De rêve en souvenir

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

De rêve en souvenir

Messagepar Elindel » Lun 20 Fév 2006, 15:50

A mon arrivée au sein de votre guilde, je ne vous ai pas tout dit. Je me suis présentée comme une enchanteresse du 50ème cercle conviviale et disponible. Ce coté de moi découle quelque part d’un passé tumultueux. Je ne vous ai pas parlé de mon réel passé jusqu’à aujourd’hui pour la simple raison que je ne le connaissais pas moi-même, du moins pas dans son intégralité. De récents évènements m’ont permi de savoir ce qu’il s’est passé jadis. Aujourd’hui le voile se lève. Voici comment commence ce dont je me souviens.

Ca va être un peu long. Si vous comptez écouter mon récit en entier installer vous confortablement et prennez un verre d'hydromel ou un tonneau de bierre, voir plusieurs selon vos besoins.




Des cailloux et du vent, c’est ça. Je sens des cailloux qui roulent dans mon dos et à l’intérieur de moi tels des vagues qui refoulent quelque chose. Du vent frais, pur, salvateur qui me rince aussi et me redonne de la force. Je suis faible, mais je n’ai mal nul part.
Je vois à présent. C’est un étrange spectacle qui s’offre à moi. Il semblerait que je sois couchée. Au-dessus de moi, deux êtres, un elfe et un firlbog. Nous baignons tous trois dans un rayon de lumière qui traverse un trou de ciel bleu au milieu d’une mer d’orage. Un cercle, comme si les ténèbres étaient transpercés d’une lance de lumière. L’elfe scintille. Je ne peux pas distinguer si c’est le reflet du rayon sur son armure qui m’éblouie ou s’il est pure lumière. Il parle au firlbog qui ne dit rien. Je ne comprends pas ce qui est dit. L’elfe salut le firlbog. Le cercle de ciel rétréci. Quelle est cette magie ! L’elfe devient transparent, puis disparaît en me regardant.

Un rêve, peut-être…

J’ai froid. Un elfe me regarde l’air grave. Nous sommes des centaines en réalité, elfes et firlbogs marchant dans une vallée assombrie par un ciel semblable à aucun ciel de jour ou de nuit, en réalité une absence de ciel.

Un rêve, peut-être…

Les yeux me brûlent. Un plafond de chaume. Il fait bon, ça sent le feu de bois. Un être gigantesque s’affaire sur une table recouverte de bocaux de plantes diverses. Il semble préparer quelque chose. Je me rappelle que les plantes ont toutes les vertus, elles peuvent ramener la vie mais aussi la reprendre. J’ignore comment je le sais. Ma vue se trouble, mes yeux me brûlent…Il est de dos et semble regarder le…

Un rêve, peut-être…

L’armée, que je distingue clairement maintenant, s’enfonce dans la vallée sans ciel. Je n’entends que mes pas. Je m’arrête sans savoir pourquoi mais les autres stoppent la marche également. Je veux me retourner afin de voir combien nous suivent, mais je ne peux pas. Je vois par les yeux de quelqu’un. Moi, peut-être…

Un rêve, peut-être…

Je ne suis plus allongée. Il s’approche de moi des bâtons de guérisseur à la main. Ils sont de la longueur d’un avant bras. Ils sont ornés et sculptés différemment les uns des autres. Je le distingue clairement alors qu’il est face à moi. C’est un firlbog, le firlbog que j’ai vu dans le cercle de lumière. Il va me toucher au front avec un de ses bâtons. Ma vue se met à vibrer, la luminosité prend une teinte verdâtre. Tout semble froid, humide et oppressant. La pièce reste la même, seule son apparence change. Le firlbog semble ne pas s’en soucier. Ma nuque se raidie, je ne…
« Epargnes-toi cette peine firlbog, elle est à moi ! Elle est perdue pour vous et tu n’y changeras rien… »
Le firlbog devint soudain pale comme la mort. Il me fixe à présent. Cette voix de fer et de glace me terrifie…

Un rêve, peut-être…

Un elfe magnifique sur sa licorne blanche prend la tête du bataillon. Il se tourne face à nous. Son armure de mithril et de jade rayonne au milieu de cet environnement terne et austère. Je suis trop loin pour distinguer clairement son visage. Il commence à parler mais je ne peux saisir aucun mot, seul mon souffle et les battements de mon cœur parviennent à mes oreilles. L’adrénaline court mes veines. Chacun brandit son arme en criant quelque chose d’inaudible une fois de plus. Je le fais aussi, encore malgré moi.
Ce bâton que je dresse comme un défi vers ce plafond qui semble vouloir nous écraser avant même que l’on ait accompli notre mission. Ce bâton de sorbier serti d’émeraude qui reflète l’armure de cet elfe qui semble nous mener vers cette inexorable bataille. Ce bâton qui détient une part de moi, sera mon sauveur ou mon salut, je le sais depuis toujours.

Un rêve, peut-être…

Je suis assise sur le lit, la tête pendante. La luminosité est redevenue normale. Quelle était donc cette voix de glace que j’ai entendu et pourquoi ma vue a changé avant qu’il parle ?
Ma robe est mouillée sur ma poitrine. J’ai une coupe dans ma main, elle est remplie d’une infusion dont j’ignore la constitution. J’ai peur toujours…
« Bois, ça te fera du bien. »
Cette voix est douce. Les pieds du firlbog…il est assis sur une chaise à coté de moi. Ma vue vibre à nouveau, il revient
« DEMON !!! »
Ma tête s’est redressée avec une vigueur impossible, je suis face au firlbog. Ce n’était pas la même voix. C’était une voix féminine, elle semblait terrifiée. C’était une voix irréelle, comme si cette personne était torturée dans les profondeurs d’un enfer dont j’ignore la nature. Ma vue revient. Le firlbog, à nouveau terrifié, est contre la porte face à moi, ma tête retombe…quelle est la vérité et quel est le rêve : la chaumière et ses voix ou le champ de bataille désespérément silencieux ?

Un rêve, peut-être…

D’immenses colonnes de pierres se dressent devant nous. La bataille fait déjà rage dans les premiers rangs. Les protecteurs et les champions du royaume chargent les rangs ennemis couverts par le bataillon d’archers en poste en surplomb de notre position. Je vois mon chef d’unité. Cette elfe aux cheveux gris nous regarde. Il n’y a aucun mot, mais je sais ce qu’il va se passer. Elle se tourne face à l’ennemi et mon bataillon s’illumine de multiples sphères argentées qui entourent chacun d’entre nous, des elfes en armures d’écailles nous rejoignent, la charge commence.

Un être à la peau noire obsidienne et à l’armure verte qui rayonne elle aussi, mais d’une lueur fantomatique et glaciale, se ru sur moi. J’ai peur, mais je me bas avec une fureur démentielle. Mon allié me sauve de la vie et abat mon assaillant. Des éclairs, des rayons de feu, des sphères d’énergie pure fusent et explosent de toute part.
Les hommes d’armes sont débordés. Ils se replient dans nos rangs les archers toujours en soutient. L’ordre de former une cellule est donné. Elfes, firlbogs et créatures démoniaques tombent autour de moi. Je n’entends que les décharges d’énergie que lance mon bâton.
Ma chef d’unité, je la reconnais…Glasny ! Elle prend position, je connais cette manœuvre. Nous ne sommes plus que neuf de notre bataillon face aux ennemis en nombre bien plus conséquent. Les soutiens sont trop loin, les archers sont assaillit aussi. L’ordre est donné…
Dernière édition par Elindel le Jeu 09 Mars 2006, 16:33, édité 3 fois.
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Messagepar Elindel » Lun 20 Fév 2006, 16:12

Un rêve, peut-être…

Mes yeux me brûlent toujours plus, mais j’y vois clair. Qui était cette femme terrifié ? Pourquoi ai-je tourné la tête à ce moment précis avant de regarder le firlbog dans les yeux ?...Mes yeux me brûlent, je serre mes paupières de douleurs, je sens des larmes brûlantes couler sur mes joues.
Des sensations, des mouvements ! Je suis vivante, je le sais, dans cette chaumière avec cette personne qui semble prendre soin de moi. Il est encore là, je dois savoir pourquoi je suis comme ça, quelles sont ses voix terrifiantes, où suis-je et … oh non ! Qui suis-je !
« Mherhi… »
Incompréhensible. Je ne peux pas parler. Ma nuque se raidie à nouveau, j’ai trop mal…

Un rêve, peut-être…

Je regarde mes pieds. Je me tiens sur un sol brûlé. Une main noire me tient la jambe. Quelle horreur ! Il n’y a pas de bras. Je secoue la jambe avec nonchalance. Je suis insensible à la vue de cette main arrachée. Je m’écœure. Je lève la tête. De la fumée, beaucoup. Je suis entre deux elfes seoltoir, la fumée se lève. Glasny est au centre du cercle que nous avions formé. Elle saigne de l’oreille mais reste droite, le regard fixé vers les colonnes de pierres avec une volonté de revanche dans les yeux. Nous regagnons les camps de retraite, la zone est calme mais pas sûre pour autant.
Un détachement vient nous chercher. Le barde nous réchauffe le cœur et le son de sa harpe nous fait voler jusqu’au campement.
La situation est grave. Nos rangs sont considérablement affaiblis et nous ne savons pas combien se tiennent près au combat derrière les colonnes de pierre. La licorne de l’elfe à l’armure rayonnante est à quelques mètres de moi près d’une tente de fortune. Glasny y pénètre sans se faire soigner.
La terre tremble, les pierres roulent des collines et falaises avoisinantes, je regarde derrière moi. Une colonne lumineuse jaillit derrière la muraille. Un flux vert glacial et terrifiant descend du Non-ciel et baigne les plaines en contre bas.
C’est l’assaut final.

