Galsny et six soldats : un protecteur, un barde, deux druides, un finelame et une sentinelle. Je reconnais ce barde et cette sentinelle, ils étaient avec nous le jour où je suis morte !
« Elindel, Logdal m’a informé de la situation, nous partons chercher ta sœur. »
Le groupe partit en direction du lac. Le combat faisait rage à quelques centaines de mètres de là mais le lac semblait désert et calme. La sentinelle s’approcha de moi tandis que nous mettions les pieds dans cette eau étrangement cristalline.
« Ca me fait plaisir de te revoir. Glasny nous a raconté. »
« Oui je te reconnais aussi, ça me fait plaisir de voir des visages familiers. »
Nous inspectons la première maison. Elle semble vide, il n’y a aucun otage ni trace qui aurait justifié de leur présence ici. Je commence à m’inquiéter, est-elle toujours en vie ? Le protecteur entre dans la deuxième maison. J’entends un grognement terrible, le protecteur vole à travers la porte et retombe inanimé dans l’eau. Nous sommes sur nos garde quand Milo sort de la maison. Il nous regarde avec un air de défi.
« Votre armée peine contre de simples soldats et vous venez à huit pour me supprimer ?? Il me semble que vous n’avez pas bien la notion des choses !! »
Glasny s’avance.
« Je suis le général Glasny. Libère les otages et tu seras considéré comme prisonnier de guerre ! »
« Prisonnier ?? HAHA je pense que c’est à moi de poser les conditions. Vous ne me ferez pas prisonnier, vous allez me combattre, je n’ai jamais mangé de général. »
L’histoire se répète comme à Mag Tured.
A peine sa phrase finie, un éclair rebondit sur son crâne, Glasny ne parvient pas à le toucher il est à peine déséquilibré.
Le combat est alors engagé. Le finelame et la sentinelle se ruent sur lui et commencent un combat au corps à corps. Leurs coups touchent au but mais semblent à peine le blesser. Glasny commence à son tour l’assaut, je la suis A peine arrivé à portée pour lancer mon sort de dégâts de zones que Milo m’assène un violent coup dans le flanc. Je suis propulsée à plusieurs dizaines de mètres du combat. Je me redresse péniblement à quatre pattes.

Je vois le reflet de mon visage dans l’eau. Je me suis alors aperçue que je ne l’avais plus revu depuis deux siècle ! Mes yeux sont jaunes !! Ils ne l’étaient pas avant ma mort ! Cette douleur si tristement familière me prit soudain dans la nuque. Je pleure à nouveau des larmes d’acides qui plongent dans l’eau limpide de ce lac pour s’y diluer en rejetant des vapeurs nauséabondes. Mes forces me quittent, mes bras fléchissent lentement. J’ai peur, je ne peux pas appeler à l’aide. Je descends lentement jusqu’à avoir le visage qui effleure l’eau. Je suis figée, à nouveau simple spectatrice des évènements. Je plonge lentement jusqu’à être totalement immergée.

Je ne sens plus mon corps, je ne suis plus dans l’eau. Les explosions du bâton de Glasny se sont tues, les cris du champ de bataille ont cessé. Je suis au milieu d’une brume verte très sombre, seuls des éclairs viennent rompre l’unicité de ce paysage. Quelqu’un m’observe.
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Messagepar Elindel » Mar 21 Mars 2006, 10:32

Je peux à nouveau regarder dans la direction que je veux. Le silence qui règne en cet endroit est pesant. Je distingue un halo plus clair. Cela se déplace et vient dans ma direction. Je n’ai aucune sensation. Le halo est tout proche maintenant, je peux mieux cerner ses détails. Il se présente comme une tête d’animal avec un museau en long. Le halo, qui fait alors office de peau, présente des teintes de vert répartis comme une mosaïque sur le museau. Je vois des yeux maintenant, des yeux fins et maléfiques. Il ne regarde pas dans ma direction. Il s’approche toujours. Je ne peux avoir la notion de dimension tant cet univers est uni. Cette tête de loup est toujours plus grande alors qu’elle approche. Je m’écarte de son passage. Elle me frôle, elle est immense ! Des traînés de vapeur se détachent du sommet et de l’arrière de ce qui pourrait être son crâne. Elles forment des cornes taillées comme celle d’un shar. Je vois ses yeux nettement maintenant, ils scintillent d’une lueur verte électrique et glaciale. Je le reconnais, c’est le Roi Blafard !

