Tout ici n'était que ravissement, sol et colonnes de marbre, boisures d'ébène. Les murs étaient couverts de tentures, les fenêtres était des vitraux. Ils représentaient des scènes hétéroclites, certaines de la vie courante, d'autres reconstituaient de grandes épopées du glorieux passé d'Hibernia. Tant qu'on les regardait elles étaient parfaitement immobiles mais si on les quittait des yeux et qu'on les regardait à nouveaux, on s'appercevait qu'elles avaient changé de position.
Lobais les menait de salle en salle, chacunes d'elles étaient différentes. La salle d'arme, était une ostère écurie emplie de manequins de paille, d'appareils étranges dont les fonctions semblaient obsucres et dont les murs étaient couvrets d'armes. Des épées, des lances, des marteaux, de toutes tailles et de tous styles.
La salle de la magie était garnie d'objets encore plus mystérieux, le plafond représentait la voute étoilée. Contre les paroies, baguettes et batons allignés comme des soldats attendaient patiemment qu'on leurs trouve une activité.
La salle de la nature était emplie d'arbres et de plantes grimpantes. Il y règnait une humidité et une chaleur infernales. Le plafond représentait un ciel ensoillé qui bientôt se couvrit de nuages qui firent tomber une dense pluie dans toute la pièces. Lobais et les enfants se précipitèrent au dehors.
La salle de la furtivité était très obscure. Elle était baignée d'une perpétuelle brume très épaisse qui empèchait totalement d'en discerner les contours.
- Ne vous avancez pas les enfants! les avertit Lobais, l'année dernière un élève parmis les nouveaux arrivants comme vous est entré sans être accompagné par un professeur, nous ne l'avons retrouvé que la semaine dernière! Hi hi hi! Oui, la semaine dernière! et il essuya une petite larme qui lui était venue à force de rire. Allons, allons! Il est tant d'aller diner!
Et il les mena devant une grande porte qui s'avèra être celle des dortoirs.
- Parfait! Parfait! s'exclama-t-il en riant, comme ca vous saurez où ils se trouvent! Hi hi hi!
Il se trompa à nouveau et les mena ensuite vers les cuisines.
- Ils ne faudra pas venir embêter nos petits amis, hein!
Sophen jeta un oeil et apperçu une foule de petits être étrangers. Il y en avait des centaines qui courraient en tous sens dans le désordre le plus total et s'affairaient en différents points des cuisines.
Zou lui sauta sur les épaules.
- Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! Des lucradans! hurla-t-elle d'une voix suraigüe. Je déteste pas les lucradans!
Elle hurlait et se débatait pour monter sur sa tête, lui enfonçant les doigts dans les yeux et lui griffant les oreilles de ses chaussures. Sophen essaya de la faire déscendre en secouant les épaules et en faisant de grands moulinets avec les bras mais elle s'était solidement accrochée à ses cheveux et ne lacherait pas prise si facilement.
- Allons, allons, assez joué les enfants! dit Lobais en frappant le sol de son baton, laissez nos petits amis travailler tranquilement.
Tous se remirent en marche derrière Lobais, tous à part Sophen, toujours empètré avec Zou et Korac qui, très maladroitement tentait de séparer les deux autres, sans y parvenir bien entendu. Passant à côté, la troupe d'elfes de Moko pouffa et s'eclaffa à la vue de ce spectacle étrange.
- Je vois que tu t'es trouvé de petits comagnons de jeu Felumu ... euh ... amuse toi bien!
Et ces paroles provoquèrent un nouvel élan de rires parmis son cercle d'amis.
A nouveau Sophen senti la colère le gagner mais même s'il avait su quoi dire il en eut été incapable à cause de sa situation actuelle.
Ils étaient restés tous trois seuls devant les cuisines. Un grand nombre de lucradans s'étaient avancés vers eux et riraient de les voir ainsi.
- Mais regarde! dit Korac, tu vois bien qu'ils sont apprivoisés.
Zou se tut d'un coup. Perchée sur la tête de Sophen elle observa un temps les petits lutins et un sourire cruel se déssina sur ses lèvres. Elle sauta au sol et s'approcha d'eux doucement.
- Mais c'est vrai ça, rétorqua-t-elle avec une voix pleine de malice.
Elle approcha son index près de l'un d'eux pour le toucher. Celui-ci la mordit à pleine dents. Avec un nouveau cri a percer les tympans elle courru se réfugier derrière les jambes de Korac.
Le lucradan fit un pas en avant et déclara sur un ton très solennel:
- C'est pour avoir tourmenté nos frères pendant des années quand tu étais enfant! Les Lucradans savent se souvenir de toutes ces choses et crois moi, si nous n'étions pas enchantés, nous t'aurions montré bien plus de choses! il retourna vers ses camarades puis reviens sur ses pas et ajouta. Peuh! en tirant la langue.
Et les lutins disparurent en un instant. C'est alors que les trois enfants prirent conscience de leur solitude.
- C'est par où maintenant? demanda timidement Zou toujours pressée contre les genoux de Korac.