Un rêve, peut-être…

Toujours les yeux qui lancinent. Cette douleur aigue me transperce. C’est insupportable, je préfère encore rêver à ce combat perdu d’avance. Je pleure encore sur mes yeux de feu.
« Bonjour. »
Je tourne la tête. C’est le firlbog, il est a table en train de manger.
« Ne parles pas, tu es trop faible. De plus dans ton état il est recommandé de te taire. Tu as vu ce qui s’est passé quand tu m’a remercié.
Tu ignores sans doute d’où tu reviens. Ne te pose pas de question, il est encore trop tôt pour cela. Les réponses viendront en temps voulu. »

La colère me gagne, même si je sais qu’elle est inutile. Cette situation n’a pas de sens. Je suis spectatrice d’un guerrier mené à la mort ou bien de mon corps mort que l’on mène à la vie.
« Pourquoi ??!! »
La lueur verte baigne la pièce à nouveau. Cette lueur, je la connais que trop bien. Mes yeux vibrent, je le sens très nettement à présent. Il revient et je n’ai pas peur, c’est presque une sensation familière en réalité.
« Elfe, ta lutte est vaine. Le combat que tu mènes contre toi-même ne peut aboutir au dénouement que tu souhaites quand tu es éveillée. Garde tes forces je viens te chercher »
« Vous ne la reprendrez pas seigneur de l’ombre et du feu ! Vous avez été vaincu ! »
« Ne trouves tu pas ta bravoure inutile firlbog ? Tu ne peux rien contre moi, tu serviras mes braves à mon retour. Je n’oublie aucun affront et le tien ne peut l’être par quiconque en aucun cas ! »


Un rêve, peut-être…

Glasny ressort de la tente accompagné du propriétaire de la licorne. Lugh ! Le Roy Lugh. C’est lui qui mène la bataille. Le dernier champ de bataille qu’il a foulé était celui de Mag Tured ou le règne de Balor fut défait, il y a 283 ans. Quel est donc cet ennemi qui réclame la présence de Lugh ? A moins que…non, cela ne se peut.
Les troupes prennent position sur le flanc de la butte qui domine la brume verte et les cris stridents. La marée se déplace alors vers nous. Des lignes noires et vertes électriques fendent ce voile dans notre direction, c’est la première charge.
Volées de flèches et boules de vide déciment les premiers rangs adverses. Leurs progression continue vite, trop vite, nous sommes trop peu. Ils sont sur nous. Les sorts fusent tout autour de moi, les rangs sont complètement défait. Je me bat aux cotés d’un barde et d’une sentinelle. Je vois Glasny faire tomber l’ennemi par dizaines. Lugh et ses cavaliers fendent les lignes ennemis. Ils pénètrent dans la brume en direction des colonnes de pierres qui en émergent. Ils sont isolés maintenant du reste des troupes. Huit seulement dans cette masse de monstres noir et vert. Le combat perd toute logique, il ne reste que des petits groupes de vaillants guerriers isolés les uns des autres. Je garde espoir, le plus grand mage du royaume est avec moi.
L’épuisement me gagne, je combats sur mes réserves depuis trois heures maintenant. Je n’ai bientôt plus de potion régénératrice. Une nouvelle armée se présente alors sur le flanc nord du champ de bataille, les Azuréens. Ce soutiens est inespéré, ils sont une grosse centaine. La charge est sonnée, ma vaillance refait surface. Les troupes ennemis se reforment, les nôtres se réorganisent et en profitent pour évincer du combat les groupes d’ennemis isolés.
Je regarde Glasny.
« Notre roi a besoin d’aide ! »
J’entends Glasny parler, Lugh est derrière les colonnes de pierres. Il ignore la présence des Azuréens. Glasny forme une petite unité rapide avec la sentinelle et le barde qui m’accompagne depuis le début du combat, deux druides, un protecteur, un finelame et moi. Le Champ De Ronce est lancé. Le groupe traverse comme le vent la marrée verte immobilisée à présent. Les Azuréens repoussent les ennemis au sud contre la falaise. On approche des colonnes, je vois Brigit et Fagan contenir les assauts ennemis du flanc est. Le protecteur la sentinelle et un druide partent les aider.
Un énorme gerbe de feu réduit cinq guerriers elfes en cendre à quelques mètres de moi. Je l’entends parler, c’est cette voix qui me hante, la voix de celui qui me décourage et me tire vers la mort.
Le passage est bloqué. Je ne peux voir mon roi.
« J’ai toujours régné sur Hibernia, de quel droit, toi Lugh, te permets tu de remettre en question ma souveraineté ? »
« Je viens mettre un terme à ton oppression sur les terres du sud. Je ne suis pas venu traiter avec toi, rends toi ou péri ! »
« Tu n’es pas en position d’imposer tes conditions. Ton armée est détruite, cette affront a assez duré ! »

Le finelame intercepte un assaillant arrivant de dans notre dos, je vais l’aider. le barde endors trois garde. Le premier assaillant éliminé, je rejoins Glasny pour repousser les trois gardes du cercle de pierres. Je vois le roi Lugh a présent. Une gerbe de feu lui touche le bras. Une queue d’écaille le fauche, le propulse en l’air pour l’envoyer s’écraser sur la paroi d’une colonne. Il retombe à terre à quelques mètres de nous, le coup de grâce va être porté. Lugh me regarde je reconnais ce regard c’est l’elfe du rayon de lumière. Je ne vois pas le monstre encore caché. J’entends un souffle puis une déflagration…

Un rêve, peut-être…
« Non !! »
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Messagepar Elindel » Mar 21 Fév 2006, 10:53

Je me réveille en sursaut. Je suis dans la chaumière. Il fait toujours nuit quand je regarde par la fenêtre.
Je tremble. Mon cœur martèle comme jamais dans ma poitrine. Je transpire, j’ai des sueurs froides. Quel horrible cauchemar !
Mes jambes tremblent elles aussi. J’essaie de me lever mais je suis comme un poulain qui vient de naître. Je ne sais pas où je suis et je suis épuisée. Je vais dormir encore un peu. J’ignore si la maison est isolée, mais les alentours semblent être calme.

Je me réveille allongée. Mes yeux me brûlent toujours, je pleure de l’acide, mes larmes sont jaunes. Je n’ai plus froid cependant. Il fait toujours nuit dehors. Combien de temps ai-je dormi ?
Seuls les crépitements du feu rompent le silence qui m’entoure.J’arrive à me lever. Il fait bon et cette sensation me procure un grand plaisir. J’ai les muscles contractés, mon sommeil a du être très agité. Je m’assoie sur la chaise devant le feu. Un ragoût est dans la marmite, ce fumet me ravie.

La porte s’ouvre, je bondis de ma chaise…
« Ah ! Te voilà réveillée. »
…mais je tombe au sol comme un sac, mes jambes sont trop faibles encore.
« HAHAHA ! Doucement, tu es à peine rétablie. Laisse moi t’aider. »
Il me remet sur le lit avec un large sourire bienveillant.
« Qui êtes vous ? »
« Je m’appelle Rorlgad et tu peux me tutoyer.»

Je suis vraiment hachée, la chute m’a brisé de douleur. En réalité tout ce que je sens et ressens sont des sensations très vives et semblent presque nouvelles comme si j’avais dormi des siècles et qu’à mon réveil je doive tout réapprendre.
« Pourquoi suis-je dans cet état ? »
« Je pense qu’il est trop tôt pour te raconter ton histoire. Il y a pas mal de choses que tu as oublié et on va en premier lieu s’employer à te les réapprendre. Mais tout d’abord, qu’est ce que tu dirais d’un ragoût de lapin. Ca va te faire du bien de manger quelque chose de solide. Depuis que tu es là je ne te donne que des tisanes et des infusions de plantes de la région.»

