Histoire autour d'un Lac

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

Histoire autour d'un Lac

Messagepar Ayral » Sam 25 Nov 2006, 2:17

Ce soir j'ai envie de vous conter une histoire, l'histoire d'une famille et d'amis fort variés, qui pourtant partagent tous quelque chose en commun, la passion d'une région, de deux maisonnées paisibles sur le rivage d'un lac très clair, ancestral.
Ici je ne parlerais pas de combats et d'épique, ou très peu, simplement des liens qui se tissent entre les gens, d'amitié, de disputes, de moments partagés, de souvenirs.
Et tout ça est bien peu, en vérité, mais pourtant énorme, quand on y pense.


--------------------------------------------------------------
Introduction

La jeune Celte ouvrit la porte avec précaution, de peur d'heurter quelque chose dedans. Après s'être assuré que le passage était dégagé, elle fit signe à la jeune fille qui attendait sur le perron d'entrer elle aussi.
- Y'a quelqu'un ?
Aucune réponse. Le silence à l'intérieur de la maison était soupçonneux, lourd. Finalement, une petite boule de poils sortit la tête de derrière une teinture, suivie d'une autre. Un froufrou délicat d'ailes minuscules se fit entendre du coté d'une vieille lampe, et un reniflement hautain retentit de derrière un tonneau renversé. La jeune Celte sourit, et sortit de sa poche un petit oeuf minuscule, et un autre un peu plus gros. Ces oeufs, bien que naturels, étaient visiblement empreint d'un charme puissant. Elle les cassa sur le rebord d'une marche de pierre, et regarda s'étirer son jeune dragon, tendit qu'une wyverne ébouriffée se dégourdissait les ailes dans un arbre proche. Elle rempocha les deux oeufs qui s'étaient reconstitués entre temps.
Après avoir repéré du coin de l'oeil son chiot qui s'ébattait dans les vaguelettes du lac, elle se retourna vers sa demeure, satisfaite. Son regard croisa celui ébahi de son invitée, et elle toussota.
- Hum, bienvenue à Olerin, Sephra.
Dernière édition par Ayral le Sam 25 Nov 2006, 2:25, édité 1 fois.
Image
Offline

Ayral
Tonnant
Tonnant
 
Message(s) : 296
Inscrit le : Sam 13 Mai 2006, 17:57
Localisation : /rel

Messagepar Ayral » Sam 25 Nov 2006, 2:21

I

- Je n'avais pas... Je ne savais pas que vous aviez autant d'animaux, Dame Empathe. C'est assez surprenant, heu...
- Oh, tu peux arrêter avec le Dame et le vouvoiement. Quant aux animaux, ils sont ma plus grande passion. Tu viens de voir Minicul et Pili, dehors. Ainsi que Plouf, bien sur. La petite Pixie s'appelle Pixie, car elle ne répond qu'à ça. Le chaton qui change de couleurs s'appelle Poilu, l'autre qui dort sur le siège se nomme Endormi. En effet, il ne fait que ça. Il y a un blaireau au sous-sol, et l'être aviné qui ronfle derrière la réserve de vin est sûrement Max, mon diablotin. A moins que ce soit la chère Elfe à qui appartient cette maison, ce qui ne me surprendrait pas tant que ça.
Le sourire moqueur de la magicienne passa totalement inaperçu aux yeux écarquillés de la nouvelle arrivante, qui se demanda ce qu'elle faisait ici.
Un bref coup d'oeil lui donna quelques renseignements sur le genre des occupantes. Des chaises, des coussins, des fourrures moelleuses par terre, des couvertures. Des tonneaux aux marques diverses, des guirlandes de fleurs entrelacées entre les lampes, un grand lit aux draps défaits. L'escalier qui menait à la cave était en parti masqué par une toile qui s'était décrochée, et celui qui menait à l'étage était orné d'armes agencées selon un ordre qu'elle ne comprenait pas.
Ayral, puisque tel était le nom selon laquelle l'Empathe s'était présentée, accrocha son bâton à la suite des rapières et azdes. Pierre vers le bas. Elle retira sa cape qu'elle posa sur le dossier d'une chaise, et délaça ses bottes avec soulagement. D'un geste de la tête elle invita Sephra à faire de même, cette dernière semblant fascinée par le mystère incongru que représentait le dessin des lames. Des lettres ? L ? Et les deux arcs ? Un U ? Un O ?
- Et bien ? Ne prête pas attention à cette fantaisie, c'est une lubie d'Eesa. Comme beaucoup de choses ici.
Cette phrase, de la bouche d'une femme élevant une véritable ménagerie dans sa cave, était délicieusement drôle.
Néanmoins, Sephra suivi son hôte à l'étage, et posa, soulagée, son sac dans un coin. Après des heures de marche, de courses et d'affrontement, son équipement, principalement composé d'instruments de musique, lui semblait bien lourd. Elle s'étira lentement, tout en détaillant ce second étage. Plus éclairé que le rez-de-chaussée, grâce au grand feu sur lequel était posé une lourde marmite de bronze, il était aussi plus rangé. Enfin... relativement. Dans un coin trônait une table recouverte de fioles, de pots, d'herbes, de boîtes, de papiers et de liquides étranges. Une petite bibliothèque regroupait des grimoires louches, des livres abîmés, mille fois feuilletés. Au dos de ce meuble se trouvait un autre rangement, lui un peu plus ordonné. Un bureau complétait l'attirail de la personne travaillant ici, ainsi que diverses étagères pleines, des coffres, des piles de manuscrits et de matériel divers.
La magicienne alla poser ses gants sur le bureau, et glissa son sac sous la chaise, ce qui indiqua à la jeune barde à qui appartenait le tout. Son regard glissa ensuite sur le bar, et les tonneaux rebondis qui l'accompagnait (encore ?), sur un tableau représentant des plages souterraines inconnues et un gros animal à tentacules (elle frissonna), et se posa sur une grosse caisse où s'empilaient diverses bassines, fioles, catalogues. Des bancs et coussins étaient rassemblés autour, et elle imaginait sans peine une petite assemblée féminine babillant au sujet de... de...
- De fait, je te conseille de ne jamais être là le mercredi après-midi, chère amie.
- Heu, ah ?
- Oui, c'est ce jour là qu'Harold vient. Teinturier ambulant, il passe chaque semaine proposer de nouveaux pigments. Eesa et ses amies elfes en sont terriblement friandes, et rester dans cette maison lorsqu'ils sont là, c'est s'exposer à recevoir les retombées magiques d'une couleur fraîche. De quoi te ruiner une robe.
- C'est ce qui est arrivé à ton visage, s'esclaffa la barde.
Le regard soudain glacial de son hôte lui fit ravaler son rire, sa salive et son assurance. Avec un sourire d'excuse, elle bafouilla:
- Je te demande pardon, je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne voulais pas t'off...
- C'est bon. Allons te chercher ton lit, plutôt. Il se fait tard.
La magicienne se redressa et reprit l'escalier, suivi par une jeune fille songeuse. En effet, sa démarche n'était pas aussi assurée qu'elle y paraissait, et on sentait une grande lassitude dans ce corps pourtant encore jeune. Le tatouage qui recouvrait quasi-intégralement le visage masquait aussi des cicatrices, et les yeux bleus perçant qui apparaissaient si nettement étaient entourés de cernes et de débuts de rides. Ce n'était pas l'air en général un peu revêche et les cheveux sombres mal ordonnés qui allait adoucir l'impression qu'on avait d'elle au premier contact.
Néanmoins, elle l'avait beaucoup aidé ce soir, lui proposant un toit pour dormir, des soins, une amitié naissante. Et la tendresse qu'elle avait en caressant la petite Pixie qui s'était posée sur son épaule était indéniablement sincère.

