Elle a travaillé, seule, toute la nuit.
Elle « range » ses grimoires, ses parchemins et papiers vélins, enfin… elle en fait un tas sur un coin du bureau.
L’air doux, le silence, la lumière intense du petit matin, la nature frissonnante…
Elle se déshabille de gestes vifs et passe une simple robe ornée de mousse. Pieds nus elle court à la rivière toute proche. Elle jette sa robe sous le Saule, court dans l’eau et plonge, dans un concert de gouttelettes cristallines.
La tension, la concentration, la fatigue… tout s’échappe de son corps et s’en va dans le courant. L’eau claire est caressante, elle ferme les yeux…
Le soleil monte dans le ciel, allons dépêche toi !
Elle se rhabille et rentre prestement.
Comme tous les jours elle accomplit son rituel, Druide, Salue le Soleil.
Plie son corps et s’assouplie, sur son souffle cherche la perfection du mouvement, la beauté du geste.
Son corps prend des postures compliquées sans effort, ni tension.
Petite gymnastique et maîtrise du corps pour obtenir la paix de l’âme.
Enfin, en Lotus sage sur le tapis, les yeux clos, elle laisse ses pensées voyager.
Son âme doucement s’élève et elle se voit.
Jambes pliées, visage serein et dos droit.
Avec sa peau de miel et ses cheveux de feu,
Les paillettes d’or qui illuminent ses yeux,
Nul ne peut deviner le secret de son cœur,
Parcelle d’obscurité, de Noire Terreur.
Toi, léger Papillon, aux Ombres destiné,
Ténébreux et tout de noir encapuchonné,
Tu gardes caché dans ton cœur de velours Nuit,
Un éclat de diamant, une étoile qui luit.
Ô Ayolia, soit ma lumière, réveille moi.
Sur mon corps, Papillon, pose tes ailes de soie.