Il me prend sous l’épaule et me soulève, comme s’il portait un coussin, pour me poser délicatement sur une chaise proche du feu.

Il fait toujours nuit dehors.
« Quelle heure est-il ? »
« Oh, il doit bien être midi moins vingt. Ca ne me dérange pas de manger tôt. »

Midi moins vingt c’est du délire ! Mais quel est cet endroit ??
« Pourquoi il fait nuit à cette heure ci de la journée ? »
« Bein, le climat est curieux par ici, surtout depuis quelques temps. En réalité depuis que tu es revenu c’est encore plus étrange. »
« Comment ça ? Revenu d’où ? Et en quoi puis-je influer sur le climat ? »

Ma nuque se raidie. Je veux cette réponse. J’arrive à dominer la douleur qui disparaît en fuyant dans l’arrière de mon crâne pour s’évaporer.
« C’est bien tu arrives à dominer ta maladie. Mais ne te mets plus en colère, ça peut te refaire tomber dans les pommes, voir pire. Mange. »
Il ne veut pas me répondre, mais je meurs de faim.
« Je tremble trop pour manger avec des couverts. »
« Fait ce que tu veux, tu n’as pas à m’impressionner. Mais rappelle toi que tu es très sensible encore. Sache aussi que le Voile te soutient. Certes il vous aide au combat ou à la chasse, vous les elfes, mais il fait aussi partie intégrante de vos personnes. Il t’aidera dans tout ce que tu feras, tresser une corde ou faire des boutures, même si tu ne t’en rends pas compte. »

L’assiette est devant moi, fumante sur la table. Les vapeurs qui s’en dégagent sont chargées de saveurs. Je ne peux plus attendre, j’ai trop envie ! !
« AAAAHHH ! ! ! Pfou pfou. AYEUUU ! ! ! »
« HAHAHA ! ! ! Je t’avais prévenu, tu es très sensible. Et je te jure que ce n’est pas très chaud. »
« Alors je vais attendre pour manger.»
« Bien sur.»

Il a l’air moqueur en disant ça. Oui il rie maintenant, il se moque de moi.
Je tend ma main vers la cuillère en bois, elle tremble atrocement. Je vais encore bien le faire rire.
Une tiédeur envahie ma main droite. Elle ne tremble plus. Mes muscles réagissent plus que parfaitement. J’ai la cuillère bien en main maintenant. Il faut que je mange, mon estomac se demande à quoi je joue.
« C’est bien pratique votre Voile quand même, n’est ce pas ? »
« Pourquoi dites-vous ça ? »
« Je t’ai dit me tutoyer. Une tiédeur réconfortante dans ta main qui cesse aussitôt de trembler, n’est ce pas ? »
« Oui »
« C’est le Voile qui te calme la main. Quand tu n’auras plus besoin d’avoir impérativement la main calme, le voile la laissera, tu auras de nouveau froid et elle tremblera à nouveau. »
« Et… hum, quel est ce voile au juste ? »
« Oula ! Je pensais que tu te souviendrais au moins de ça. Je connais un récit druidique qui retrace sa création :

Le ciel se leva dans un crépuscule de couleurs iridescentes, nos arbres brillaient de mille feux et courbaient leurs branches au dernier des grands enchantements du monde. Nous savions alors que nos dieux entamaient le Grand Départ. Des gouttes d'or perlaient du ciel et nacraient le sol d'une herbe éclatante. Les animaux couraient affolés en s'échappant des forêts. Et tandis que les Elfes restaient tous immobiles, comme figés par le temps, Une douce mélodie accompagnait des bourrasques de vents multicolores qui se dressaient jusqu'au ciel. Des effluves bariolées de rose, de jaune, de mauve, de vert et d'orange pénétraient l'air, Comme de doux cheveux blonds qui traçaient des filaments d'énergie à l'infini. C'est alors que de petits villages se virent protéger d'un dôme éclatant, tandis qu'ils disparaissaient peu à peu de la réalité. La grande Tara restait inaccessible, sept grands typhons déchiraient le ciel et l'encadraient dans un vent furieux que pas même un formoiré n'aurait pu supporter sous ses propres pieds. Les vallées se dérobèrent et s'engouffrèrent vers la capitale avant de venir se fracasser sur le dôme d'énergie qui la protégeait, puis un coup de tonnerre frappa sur tout le royaume. Les eaux débordèrent de leurs lits pour se faufiler dans le creux des montagnes, des crevasses déchiraient nos plaines millénaires, nous savions alors que le Monde changeait… »

« Le Monde respirait l'air pur de la magie. Je me rappelle de ce récit»
« Le Voile fut tissé par les elfes pour créer un monde où ils pourraient se réfugier, après avoir vaincu Balor, laissant Hibernia aux celtes, aux lurikeens et aux frilbogs. Le Voile est un être vivant en liaison éternelle avec ses créateurs. Mais on ignore ses fins et ses besoins. Les finliaths, créatures spectrales, en sont les principaux défenseurs et les empyréens ses enfants. Le Roy Lugh, Roy de tous les elfes et jadis Roy d’Hibernia, gouverne maintenant l’Autre Monde derrière le Voile, on ignore s’il reviendra un jour. »


Le repas se termine en silence. Le bouillon me brûle un peu la gorge, mais je m’y habitue vite. C’est un vrai bonheur, je n’ai pas mangé depuis des siècles.
« Les blafards ont l’air calme aujourd’hui, tu peux faire une sieste si tu veux. »
« Les blafards ? »
« Heu … oui. Ce sont des créatures qui attaquent le village. Mais ne t’inquiètes pas, on se défend bien. Repose toi on ira faire un tour dans le village pour que tu marches un peu. »


Je gagne le lit sans son assistance. Je m’allonge, quelle plénitude !
« Je vais au village acheter quelques trucs pour toi. Tu as besoin de vêtements propres et de matériel magique pour réapprendre. »
« Rorlgad, attend ! »
« Qu’y a-t-il ? »
« Qui suis-je ? Pourquoi prends-tu soin de moi ?»
« Tu es Elindel Silmarili, fille de Elingad, soldat Maître Mythago au service de l’armée d’Hibernia, enchanté demoiselle. »
« Comment me connais-tu et comme suis-je arrivée là ? »

Il me fit un grand sourire et quitta la maison.

Le sommeil me gagne. Je me sent en sécurité et en paix. Un rêve, c’est sur…

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Messagepar Elindel » Mar 21 Fév 2006, 11:31

Je suis dans une grande salle d’un somptueux château. Glasny vient vers moi. Elle est souriante et sereine.
« Bonjour Elindel. J’ai parlé avec le général Vegda. Il te donne un congé de trois jours, tu peux aller voir ta sœur. Passe lui le bonjour et souhaite lui bonne chance de ma part. »
« Merci beaucoup. Vous partez en campagne pendant mon absence ? »
« Oui une petite mission de reconnaissance sur Midgard pour faire un point sur leurs places fortes côtières. On devrait mener une offensive ces prochains mois. Pars tranquille. A ton retour je te donnerai le commandement de deux groupes d’action rapide pour maîtriser le pont nord de Bledmeer Faste pendant qu’une équipe furtive infiltrera la région de Nottmoor Faste. Tu devras faire une simple diversion en attirant les troupes ennemies sur vous. On en reparlera à ton retour. Bon voyage. »
« Merci, bonne chance à vous »
« Prends cette lettre et donne la à Gaénor, merci. »
« Ce sera fait. »


Je me rends au palefrenier de Mag Mell, je dois aller à Howth pour me rendre à Connla. Je trouve Gaénor à Howth, c’est un marchand d’arme.
« Bonjour, une lettre pour vous de la part de Glasny »
« Bonjour. Non, c’est de Dame Brigit. Nous avons des ennuis avec les mineurs de l’autre coté du lac. Cette lettre devrait leur rappeler leurs engagements pour qu’ils y reviennent et cessent leurs hostilités envers les chasseurs et cueilleurs du village qui partent dans cette région. »
« Des hostilités ? »
« Oui, rien de bien grave. Ils ne fond que dépouiller les chasseurs et cueilleurs avant de les renvoyer au village avec un ‘Rentrez chez vous ! Vous êtes sur nos terres et vous pillez nos biens !’. Mais du coup pour compenser on est obligé de vider les terres de notre coté du lac. Il ne reste presque plus rien. Cette lettre devrait nous permettre de retourner là-bas sans craintes. C’est juste pour équilibrer les zones de chasse. »
« Je vois. Bonne chasse alors. »
« Merci. Bon voyage. »


Lorsque j’arrive à Connla le port accueille une dizaine de bateau. Je trouve ma sœur Inzilbeth sur le quai en train de compter les sacs de nourriture avant l’embarquement.
« T’as rien de mieux à faire que compter les sacs de riz ? ! »
« Eli !! Ca me fait plaisir que tu ais pu venir. L’armée a donc pu se passer de tes services. »
« Oui, mais on dirait qu’elle ne peut pas se passer des tiens. »
« Oh tu sais ce n’est qu’une petite mission de colonisation. Laisse moi finir ça. Va à la taverne et prend un verre sur mon compte, j’arrive.»


