Un vent d'est ...
Publié: Ven 21 Avr 2006, 18:56
Ah ça on me l'avait dit ... Mais je crois que je n'y ai jamais cru jusqu'alors. L'amour. Sentiment puissant si l'en est, mélant la passion et la déraison, la souffrance et le désespoir.
Toutes ces années, j'ai attendu; tout ce temps j'ai patienté ... En vain. J'ai vu des choses, j'ai passé des caps au fil des années, j'ai vu ma petite vie défiler sur le fil du rasoir, parfois dans des trous noirs, souvent dans les abîmes.
Comme un jet de lumière surpuissant et aveuglant, ça devait arriver, ça devait venir, je devais le sentir. Surpassant les ténèbres obscures, ce fil de lumière salvateur devait perçer ce néant stérile qu'était cette vie de débauche et de luxure.
Et il arriva. De l'est. Doux comme une brise de printemps, sucré comme un fruit bien mûr, il était là .
En fait, j'ai compris tout de suite, elle était là devant moi et toutes mes certitudes s'envolaient au fur et à mesure que ces mots parvenaient à mes oreilles. Elle agite ses doigts, les tord, les croise, les passe dans ses cheveux blonds dorés. Elle me parle mais j'ai l'impression de ne comprendre qu'une phrase sur deux, sa bouche s'applique à formuler les mots correctement alors que la mienne vacille et s'assèche.
Elle sent bon, si bon que de l'éffleurer frise le bonheur ... Une odeur de peau délicate et sucrée comparable à ces fleurs si odorantes qui ne poussent que dans des endroits divins.
Quand elle me sourie, je fond. Littéralement, je fond. Mes paumettes deviennent rouges sang, mes yeux s'humidifient et je peine à rendre un pincement de lèvres béat, troublé.
Si douce et timide, je parle à sa place. Je meuble de manière maladroite chaque blanc qui se présente pour prouver que je suis là et que je n'ai pas peur. Non, je n'ai pas peur.
Elle passe souvent sa main dans mes cheveux, les carressant de bas en haut, elle me décoiffe et je grogne. Elle aime à passer sa joue contre la mienne car elle adore sentir cette barbe rugueuse qui passe sur son visage, à la manière du papier de verre sur la soie, je me laisse étreindre avec bonheur. Sa main sur mon épaule, je parade fièrement dans les rue à ses côtés, je joue, je fais l'interessant. Je la fait rire !
Jamais, je crois, je ne l'ai vu sans le sourire en ma présence, elle rayonne de grace, de volupté et de bonne humeur.
J'ai tremblé quand j'ai senti ses lèvres sur les miennes la première fois. J'ai dû fermer les yeux pour mieux apprecier cette caresse si douce sur mes lèvres, cette bouche si envoutante que je m'amuse maintenant à mordiller, à lécher.
Elle est si jolie, tout en elle n'est que perfection. Sa peau légèrement halée, ses yeux bleus acier, son petit nez fier ... Ses taches de rousseur si discrètes mais si mignonnes. Je la regarde souvent, derrière, discrètement. J'aime regarder ses formes somptueuses, sa façon de marcher si désinvolte, son air fier et accusateur.
Mais je l'ai perçée à jour, elle est fragile, difficile, indomptable.
Souvent, nos regards se croisent pour ne plus se lacher, je peine à supporter le mercure de ses yeux, c'est à la fois si dur et si envoutant.
Elle ne lache rien, elle me montre mais c'est tellement peu et tellement trop à la fois. Son accent chantant et relevé scintille à mes oreilles, c'est un delice de son et d'images qui se bousculent à chaque rencontres.
Quand je ne suis pas avec elle, je pense à elle. Quand je suis avec elle, je n'ai d'yeux que pour elle.
Alors c'est quoi ? Pour la première fois de ma vie, je suis totalement sous le charme ... Que faire ...
(Je suis conscient que c'est pas super RP d'un point de vue DAoCien mais fallait que ça sorte, mes plus humbles excuses. C'est tellement plus facile de parler ici, tellement plus anonyme et impersonnel que c'est salvateur. )