Après avoir passer une grande partie de l’après-midi, sous un accablant soleil, la peau fouettée par le vent, les mains escarpées par la roche, à me frayer un chemin, j’atteins enfin le cercle de pierre surplombant la culminante colline de cette région inconnue et hostile.
Là , par le passé, se sont déroulés de grand évènements. D’importantes personnes son passées par ici. Il m’est impossible de savoir mais, de grands hommes étaient ici, aux temps jadis. De grands hommes et une Dame. L’essence de certains esprit vis encore ici, aucun doute ne peu exister, encore faut il croire en la vérité quand elle s’impose à nous.
Lasse est fourbue, assise au pied de cette pierre bleue, caressée par les premiers rayons de la lune, je m’endort.
Là , perdue dans mes rêves, je te vois, insouciante, prise par tes occupations quotidiennes. Je t’admire de loin, je te vois vivre, je vois ce que tu es quand je ne suis pas près de toi et cela m’emplis de bonheur et de tristesse. Je me surprend à être jalouse de tes compagnons d’armes qui ne mesure pas la chance qu’ils on d’être à tes cotés. Le soir tombe aussi sur toi. Je n’avais jamais remarquée que les rêves fussent emplis de couleurs, d’odeurs et qu’ils souffrent aussi des saisons et du soleil tantôt levant, tantôt couchant.
Ainsi, la nuit recouvre son voile noir sur Hibernia et sur toi, mon âme. Je te vois, je t’observe, je te protège.
Dans une longue inspiration, tu fermes les yeux, tu enfouis ta main dans le généreux pelage de ton compagnon de toujours, tu esquisses un sourire et tu t’endors à ton tour.
Soudain, un cri perçant près de moi me sort de ma torpeur et brise ce rêve ou j’espérais te retrouver. J’ouvre les yeux, je fouille du regard mais je ne perçois rien de visible. Une étrange sensation m’envahis alors. Aucun son ne vient perturber cette nuit. Les étoiles elles même se sont effacées. Il ne reste autour de moi que cette épaisse brume blanche et lumineuse et cette pierre bleue qui me parait à présent luire de miles éclats.
Pour la première fois de mon existence, je me sens seule.
Ma crainte fit rapidement place à la fascination quand, doutant de ce que mes yeux voyaient, je vis la pierre se mouvoir lentement. On aurait dit qu’elle était recouverte d’un tissu moiré bleu aux reflets changeant. Tout d’abord, j’ai crus qu’elle s’élevais dans les airs mais non, elle grandissais, elle poussais devant moi comme arrosée par miles pluies de vénérables larmes. Dans un lent et lancinent mouvement, elle se mis à tourner sur elle-même et là , je me rendis compte que la pierre n’étais plus, qu’elle avais laisser place à une créature divine. Grande, effilée, les cheveux blonds comme les blés, les yeux jaunes orange comme un couché de soleil, elle me regardais fixement.
-« hisffa dis tâ bha dayïass
Bhêné y fias mÿ Kathalina so tan ameh »
Des mots incompréhensibles envahirent ma tête sans qu’elle eu besoin de remuer les lèvres. Des images se mirent à défiler devant mes yeux ouverts, se superposant à cette vision et me donnant l’impression de tournoyer, de perdre l’équilibre, de me perdre dans un trou béant. Parmi celles-ci, une revenais plus souvent que les autres. L’image de ton visage endormi, une perle de larme au coin de l’œil. Je me mis alors à ressentir ta solitude si intensément que mon cœur se noua, m’arrachant larmes de douleur et de tristesse.
Dans un immense effort, aidée par la vision de ton doux visage emplis de tristesse, je me raidie et regardais cette Divinité de face, l’affrontant du regard, sans sourciller. Ton chagrin fit jaillir ces mots de ma bouche sans que je n’aie besoin de les chercher :
- « Déesse, ho grande Déesse, écoute-moi !
Accorde-lui la grâce de savoir que je n’ai pas de mal.
Accorde-lui l’espoir de savoir que je reviendrais.
Accorde-lui la patience d’attendre et le courage de supporter cette attente.
Accorde-lui la force afin qu’elle ne se lasse pas. »
La brume devins rougeâtre et chaude autour de moi. J’eu alors l’impression d’être dans le chaudron de Dagda. La sueur ruisselante sur mon corps me paraissait être des goûtes de lave brûlantes sur ma peau.
La foudre ne se manifesta pas plusieurs fois, une seule suffit à me terrasser. Me brûlant une ultime fois, me délivrant.
Quand je me suis éveillée ce matin, je me sentais légère. Mon premier réflexe fût de regarder la pierre bleue. Ce devait être un rêve, un simple rêve. La pierre n’était pas là . M’approchant doucement et sans appréhension de l’endroit où elle était hier à mon arrivé, je me rendis compte que la terre était encore meuble, comme fraîchement retournée.
Les premiers rayons du soleil caresse la colline, je ferme les yeux et je vois ton visage endormi, un sourire aux lèvres. Ta larme n’est plus qu’une auréole qui se perd dans les épines de tes cheveux.
Emplie de ce bonheur, je reprends la route qui me ramène vers Hibernia.
Kathalina RoseNoire