J’ai toujours aimé ce village. Il est paisible et mignon comme tout avec ce bord de mer. La taverne est accueillante. Elle me rappelle mon enfance. Je voulais boire de l’hydromel avec ma sœur, mais le tavernier nous en empêcher à chaque fois. Aujourd'hui je prends une petite revanche.
« Un hydromel s’il te plait tavernier »
« Elindel ! Comment vas-tu ? On ne te voit plus très souvent par chez nous ! »
« Je sais ça m’a manqué d’ailleurs. Mais le royaume passe avant mon plaisir. »
« Qu’est ce qui t’amène dans les terres du sud ? »
« Je suis en congé, je viens voir ma sœur. »
« Et oui, c’est bientôt le départ pour Hy Brasil. »
« Oui. Ca devrait bien se passer. On dit qu’il n’y a que des fongus et des sylvains accueillants. »
« Oui il parait aussi que c’est une immense et magnifique forêt, on verra ce que nous racontera ta sœur à son retour. Tiens, ton verre. »
« Merci, mets le sur le compte de ma sœur. »
« Oh, non je te l’offre. Ca me fait plaisir. Alors raconte moi, comment ça se passe aux frontières du nord? »
« Midgard envahi Albion. Dame Brigit craint qu’ils deviennent trop puissants si on les laisse agir de la sorte. »
« Va y avoir de l’offensive alors ! »
« Oui. On prépare une attaque de front sur Nottmoor Faste. Je pars en mission de diversion la semaine prochaine. »
« C’est sans fin ces histoires. Depuis que les trois royaumes ont vaincu leurs démons, on se tape dessus et rien ne progresse. »
« Je sais, peut-être qu’Hy Brasil nous offrira une autre alternative. Mais on raconte que les autres royaumes entament aussi des missions de colonisation de nouvelles terres.»
« Bah ! Ça serait fort ça. D’abord on s’est tous débarrassé de nos démons presque en même temps et maintenant chacun se trouve une terre d’exil ? C’est des racontars d’alcooliques ça ! »
« Tu as peut-être raison. »
« Voilà Inzi. Tu veux boire quelque chose ? »
« Oui, comme d’habitude s’il te plait. Viens Elindel, on va à une table. »

« Je suis vraiment contente de te voir. Ca faisait longtemps. Comment va ta vie à la capitale ? »
« Bein, une vie de château quand on est pas propriétaire, tu sais, c’est pas très amusant. Mais en étant au service du roy et sous les ordres de Glasny, je suis souvent en campagne. »
« J’ai appris qu’il y a du changement derrière la Mer du Nord. Nos terres sont menacées ? »
« Pas directement. Midgard a envahi la quasi intégralité des terres frontalières d’Albion. Dame Brigit craint que Midgard prenne trop d’importance. »
« Vous allez les frapper sur leurs terres c’est ça ? »
« Oui. La semaine prochaine j’aiderai à l’infiltration d’une équipe d’informateur dans la région de Nott. Une offensive sera menée selon ce qu’ils nous ramèneront comme renseignements sur leurs garnisons et leurs mouvements de troupes, je ne peux pas t’en dire plus. »
« Je sais. Et Glasny est toujours la première conseillère de Brigitt ? »
« Oui avec le général Vegda. Elle me fait te passer le bonjour d’ailleurs et te souhaite bonne chance. »
« C’est gentil. »
« Alors dis moi, clairement, quelle est votre mission une fois là-bas ? »
« Nous sommes 71 au départ de Connla, dont 47 de l’armée. Pour le reste : des druides, des guérisseurs et quelques artisans. Nous avons pour mission d’établir un campement et de sécuriser les alentours. Si au bout de 20 jours aucune hostilité ne s’est manifestée sur le camp, deux groupes partiront pour une reconnaissance de 6 jours. Je devrai en faire partie. Nous devrons établir une relation privilégiée avec les sylvains qui vivent là-bas et trouver un moyen de communiquer. Un navire fera la navette entre Connla et Hy Brasil chaque semaine pour informer Tir Na Nog de notre situation et pour nous rapporter des vivres. On ne sait pas ce qu’on peu manger sur place. »
« Et toi tu rentres quand ? »
« Quand j’aurai une nouvelle mission. Peut-être pour toi qui sais. »


Je savoure mon hydromel. Le soleil incendie l’horizon et j’entends la mer rouge rubis battre calmement les plages de sable fin.
« Tu as entendu les nouvelles d’Innis ? »
« Non, quelles sont-elles ? »
« Tu connais Rory ? »
« Oui, j’ai eu besoin de ses services pour ma quêts épique du 30ème cercle, que lui arrive-t-il ? »
« On dit qu’il a fuit son campement en criant ‘Il est revenu ! Il est revenu !’. »
« On sait où il est parti ? »
« Certains disent qu’il a rejoint le campement empyréen de la Vallée de Bri Leith et qu’il fuis à la vu de toute autre créature. »
« J’irai le voir, il ne devrait pas fuir à ma vue. »


Ce pauvre Rory. Que lui est il arrivé ? Il est trop malin et trop doué dans l’art de se dissimuler pour craindre qui que ce soit.
« De qui parle-t-il à ton avis ? »
« Justement c’est la toute l’inquiétude. Les nuages n’ont jamais quitté cette vallée, tu le sais bien, mais récemment les blaireaux sauvages l’ont même fuit. Je pense que Rory l’a vu pendant une de ses parties de chasse. »
« C’est impossible ! »
« Je sais bien mais tu connais Rory mieux que moi. Touches-en un mot à Glasny qu’elle envoie une équipe vérifier cette rumeur. Tu sais qu’on ne peut pas courir un tel risque. »
« Très bien je lui en parlerai. On ira voir Rory toutes les deux. »
« Merci. Je t’avoue que ca m’inquiète ces histoires. »

Ma sœur a vraiment l’air inquiète et ça ne me rassure pas du tout. Si ce qu’elle insinue se vérifie je suis contente qu’elle soit loin d’ici. Depuis que l’on parle de Rory, ma nuque semble se faire écraser.
« Bref ! Le départ est dans deux jours, profitons-en ! » dit-elle avec entrain.

Nous avions passé la soirée à la taverne. Elle était pleine à craquer la nuit tombée. Les amis de ma sœur me prenaient tous pour une copine, mais à chaque fois qu’Inzi me présentait et annonçait mon statut au sein du royaume, les blagues salaces cessaient instantanément.
La joie de se retrouver toute les deux dans cette taverne que nous fréquentions dés notre plus jeune age nous enivre de bonheur. Elle va me manquer.

Le jour du départ est arrivé. Tout se passe très vite. Je n’ai le temps de rien qu’elle est déjà sur un bateau au large.
A bientôt Inzi, prends soin de toi.

J’ai le cœur lourd sur le retour à Tir Na Nog. La route dure deux jours à cheval. Je décide de passer la nuit à Howth. Gaénor m’annonce que son problème avec les mineurs est résolu et qu’il me demande de remercier Dame Brigit pour lui. Je ne l’écoute qu’à moitié. L’histoire de Rory m’obsède.
J’arrive à Tir Na Nog en fin de journée. Glasny est sur Midgard, j’avais oublié. Je prends quelques vivres dans mes appartements et je décide de partir trouver Rory sans plus attendre, je ferais la route de nuit.