Le shar, massif pour son age, saisit la petite lurikeen par la taille et l'assit sur son épaule.
- Les autres sont partis par là , dit-il, on va bien finir par les trouver.
Et ils se mirent en route parmis les longs couloirs de l'académie. Après ce qui leur sembla être une éternité, ils commencaient à désespérer, ils entendirent des éclats de voix. Enfin ils allaient pouvoir demander leur route. Approchant de l'angle d'où provenait le bruit ils se figèrent en entendant ce que les voix disaient.
- Il nous faut le tuer! répétait une voix sèche et sans timbre.
- Mais nous ne pouvons pas faire celà ! rétorquait une autre voix plus douce.
- Mais tu ne te rends donc compte de rien? Il est plus dangereux pour la reine qu'une horde de trolls déchainés!
- Comment peux tu dire celà d'un héro d'Hibernia, d'un guerrier légendaire!
- Mais ouvre donc les yeux! reprit la voix sèche, Nous ne pouvons pas le laisser poursuivre ainsi, il faut l'empêcher de nuire, il faut le tuer!
Zou, sous le coup de l'émotion, sauta de l'épaule de Korac, s'accrocha à son dos et se cacha derrière ses larges épaules. Elle laissa échaper un petit cri. Les voix se turent immédiatement. Figés, ils se regardèrent sans savoir que faire. Il s'écoula ainsi un long moment.
Sophen fut le premier à se décider, lentement, faisant le moins de bruit possible, il s'avança vers l'angle du mur. Sursautant, il s'apperçu que ses compagnons se pressaient contre son dos. Deux mètres. Un mètre. Lentement, il jeta un oeil au coin du mur. Et ce qu'il vit le glaça. Il n'y avait rien devant lui qu'un immense couloir vide. Nul ne pouvait disparaitre ainsi. Enfin lui semblait-il. Il se retourna vers ses amis qui au dessus et au dessous de lui regardaient le couloir également.
- Qui celà pouvait-il bien être? demanda Zou.
- Je ne sais pas du tout, répondit Korac.
- Il faut le dire a quelqu'un! conlut Sophen.
- Mais on nous croira pas! dit Zou.
- Elle n'a pas tord Sophen, abonda Korac, on va dire que nous avons inventé cette histoire pour excuser notre retard.
- Nous ne pouvons pourtant pas rester sans rien faire! s'exclama Sophen.
- Que faites vous donc ici jeunes gens?, tonna une voix.
Un grand elfe aux cheveux un blanc d'ivoire et au regard de braise se tenait derrière eux.
- Il vous est interdit de vous promener dans les couloirs alors que vous êtes sensés être au réfectoire.
- Euh ... nous nous sommes perdus ... euh ... les cuisines ... euh ... les lucradans ... euh ... bafouilla Sophen qui une nouvelle fois aurait aimé avoir quelque chose de cohérent à dire.
- Silence jeune homme. Suivez moi tous les trois, j'en parlerai à M. Lobais.
- Mais Monseur! protesta Zou, Nous avons entendu ... euh ... ils veulent tuer quelqu'un ... euh ... Zou bafouillait également, comme si l'élocution de Sophen était contagieuse.
- Professeur, jeune fille, vous devez m'appeler professeur ou Maître, il vous faudra vite apprendre les bonnes manières ici, il vous faudra aussi apprendre à ne pas inventer d'histoire à dormir debout si vous ne voulez pas regagner votre maison prématurément.
Et ils n'osèrent plus rien dire. Ils suivirent le professeur Aodh, le Maître Eldritch jusqu'au réfectoire où leur penaude arrivée provoqua une nouvelle illarité parmis les rangs des amis de Moko.
De nombreuses rangées de tables en arcs de cercles accueillaient les élèves nouvellement arrivés et plus anciens. Face à la porte, à l'autre bout de la salle une grande table accueillait les professeurs. Aodh la rejoignit.
Le Général Mac Nölm se leva et demanda le silence.
- Il y a longtemps que vous êtes arrivés et je présume que vous devez avoir très faim. Je vois que nos amis lucradans ont déjà servi le diner je vais donc vous laisser manger tranquilement avant que M. Lobais ne vous présente vos professeurs. Bon appétit.
- Bon appétit mes enfants! reprit Lobais derrière lui, Bon Appétit!
Assis près de ses amis, au milieu du banquet, Sophen se demandait de qui parlaient les voix qu'ils avaient entendu dans le couloir. Ce mystère le tracassait particulièrement, mais il se rendrait vite compte par la suite qu'il ne serait pas le seul secret qu'il lui faudrait percer.
A suivre.
(HRP: Merci beaucoup à à toi Aoessata pour ton aide ce soir, j'avais vraiment beaucoup de mal et je crois bien que mon orthographe s'en ressent beaucoup
)
Si j'avance, suis moi.
Si je meurs, venges moi.
Si je fuis, tues moi.
Ce dont il faut avoir peur, c'est de la peur elle-même.