Je me retourne en le suivant du regard. Je vois alors ce qu’il fixait depuis le début. Des centaines de petits halos de vapeur flottent dans ce paysage lugubre. Il ne m’a pas vu alors qu’il me frôlait, je décide de le suivre. Cuuldurach approche de l’un d’entre eux. Il est devant un visage d’elfe figé les yeux ouverts au milieu du halo qui la tient prisonnière. Cet elfe, c’est moi ! Cuuldurach est alors devant moi. Mes yeux ne bougent pas et restent désespérément ouverts. Ils sont encore vert comme autrefois. Cuuldurach s’arrête alors que j’arrive à sa hauteur. Il ouvre sa gueule devant mon visage. J’ai alors compris quelle était la torture qu’il m’avait infligé. J’ai ouvert la bouche également comme pour recevoir quelque chose. C’est ce qu’il se passa. Un flux vert sombre, faisant penser à de la fumée toxique, jaillit alors de la gueule de Cuuldurach et plongea dans ma gorge. Au même moment, un flux blanc scintillant comme l’argent sortit de mes yeux et alla vers ceux du bourreau. Il me volait ma vie en me donnant sa mort.
Ma tête vibre comme secouée par je ne sais quelle succession de coups. Je ne peux rien faire, je suis à nouveau paralysée. Cet horrible spectacle sembla durer une éternité. Quand, enfin, il prit fin je fus stupéfaite de voir la façon dont je fermai la bouche. Lentement, sans ciller des yeux, aucune souffrance ne transparaissait sur mon visage. C’est alors que je vis mes yeux. Ils étaient devenus jaune.

Ce sont ces stigmates qui me rappelleront éternellement le châtiment que j’ai subit durant deux siècles.

Un terrible grognement surgit de nulle part. Je ressens le besoin soudain de respirer mais je ne peux pas. Je m’étouffe. J’ai froid, je sens mes cheveux animés par un fluide glacial, de l’eau ! Je me redresse subitement pour reprendre mon souffle. Milo est juste devant moi. Il va me briser. J’aurai compris ce qu’il m’était arrivé avant de mourir pour de bon cette fois.
Une giclée de sang noir m’éclabousse le visage. Milo se fige et me regarde toujours. Une lame luisante orne l’abdomen de Milo comme naissante de ses entrailles. Milo s’effondre à mes pieds projetant une vague qui me rince de son sang. Le protecteur ! Il retire sa lame souillée par le sang de sa répugnante victime. Je regarde autour de moi. Trois corps gisent dans l’eau. Le barde, un druide et le finelame sont morts. Le druide survivant et la sentinelle les rappellent à la vie. Glasny ne tarda pas à se remettre d’un coup qui lui avait manifestement fait perdre connaissance. A peine les morts ressuscités que nous partons fouiller les autres maisons du lac. Nous trouvons une pièce remplie de cadavres à moitié dévorés. Il n’y a aucun survivant ici. Nous poursuivons les recherches dans la dernière maison. Des bruits viennent des combles. La trappe est verrouillée. Les tanks commencent à la démolir. Les bruits se transforment en murmures. Il y a des survivants ! Nous ne tardons pas à entrer dans la pièce. Il y avais une trentaine de soldats ligotés et bâillonnés. Ma sœur était l’un d’entre eux.

A notre retour sur Hibernia, Glasny officialisa ma renaissance. Je pus alors retrouver mon nom. Glasny accepta ma demande de quitter l’armée. Ma sœur fit de même. Nous avons alors pu vivre à nouveau en paix loin des tourments du passé. C’est ainsi que j’ai rejoint vos rangs avec ma sœur après que nous ayons pris pars à diverses autres guildes qui nous ont permis de nous reconstruire une histoire commune.

Aujourd’hui, j’ai pu éclaircir les zones d’ombre de mon passé. A commencer par ce que Logdal a appris de Barnog au village d’Aalid Feie. Il annonçait le retour de Balor qui, lui aussi, a tissé son propre voile. Ce qui lui a permis de retrouver son corps matériel presque un demi millénaire après sa chute. Une offensive fut menée contre sa forteresse de la vallée portant désormais son nom. Cet assaut fut une réussite, mais tant que son voile ne sera pas défait sa menace persistera éternellement sur Hy Brasil et Hibernia.
Il en est de même pour le roi Blafard qui fut vaincu à maintes reprise à ce jour, mais son ombre planera sans doute encore longtemps sur les terres du sud. J’ignore ce qu’il est advenu des prisonniers de son voile. Je suppose qu’ils y sont encore, torturés pour l’éternité.
Pendant longtemps j’ai ignoré comment j’avais pu lui échapper. Personne, ni aucun rêve ne parvint à m’éclairer sur ce sujet jusqu’au retour du bon Roy Lugh Lamfhota.

A peine entrée dans la salle du trône et avant même que je me porte volontaire pour devenir champion du royaume ou même que je lui demande d’éclairer mon passé, Lugh me fit une remarque.
« Qu’as-tu appris Elindel ? »
Je comprenais bien qu’il se souvenait de moi et qu’il voulait lui aussi savoir ce qu’il m’était arrivé ce jour là. Je lui ai alors raconté tout ce que j’avais pu apprendre depuis mon réveil chez les azuréens jusqu’aux dernières révélations que j’avais eu dans le lac de Milo.
« Je vois, intéressant. »
Il a alors entrepris l’explication de ce que lui avait appris de l’autre coté du voile.