Je prends un cheval pour la ferme parthanienne de Lough Derg est. Arrivée à la ferme, le palefrenier m’interdit de reprendre un cheval si tard dans la nuit. Je continue à pied avec l’effervescence majeure comme soutien. J’élimine quelques Siogs ayant la folie d’espérer me dépouiller. J’arrive devant la gardienne Rasa au petit matin.
« Bonjour, je suis une vielle amie de Rory l’auriez vous vu par hasard ? »
« En aucun cas ! J’ignore l’existence d’un être, je suppose, nommé Rory. »

Il est évident qu’elle ne m’aidera pas plus. Je décide de visiter les bois environnant. Je suis sure qu’il me regarde. Il m’a vu arriver à des miles et il se cache maintenant.
« Rory, c’est Elindel ! Montre toi, je suis venue t’aider. »
Aucun bruit alentour. Soit je délire, soit il se méfie.
« On s’est connu il y a 7 ans, lorsque je faisais ma quête du 30ème cercle. »
J’avance vers un arbre.
« J’avais besoin de la pierre de lune… »
Un défaut dans les nuances de marron sur l’écorce de cet arbre. Les nuances bougent…Je lance mon rayon prismatique sur l’arbre. Rory m’apparaît alors assommé.
« Ah lala, pourquoi c’est toujours difficile avec toi. »
« Tu m’as volé enchanteresse ! »
« Evidement, tu ne voulais pas me la donner. Et d’ailleurs tu ne pouvais rien en faire. Ne raconte pas d’histoire c’est juste le voleur qui a été volé et c’est ça qui te dérange. »
« Oui et alors ?? »
« Bon je ne suis pas là pour ça, je viens t’aider cette fois. On raconte que tu as fuis ta tente du marais de Cullen en criant ‘Il est revenu’. J’ai besoin de savoir de qui tu parles.»
« Non, il me regarde ! J’ai été déjà assez fou de crier ça à qui veut l’entendre. »
« Il n’y a que moi qui te regarde, calme toi. Je peux faire assurer ta sécurité par les gardes du royaume ici si tu le désires. »
« Non, personne ne peut me protéger de lui ! »

Bon, il commence à me courir lui.
« Ecoute, en te voyant si apeuré, toi, Rory le plus malin des luris, j’en déduit que celui que tu as vu te tuera de toute façon et que s’il ne l’a pas déjà fait c’est parce qu’il ne peut pas encore. Pour simplifier, quoi que tu fasses, tu es mort, alors dis moi qui tu as vu, tu n’as plus rien à perdre. »
« Jamais je ne t’aiderai voleuse !! Soit maudite ! »
« Décidément tu es vraiment touché. Tu n’es même plus capable de réfléchir correctement. Si tu me donnes son nom alors qu’il te regarde, il saura immédiatement que je suis dans la confidence et il me traquera aussi. C’est une possibilité qui te satisfait ? »
« Très bien je te le dis. Mais je ri d’avance en imaginant le visage que tu feras en repensant à ce que tu m’as dit et à quel point tu as joué de mes propos pour apprendre par la main de qui tu vas mourir. »

Ai-je fait une erreur ? Et si les soupçons de ma sœur étaient vrais. Par Dagda c’est lui, encore, je le sais a présent.
« Il est revenu. Il n’a pas assez de force pour sortir certes, mais il viendra me prendre tout comme toi maintenant. Il reprendra ses biens et nous périrons tous.
Le Roi Blafard Cuuldurach est revenu ! »

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Messagepar Tower » Mar 21 Fév 2006, 17:27

(pas envie de couper le récit mais il est vraiment sympa, j'aime beaucoup le style, continues ^^)
Espoir et Honneur

AoC : Tower, Cimmérien, Conquérant aussi
Daoc : Tower, chefounet
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Messagepar Gougnotte / Elixah » Mer 22 Fév 2006, 1:44

(j'aime aussi beaucoup et j'attend la suite avec impatience ;))
Gougnotte, 108kg, 2m18 de cellules musicales
Elixah, faux au service de qui la demande

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Messagepar Elindel » Mer 22 Fév 2006, 9:59

Ca continue rassurrez-vous, je corrige les fautes. Heureusement que ca vous plait parce que j'en suis a 20 pages word et j'ai pas fini du tout.
(la je vous ai mis environ 8 pages)
Bon voyage dans mes rêves.
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Messagepar Elindel » Mer 22 Fév 2006, 11:40

« AAAHHHH !!!!!! »

Je me redresse sur le lit. Des sueurs froides me glacent le dos. Je suis encore terriblement contractée. Une main glacée me tient la nuque comme dans un étaux et me force à me cambrer affreusement. Des râles suraiguës sortent de ma bouche. Un carreau se brise. J’entend des chuchotements, tel des souffles dans ma tête. Rorlgad entre en courant dans la chaumière. Il appose sa main sur mon front.
« Lena mofth caratin, lena mofth Elindel, lena sesticarl ocompié y debar luh santij »
Je m’effondre sur le lit. Mes yeux deviennent des braises. Mes cris s’estompent mais pas la douleur. Je suis prise de convulsions. Rorlgad prend un bâton orné d’argent. Il me retourne sur le ventre. Je sens l’extrémité du bâton glacé sur ma nuque. Quelque chose coule dans mon cou. Je vais mourir, la douleur est trop forte.
« Etay cor ferg losri, ban ler por eterni »
« AAAHHHH ! ! ! ! »
« Courage Elindel, tu es plus forte que lui. Bats toi !»

Je sais à présent contre qui je me bat. Cette torture m’est familière, il me l’a déjà faite subir.
« DEMON ! ! »
La voix de cette femme torturée, ma voix.
« Constar dith belem dag, o tan lir EBEN DART ! ! »
Mes convulsions cessent enfin, la douleur pars, je ne sens plus ma nuque. Je ne peux plus bouger. Rorlgad s’écarte brusquement du lit. Je vomis juste devant lui. Au milieu des restes du ragoût se trouve une substance épaisse et noire qui se transforme aussitôt en fumée, puis disparait.
« Voilà une bonne chose de faite. Mes soins ont fonctionné tu ne devrais plus souffrir à présent. »
Puisses tu dire la vérité Rorlgad.

Je reste allongée un moment. Je ne m’évanouie pas à ma grande surprise. Les forces reviennent en moi. Je sens une agréable tiédeur m’envahir le corps. C’est le voile qui me viens en aide.
« Reste allongée et ne parles pas. Tes yeux ne vont pas encore mieux mais ça va venir. Repose toi pour l’instant. Je vais te montrer ce que j’ai ramené. »
La légèreté qu’il a pris après cette scène en voulant me montrer ses emplettes me fait sourire. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais cela me surprendrait que ce soit anodin.
« Alors voilà. J’ai là une belle robe de tissu qui t’ira à ravire je pense. Elle est bleu comme tes cheveux. Et je t’ai pris un bâton d’enchanteur serti d’un cristal d’ambre comme tes yeux. Je fait attention à ta coquetterie tu vois. »
Comment fait il pour prendre un ton si dégagé. Il recueille souvent des personnes possédées par un démon ??
« Essaie de te lever a présent. »
J’y arrive sans trop de peine. Je m’essuie la bouche.
« Désolé pour le lit et le sol »
« Ne t’en fais pas, je fais souvent ça quand les soirées sont trop dures »

Il me redonne le sourire. Il est incroyable.
« Bon je te laisse. Habille toi. Je t’attends dehors. »

Je n’ai pas de mal à mettre cette robe. J’ai retrouver un peu d’agilité et d’aisance dans mes mouvements. Une sensation très plaisante qu’est celle d’empoigné ce bâton. Mon sauveur ou mon salut. Bien, je suis prête, allons voir dehors.

Rorlgad m’attend assis sur le puit devant la chaumière. Le village semble être composé de cinq petites chaumières disposées autour du puit.
« Viens avec moi, on va profiter de ta balade pour te présenter le village. Tout le monde t’as déjà vu tu sais mais tu n’as vu personne, bien sur tu dormais. »
« J’ai déjà vu ce ciel dans mes rêves. »
« Oui ça ne m’étonne pas. On en parlera après. Voici Thror, c’est le chef du village et son frère Corseal. »
« Salut. »
disent-il avec peu d’entrain.
« Ne fais pas attention, on a rarement des étrangers qui s’arrêtent au village. »
Des cris strident viennent du sud du village. Thror et son frère courent dans cette direction.
« Il viennent nous embêter encore. Reste au centre du village près du puit. Je reviens. »
Rorlgad part à son tour dans cette direction. Je m’approche malgré ses conseils. Les blafards, je les reconnais. Je les ai vu aussi dans mes rêves sous ce même ciel étrange. Il sont peu nombreux le combat tourne vite a l’avantage de Thror et ses firlbogs. J’en ai assez vu je suis fatiguée, je rentre à la chaumière.

Rorlgad rentre aussi peu après moi.
« Je ne comprend pas ces raids ils sont trop peu nombreux, seul un d’entre nous est blessé, eux sont tous morts. »
« Il y a eu une grande bataille à laquelle j’ai participé ici. »
« Oui ce sont des terres de batailles et tu en as faite une en effet. »
« Depuis combien de temps suis-je ici ? Mon armée est peut-être proche. Je pourrais encore la rejoindre. »
« Je t’ai recueilli il y a presque cinq mois maintenant. »
« Je ne comprend pas, j’ai passé cinq mois à dormir ? »
« Oui la première fois que tu as parlé pour me dire merci était il y a bientôt trois mois. »
« Comment est-ce possible ? »
« Tu as subit la pire des tortures, tu es la seule à ma connaissance à y avoir survécu jusqu’à maintenant. »
« Le roi Blafard Cuuldurach c’est ça ? »
« Oui, il est dans cette région et tu as réussi à lui échapper. »
« Pourquoi vivez vous sur ces terres hantées par ce démon? »
« Nous sommes les Azuréens. Nous défendons ces terres de l’expansion de Cuuldurach. Nous le maintenons reclus jusqu'à maintenant et ce depuis qu’il est revenu. »
« Il a déjà été vaincu? »
« Oui et c’est cette bataille la que tu as faite. »

La peur me gagne a nouveau de le savoir revenu des enfers.
« Tu y étais aussi ce jours la? »
« Non, j’étais trop jeune. Mais Thror et son frère l’on faite au coté de Dsaldor notre chef.»
« Je ne comprend pas, comment ça trop jeune ? En cinq mois tu es devenu assez mûr pour te battre ? et puis je ne te trouve pas si jeune sans vouloir te vexer »
« Je ne le suis pas en effet. J’ai 246 ans. Tu étais prisonnière de Cuuldurach depuis 196 ans jusqu’à aujourd’hui. Je suis désolé.»

Tout s’effondre autour de moi… Inzilbeth !
« Où est ma sœur ? »
« J’ignore tout de ta sœur, je ne savais pas que tu en avais une. »
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Messagepar Elindel » Jeu 23 Fév 2006, 13:28

Ma vie au village se résume pour l’instant à manger et faire des exercices physiques. Je commence à courir sans ressentir de gêne et sans perdre mon souffle. Rorlgad m’entraîne à éviter et à encaisser les coups.
« Tu dois savoir te faire frapper sans tomber. Ton rôle sur un champ de bataille est de te trouver dans la masse pour toucher le plus de monde. »
Jusqu’à maintenant je n’ai affronter que Rorlgad, qui cela dit commence à ne plus retenir ses coups. Mais je progresse également, je ne flanche plus au premier coup de bâton.

« C’est bon pour aujourd’hui. On va se laver et manger un coup. Corseal fête ses 300 ans. Il faut que tu sois belle. »
Dans ce village et avec la seule robe que j’ai, je ne trouve que le moyen de faire une jolie coiffure pour me faire ’belle’. De plus au milieu de ces firlbogs je ne vois pas ce que ça change.
Je suis surprise par la salle de la fête. Je m’attendais à un comptoir de bar et une pièce en terre battue. C’est tout au contraire un pièce dallée et propre. Un superbe buffet est au milieu de la salle. Thror fait un discours sur son frère et les années de sa vie passées à défendre le village. C’est un peu un héros ici. Il a sauvé le fils de son frère qui s’est fait attaquer par cinq blafards alors qu’il cherchait des plantes dans l’autre vallée. Corseal a vaincu tous ses assaillants.
Je pense à Inzilbeth. Cela fait presque deux siècles qu’elle n’a pas de nouvelle de moi. Elle doit me croire morte. Est ce qu’elle va bien ? Comment s’est passée sa mission sur Hy Brasil ? Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens en danger. Je dois la trouver. Cette nuit je pars à sa recherche.
La soirée bat son plein. Corseal chante à tue tête une chanson paillarde de son peuple. Tout le monde s’amuse. J’annonce à Rorlgad que je suis fatiguée. Je rentre me coucher.
Le village s’est endormi. Rorlgad titubait à son retour. Il ronfle, il doit dormir d’un sommeil profond. C’est le moment.
Merci Rorlgad pour ton aide et ta gentillesse, je sais que tu comprendras.

Le village est silencieux. La pénombre éternelle m’aide à sortir sans être vue des gardes. Les assauts blafards viennent toujours du sud. Je m’avance au nord.
Il n’y a pas un bruit, l’atmosphère est oppressante. Je me sens observée.
« Shhhhpok ! »
Je suis toucher à la tête. Je tombe à terre désorientée. Quelqu’un me tire par les pieds dans un fourré. Il me met la main sur la bouche. C’est Corseal !
« Tais-toi ! » chuchotte-t-il.
Il me redresse contre un tronc.
Un groupe de six blafards marche à quelques mètres de nous. Je ne les avais pas vu. Corseal m’a sauvé la vie. Il tient sa fronde dans une main et une lance dans l’autre. Il reste tapi en regardant dans leur direction. Quelle idiote. Je nous ai mis tous les deux en danger.
La troupe s’éloigne. Il se retourne.
« Ne pars pas seule. Le village est au milieu de leurs terres. Tu n’es pas encore prête à te défendre. »
Il me raccompagne jusqu'à la chaumière de Rorlgad.
« Couches-toi. Maintenant tu sais le danger qu’il y a à être seule dehors. Bonne nuit. »
Je m’en veux terriblement.

Je me réveille avant Rorlgad. Je lui prépare le déjeuner. On va encore se battre aujourd’hui, l’entraînement doit continuer.
« Bonjour Rorlgad, bien dormi ? »
« Bien merci. »
« Tu as ronflé. »
« Désolé. Je ne savais pas que je ronfle. »

Il me rejoint à table.
« Et toi comment s’est passée ta balade nocturne ? Je t’ai vu sortir du village par le nord. »
« Heu… oui. Je vais t’expliquer. »
« Tu voulais trouver ta sœur. C’est ce que je me suis dit. »
« Vraiment ? ? Pourquoi tu m’a laissé partir ? »
« Je ne t’ai pas laissé partir. Quand tu nous as dit que tu allais te coucher j’ai parlé à Thror et je lui ai expliqué ce que je pensais. Corseal s’est porté volontaire pour te suivre. »
« Tu avais compris… »
« Oui. Mais plutôt que de t’empêcher de partir ouvertement j’ai pensé qu’il valait mieux que tu vois par toi même les risques que tu prends en sortant seule. »
« Très bien. Je m’excuse de ne pas t’avoir écouté. »
« Ce n’est pas grave. Maintenant je suis sûre que tu ne le referas pas. »


Après cet incident je me suis encore plus appliquée à mes entraînements. Je résistais même aux assauts de Corseal. Je parvenais même à le blesser avec mon bâton.
Cela faisait maintenant 4 mois que je m’entraînais à encaisser les coups. Rorlgad estima alors que j’étais prête pour l’étape suivante de mon apprentissage.
« J’ai volé un livre chez l’instructeur Eyslk. Il apprend aux jeunes mages à devenir enchanteur. C’est ce que tu étais avant ce qu’il t’est arrivé. Tu va devoir bouquiner maintenant. »
Il est écrit ‘Le Maître Mythago du Voile’ en lettre d’or sur la couverture de cuir.
« Qu’est ce que c’est ? »
« C’est ton manuel scolaire. »


J’entrepris donc une longue période de lecture, d’exercices avec une baguette. J’étais douée. Je savais ce que je faisais, aucun résultat à mes sorts ne me surprenait. J’ai choisi la voie de la lune qui me manque tant par ici. Ma progression fut si rapide que j’en étonnais tout le village. Quand j’ai commencé les exercices avec mon bâton en plein air, tout le village venait me regarder faire. Ils n’ont pas l’habitude de la magie, ce sont des guerriers à l’épée et à la masse.
Je perfectionnais ma grande aura de réverbération, mes Eruptions enchantées majeures et mon rayon solaire ultime. Je maîtrisais parfaitement l’incantation de mes familiers, ils n’avaient plus de pagnes en peau de mouton mais de belles armures d’écailles scintillantes et avaient tous deux bras et deux jambes, ce qui n’a pas toujours était le cas.
Je me sentais prête mais je n’osais pas demander à partir.