« Le voile est en chacun d’entre nous. Il est plus présent en moi que dans quiconque dans ce royaume pour la bonne raison que ma famille en est la principale créatrice. J’ai donc pu communiquer avec lui pendant mon règne de l’autre coté. Je suis heureux de pouvoir te révéler la seule chose que tu ignores encore, alors que, de ton coté, tu m’appris tout ce que j’ignorais moi même.
Lorsque tu es intervenue ce jour là pour me sauver la vie, le voile est venu à ton secours pour te soutenir dans ta tâche. C’est lui qui t’a permis d’envoyer ton aura protectrice sur moi. Mais, bien qu’infiniment sage, il demeure un peu prétentieux. Il n’avait pas prévu que tu puisse mourir malgré son soutien. Il en a subit les conséquences. Quand tu fus emportée dans le voile de Cuuldurach, notre voile se déchira et une partie de lui fut emporté avec toi. En réalité, ce sont vos volonté réunies qui vous ont permis de vous échapper. Le trou dans les nuages que tu as vu à ton retour sur nos terres était le passage que s’était créé le voile pour se réunir. Alerté par cette activité et au fait de la situation, j’ai décidé de venir te voir pour m’assurer que tu pourrais quitter cet endroit de la manière la plus sûre possible en ces lieux. C’est en les azuréens que tout mes espoirs reposaient. Sur ce point nous avons eu de la chance. Le reste de ton histoire, tu la connais mieux que moi »


Il ne s’attarda pas longtemps sur ces évènements et me confia aussitôt une mission d’infiltration pour connaître ma loyauté et mon dévouement envers mon royaume.

Après cette entrevue, je suis allée faire part de ces dernières révélations à ma sœur et à Glasny qui ont été mes meilleurs soutien depuis mon retour. J’ai ensuite entrepris la rédaction de mon passé pour pouvoir vous en faire part, vous qui êtes à présent mes meilleurs soutien et compagnons de guerre et de vie.

Ceci est mon histoire.

Merci de m’avoir écouté.

Je suis Elindel Silmarili, autrefois capitaine de la grande et fière armée d’Hibernia, aujourd’hui Messager Sacré fidèle défenseur de la bannière au Cerf Or et Pourpre dévouée à son chef Tower et à ses officiers.
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Messagepar Elindel » Lun 27 Mars 2006, 16:33

(HRP) Plus de 100 lectures depuis que j'ai posté la fin de mon histoire mais aucune réponses. :(
Je vous en prie racontez moi ce que vous en avez pensé, est ce que mon histoire vous a transportée ou simplement divertie voir même ennuyée toute critique bonne ou mauvaise est a prendre :)

PS : désolé pour les fautes d'orthographe à chaque fois que je me relis j'en trouve des nouvelles :?
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Messagepar Gougnotte / Elixah » Lun 27 Mars 2006, 17:32

Chuis désolée, Elindel de pas t'avoir réécrit.

Ben j'ai suivie l'histoire avec attention et passion, je l'ai conseillée à plein de monde, bref j'ai beaucoup beaucoup aimé. Je trouve aussi très orignal le fait de faire remonter ton histoire loin loin avant les temps du jeu. :) Ton histoire m'a fait penser à une ballade du temps jadis, telle que j'aimais les voir racontées dans les tavernes quand j'étais petite. :)

(HRP : C'est très développé, complexe, et surtout les personnages sont plus que des façades vides. Un grand bravo )
Gougnotte, 108kg, 2m18 de cellules musicales
Elixah, faux au service de qui la demande

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Localisation : Ben, Hibernia, quelle question!!!

Messagepar Tower » Lun 27 Mars 2006, 18:53

(
J'attendais la fin pour dire un mot pour ma part ^^

J'aime beaucoup ton histoire comme Gougnotte, les personnages sont interessants.

Y a peut etre juste quelques termes comme les tanks que j'aurai changé par les combattants pour une meilleure immersion

Sinon j'ai surtout aimé le passage sur les terres de SI, ca donnait un coté romanesque à ces zones qu'on parcourre régulièrement en jeu
)
Espoir et Honneur

AoC : Tower, Cimmérien, Conquérant aussi
Daoc : Tower, chefounet
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Messagepar Elindel » Mar 28 Mars 2006, 9:22

Tower a écrit:Sinon j'ai surtout aimé le passage sur les terres de SI, ca donnait un coté romanesque à ces zones qu'on parcourre régulièrement en jeu


(HRP) Oui c'est une des principales idées de base de mon texte avec la renaissance chez les azuréens, je suis content que vous ayez aprécié.

Et aussi désolé pour les "tanks" j'ai laissé courir mes doigts en perdant un peu le contrôle par moment :wink:

Gougnotte / Elixah a écrit:Ben j'ai suivie l'histoire avec attention et passion, je l'ai conseillée à plein de monde, bref j'ai beaucoup beaucoup aimé.


Je te remercie de tout coeur Gougnotte, c'est trop d'honneur :oops:
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