Une nuit le village fut attaqué encore une fois. Ce fut la première fois que Rorlgad me demanda de l’aide.
« Ils ont l’air nombreux cette fois. Si tu te crois prête joints toi à moi. Il faut que tu refoules les terres de bataille. »
Cette fois ils étaient en surnombre. La bataille s’annonçait rude. Je me rappelle d’un chapitre à la fin de mon manuel qui parlait de situation de combat. « Pour augmenter les chances de faire des dommages avec les sorts de dégâts de zones, il faut que les ennemis soient surpris par votre intervention. »
Chaque assaillant avait un défenseur en vis a vis sauf trois. J’envoie mon familier sur l’un d’entre eux. Les deux autres l’attaquent.
« Regroupez-vous sur l’allié ! ! »
Je lance l’aura prismatique sur les deux blafards qui attaquent mon allié. Je me place à ses cotés et lance un sort d’affaiblissement de vivacité de zone. Puis j’incante des Eruptions enchantées à la suite. Trois blafard succombent à la première vague, six tombent à la deuxième. Les huit restants me prennent alors pour cible. J’ai juste le temps de passer un dernier sort qui en élimine quatre de plus. Je vais devoir mettre en pratique ce que Rorlgad m’a appris sur comment encaisser les coups. Je n’ai finalement reçu que trois coups dans le ventre et un au visage quand l’ennemi est défait.
Aucune perte chez les azuréens. Chacun me remercie chaleureusement. Les azuréens commencent à dépouiller les cadavres de certains objets présentant un intérêt.
Des râles proviennent des cadavres de blafards, un n’est pas mort.
« C’est elle ! La fuyarde ! »
Il crache tout son sang.
« Mon maître sait où tu es à présent. Il arrive… »
Un marteau lui écrase violemment la tête. C’est Rorlgad.
« Suis-moi. Il est temps que tu saches. »
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Messagepar Elindel » Jeu 02 Mars 2006, 15:12

Toutes ces questions que je me suis posée à mon réveil et auxquelles Rorlgad a toujours refusé de répondre, ce blafard me permet enfin de les connaître. Je vais pouvoir retrouver ma sœur.
« Assieds-toi. »
Ce que je fis aussitôt.
« Je ne peux pas tout te révéler pour la bonne raison que j’ignore presque tout de ce qui t’est réellement arrivé à la chute de Cuuldurach. Avant de commencer je voudrais savoir quel est ton plus vieux souvenir de moi. »
Je sais faire à présent la différence entre mes rêves de la bataille et les brefs moments passés éveillés pendant les cinq mois que j’ai passé allongée sur ce lit. Un souvenir m’intrigue plus que les autres. Pour la bonne raison que je n’en ai jamais reparlé.
« J’étais allongée au milieu d’un cercle de lumière, ici, dans les Collines de Sheeroe. Tu étais debout près de moi, le Roy Lugh te parlait. Je me souviens qu’il était étrangement lumineux comme s’il était pure lumière. »
« Oui, c’est la première fois que je t’ai vu. »
« Ma mémoire n’a donc rien déformé ? »
« Non. Le jour de ta découverte, je patrouillais seul au sud du village. La région était calme à cette époque, il y avait encore quelques blafards mais ils fuyaient tous à notre vue. Il n’y avait plus eu de combats depuis la chute de Cuuldurach deux siècle auparavant. Comme je te disais à ton réveil, c’est depuis que je t’ai recueilli que les choses ont changé. Je sais maintenant pourquoi. »
« C’est ce que disait le blafard, il est revenu et il me cherche. »
« Oui. Ce jour là j’ai vu une percée lumineuse verticale traverser les nuages. Je me suis dirigé à son point de chute. Tu étais allongée les vêtements en lambeaux et des fragments de bois a coté de toi. Ce devait être ton bâton qui avait explosé. Un elfe etait à genou près de toi. J’ai d’abord cru que vous vous étiez perdu et que tu avais péri sous leur assaut mais il n’y avait aucune trace de combat. L’elfe s’est alors redressé scintillant de toute part et m’a regardé. Je suis alors allé vers lui, j’ignore pourquoi. Il s’est présenté comme étant le Roy Lugh Lamfhota. J’ignorais alors tout de lui, les rois elfes n’ont que faire de nous alors nous les ignorons aussi. Je ne disais rien, il n’y avait que lui qui parlait, mais je ne l’entendais pas par mes oreilles, non, je l’entendais directement dans mon crâne. Dans le rayon de lumière je sentais un flux courir dans mes jambes et mon torse allant de mes pieds à la tête. Ce flux allait et venait au rythme de ses paroles. »
« Que disait-il ? »
« Il m’a expliqué que tu etais tombée au combat durant la bataille de la chute de Cuuldurach et que depuis tu etais prisonnière de son pouvoir. »
« C’est impossible, il est mort ! »
« Son enveloppe charnelle a été détruite ce jour là, mais son esprit a survécu. Tu étais avec lui durant toutes ces années. »
« Comment suis-je revenu à la vie alors ?? »
« Lugh m’a expliqué que Cuuldurach, durant ses années de règne, a tissé un autre Voile, son propre Voile. C’est ce qui a permis à son esprit de survivre, il est allé s’y réfugier avec toi et toutes les autres victimes de ce combat. Tous, elfes, firlbogs et blafards ont servi à nourrir son esprit pour le ramener sur ses terres. Mais tu as réussi à lui échapper. »
« Comment ?? »
« Je l’ignore. Il a juste ajouté que je devais te soigner et te protéger. Je me disais ‘Soigner une elfe morte, il peut toujours espérer’. Puis il a disparu. C’est quand il a commencé à disparaître que l’événement le plus étrange de ma vie est arrivé. Quand le cercle de lumière a commencé a rétrécir j’ai senti comme un flot d’eau glacée remonté dans mes jambes jusqu’à mon crâne. Ca s’est arrêté quand la pénombre est revenue. Je t’ai porté jusqu’à chez moi et je t’ai posé sur le lit que tu n’as plus quitté pendant cinq mois. Depuis ce jours jusqu’à hier, cette sensation glacée me prend au crâne aux premières et aux dernières heures de la journée. A ces moments, je pars cueillir des plantes et j’en fais des mixtures et des cataplasmes que je t’administre sans trop savoir pourquoi. Je suis sûr que ces soins ont fonctionné. Je n’en ressens plus le besoin depuis que tu as vomis. Maintenant tu dois partir et je sais que tu es prêtes pour ça. »


Ces nouvelles me soulagent d’un poids mais elles annoncent aussi qu’un grand danger me guette. Je doit partir et Rorlgad le sait mieux que moi. Le départ est pour demain.
Il reste encore trop de vide dans mon passé. Comment suis-je morte ? Comment suis-je revenue à la vie ? Mais avant toute chose où est ma sœur et est-elle en vie ?
Dernière édition par Elindel le Jeu 09 Mars 2006, 13:35, édité 1 fois.
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Messagepar Elindel » Jeu 02 Mars 2006, 15:39

Rorlgad, Corséal et trois autres firlbogs me conduisent à la sortie des Collines de Sheeroe. Rorlgad me regarde l’air grave.
« Pars vers l’est tu trouveras le village d’Innis Carthaig. De là-bas tu prendras un cheval pour Connla. Prends cet argent pour le cheval. Je ne peux pas te donner plus, cet argent n’a pas de valeur pour nous donc nous en avons peu. Pars loin d’ici je t’en prie, va au nord et annonce que Cuuldurach est revenu. »
« Mais vous, qu’allez vous faire ? »
« Ne t’en fais pas pour nous, nous tenons cette vallée depuis trop longtemps Cuuldurach nous craint. On résistera jusqu’à ce qu’Hibernia vienne le combattre et nous serons à nouveau à vos cotés. »
« Merci pour tout Rorlgad, je reviendrai vous voir. »
« Ne t’en fais pas pour ça, fais ce que tu as à faire. Au revoir. »


Je revois le soleil pour la première fois depuis deux siècles. Sa chaleur contre ma peau me fait tourner la tête. Mes yeux me brûlent. L’herbe fraîche sous mes pieds, encore une sensation nouvelle ou plutôt redécouverte. Je voyage pendant une journée, j’atteins Innis Carthaig en pleine nuit. Le palefrenier ne veut pas me louer de cheval ce soir. Je dors près du lac. La bise fraîche qui me caresse le visage me berce. Je m’endors.
Le jour se lève a peine que le village est déjà en effervescence. Quelle joie et quelle activité émane de tous ces gens qui s’affairent à leur quotidien. Personne ne me demande qui je suis ni d’où je viens. Les étrangers doivent être fréquents dans cette région. Je pars pour Connla après un déjeuner sommaire.
La route est longue mais je me réjouis de sentir le vent battre mes cheveux et le soleil frapper ma peau. Je m’habitue vite au voyage à cheval. Le ciel s’assombri, il commence à pleuvoir. Cette fraîcheur cinglante m’enchante. Toutes ces nouveautés sont des miracles sur ma peau. Je souhaite que la pluie m’accompagne jusqu’à destination. Ce qu’elle fait à mon grand plaisir.

L’estuaire du Shannon, je le reconnais. Cette rivière qui nourrit Hibernia et le port de Connla. J’entre dans la taverne. Les gens sont moins joyeux que dans mon rêve. La peur me gagne. Je vais au comptoir.
« Bonjour. »
« Par Dagda !!! Elindel ! Comment est-ce possible ?? »
« Je ne peux pas vous l’expliquer mais je vais bien rassurez-vous. »
« Mais tu es morte depuis…bientôt 200 ans !!!! Où étais-tu ? »
« En convalescence chez les azuréens. Peu importe. Où est ma sœur ? »
« En convalescence ? Mais comment ça ? »
« Je n’ai pas le temps de vous l’expliquer. Où est ma sœur ? Est-elle en vie ?»
« Heu… oui. Aux dernières nouvelles elle est en poste sur Hy Brasil comme chef de garnison. »
« Comment puis-je aller là-bas ? »
« Hé bien il faut une affectation je pense. De toute façon personne ne te laissera monter sur un bateau sans document. »
« Merci beaucoup. Je vais à Tir Na Nog. S’il te plait, ne dit a personne que tu m’as vu. Je suis un peu un phénomène de foire pour l’instant. »
« Heu… »
« A bientôt »

Je me rue au palefrenier et je pars vers la capitale au triple galop. Mon cœur se met alors a frapper ma poitrine. Elle est vivante quel soulagement. Je serais à Tir Na Nog dans deux jours et il y a deux semaines de navigation jusqu’aux îles. Je serais bientôt là Inzi, prends soin de toi.
Je dors à Howth la nuit tombée. Gaénor me reconnait.
« Hey ! Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas vu à Howth. »
Les elfes ne meurent pas facilement, c’est heureux pour retrouver quelqu’un, ça l’est moins pour voyager sans être vue.
« Oui désolé. J’aurai aimé passer plus tôt mais je suis morte depuis ma dernière visite. »
« Heu… »
« Je vais me coucher, bonne nuit ! »
« Heu, oui… merci… vous aussi. Mais… »
« Merci. Demain je pars tôt, à bientôt alors. »
« … »

Je pars aux aurores. Il faut que Glasny soit vivante c’est la seul à pouvoir m’aider et c’est la seule avec Lugh à m’avoir vu mourir.
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Messagepar Elindel » Jeu 02 Mars 2006, 16:03

Le palais a changé. Il semble plus beau et plus décoré que dans mes souvenirs. Je me dirige vers les quartiers du commandement de l’armée. Si Glasny est en vie, elle sera là-bas.
Je croise un employé de Dame Brigit.
« S’il vous plait. Je cherche le bureau de Glasny. »
« Et bien, vous continuez dans ce couloir et c’est le bureau après la salle de conseil. »
Elle est vivante.
« Elle est là en ce moment ? »
« Il me semble qu’elle ne pars pas en mission pendant plusieurs jours encore. Un raid sur Dun Bolg va bientôt avoir lieu. »
« Sur Dun Bolg ? »
« Oui, Albion contrôle Dun Crauchon et Dun Bolg. Il faut réagir. »
« Heu, oui bien sûr. Merci beaucoup. »
Et bien ! Les frontières ont bien changé depuis mon départ.
Glasny n’a pas changé de bureau. Je voulais en être sûre. Je frappe à la porte.
« Entrez ! »
Je ne sais pas ce que je vais dire. J’ouvre la porte. Elle est occupée sur son bureau.
« Hé bien, parlez ! Que puis-je faire pour v… »
Elle me fixe, m’observe. Elle se reprend.
« Pardon, que puis-je faire pour vous ? »
Elle ne m’a pas reconnu.
« Je voulais savoir si je pouvais aller sur Hy Brasil rejoindre ma sœur. »
Elle me fixa à nouveau.
« Vous dites ? »
Elle a la voix qui tremble
« Ma sœur Inzilbeth, j’ai appris qu’elle était en poste la-bas. »
Elle se fige. Je poursuis ma requête.
« J’ai été membre de l’armée sous vos ordres et je me demandais si vous pourriez me donner un ordre de départ pour les îles. »
« C’est impossible ! »
Elle la lâche sa plume, la main tremblante. Elle m’a reconnu au premier coup d’œil, mais elle n’a pas voulu y croire.
« Tu es morte ! QUI ETES VOUS ?? »
« Je suis Elindel Silmarili, à vos ordres Général. »
Elle bondit de derrière son bureau et me paralyse. Mes membres sont prisonniers d’un étaux invisible.
« Annoncez-vous où je vous abats ! »
« Je suis Elindel Silmarili. Le plus lointain souvenir que j’ai de vous est lors de la chute de Cuuldurach. Nous étions toutes les deux à quelques mètres du Roy Lugh avant que Cuuldurach ne l’achève. »
« Continuez ! »
« J’ignore ce qui s’est passé ensuite. »
« Ce n’est pas suffisant. Cette histoire est connue de tout le royaume ! »
« Je me rappelle aussi vous avoir déjà demandé une permission pour aller voir ma sœur a Connla avant qu’elle ne parte en mission de colonisation sur Hy Brasil. »
Elle relâche légèrement son étreinte. Je décide de poursuivre.
« Vous m’aviez donné un message pour Gaénor de Howth ce jour là. Ce message de Dame Brigit concernait les problèmes que les gens de cette région avaient avec les mineurs de l’autre coté du lac. »
« Par Dagda ! »
« Je me souviens aussi qu’une rumeur courrait à cette époque sur le retour de Cuuldurach. Je suis allée voir Rory, un lurikeen qui l’avait vu et avait fuit les marais de Cullen. Il m’a confirmé le retour du démon. »
Elle recule tremblante et s’adosse à son bureau. Je me relève avec peine, son étreinte a faillit m’étouffer.
« Je suppose que je suis venue vous annoncer cette nouvelle, mais les seules choses dont je me rappelle, en plus de ce que je viens de vous conter, sont des scènes de la bataille. »
Je m’assieds contre le mur, je reprends mon souffle. Elle me fixe toujours.
« Cela fait 200 ans, comment est ce possible ? » dit-elle la voix étouffée par une gorge nouée.
« Je l’ignore. »
Je lui ai ensuite raconté ma remise en forme chez les Azuréens et tout ce que j’ai appris depuis mon réveil.
« Lugh ta fait revivre !? »
« Je ne sais pas si c’est lui, mais il était là j’en suis sûre. »
Elle retourne s’asseoir derrière son bureau. Et commence a se préparer une pipe avec de l’herbe de Moher. J’ignorais que Glasny fumait. Je dois savoir comment je suis morte.
« Vous étiez là ce jour là, tout près de moi. »
« Je sais ce que tu va me demander. Tu sais j’ai longuement réfléchit à ta disparition, il ne restait rien de toi. J’ai même été voir un disciple de l’occlumancie pour qu’il dissèque mes souvenirs. J’ignore toujours ce qu’il s’est passé, mais je vais te raconter ce que j’ai vu.
Nous étions côte à côte. Le Roy Lugh était à terre. Soudain, un silence de mort, le temps s’est mis à ralentir. Une sphère de cristal est apparu autour de toi. Elle s’est déplacée vers le Roy alors que Cuuldurach lançait son ultime boule de feu. Les deux sphères ont touché le Roy en même temps. Sous le choc la sphère de cristal se brisa et la boule de feu entoura Lugh. Les fragments de cristal ont été projeté sur toi à une vitesse inimaginable. Ton corps fut transpercé de part en part. Alors que ton corps fut projeté en arrière sous l’impact, un halo blanc éclatant s’en est séparé pour s’élancer vers Cuuldurach tel une comète de glace et d’énergie pure. Au même instant le feu qui entourait Lugh se transforma lui aussi en comète, mais elle de feu. Le temps repris sa vitesse normale. Les deux boules frappèrent Cuuldurach en même temps alors que ton corps se changeait en vapeur pendant son vol. C’est ainsi que Cuuldurach fut vaincu et c’est ainsi que je t’ai vu disparaître.»

Un lourd silence s’installa. Je n’étais qu’un simple soldat, comment ai-je pu tuer un démon tel que Cuuldurach et ce même au péril de ma vie ? La nausée me pris. Où suis-je allée ? Seul Lugh peut me donner la réponse.
« Où est le Roy Lugh ? »
« Il a traversé le voile après la chute de Cuuldurach. Il ne reviendra jamais. »
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Messagepar Elindel » Jeu 02 Mars 2006, 16:04

Rusard déboule en trombe dans la taverne. Il est essoufflé.
« Elu…rien… »
Il déglutit.
« Oui quoi Elurien ? Reprend ton souffle. »
« Il a cassé le mur de Bolg…pfou pfou…j’ai croisé trois fg enne…pfou pfou…mis qui allaient dans cette direction. Il faut y aller ! »
« Bon très bien, à la guerre ! Je continuerai mon histoire une autre fois. »
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Messagepar Tower » Sam 04 Mars 2006, 16:16

(Sympathique histoire, est ce la fin et le reste est à écrire et à imaginer nous meme ? surprise ^^)
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Messagepar Elindel » Lun 06 Mars 2006, 15:17

J'ai déjà écris presque l'intégralité de l'histoire. Mais si le coeur vous en dit essayez de trouver la suite en attendant qu'elle ne parraisse :)
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