- Bon, tu viens ?
Un peu secouée, Sephra se précipita sur les traces de celle qui l'intriguait tant, et en profita pour se prendre les pieds dans l'avant dernière marche. Elle tomba sur un tonneau, et bascula presque de l'autre coté. Elle se retrouva nez à ventre avec un petit diablotin qui, réveillé en sursaut, lui exhala une haleine soufrée au visage en l'agonisant d'injures incompréhensibles. Aveuglée, elle se releva comme elle pu et fut réceptionnée par Ayral, qui lui passa les mains sur le visage en marmonnant quelque chose. La douleur s'affaibli, ne laissant qu'une vague démangeaison assez frustrante.
- Oui, c'est assez peu rangé... On n’avait pas prévu d'avoir de visite, je dois avouer.
- Oh, si je dérange, je peux partir, je ne veux pas être un poids ni...
- Non.
En bas des escaliers se trouvait une cave propre, sèche, peu aménagée. Quelques étagères avec des livres, des lampes assez rustiques. Une odeur assez forte imprégnait les lieux, sans être forcement désagréable. Une odeur sauvage, musquée, animale. Elle chercha des indices, mais ne vit qu'un blaireau endormi dans un coin. La cave se divisait en trois parties, l'une était occupée par le blaireau et quelques chaises. En face se devinait dans la pénombre une salle ronde plus vaste, comme ça se faisait beaucoup dans les maisons actuelles. A droite il avait un couloir, et une salle carrée très éclairée. C'est là qu'elles se dirigèrent. Outre deux gros coffres enchantés, il y avait aussi deux-trois bancs, des lampes sur pied poussiéreuses, un petit lit de camp, des caisses remplies de fournitures diverses. Grâce à la magie de Sephra, elles purent transporter sans problème le lit au rez-de-chaussée, et l'installèrent contre l'escalier. Quelques couvertures et ablutions plus tard et elles étaient prêtes à se coucher. La fatigue se faisant vraiment ressentir, elles remirent les longues discussions et récits qu'elles avaient à s'échanger pour le lendemain.
C'est ainsi que, alors que la Lune montait paisiblement dans le firmament, deux jeunes femmes celtes, si différentes l'une de l'autre, dans leurs caractères, manières de vivre et expérience, s'endormirent sans histoire.
Image
Offline

Ayral
Tonnant
Tonnant
 
Message(s) : 296
Inscrit le : Sam 13 Mai 2006, 17:57
Localisation : /rel

Messagepar Ayral » Sam 25 Nov 2006, 2:22

II

- Que soient maudits tout les lurikeens ! Engeance du mal au service du fléau purulent nain, si je pouvais je les ferais tous rôtir dans la lave de Volcania !
Sur un hoquet, l'Elfe qui venait d'hurler cela en déboulant dans la maison s'écroula par terre.
Réveillée en sursaut, Sephra tenta en vain de raccorder la réalité calme et bienheureuse dans laquelle elle baignait quelques minutes plus tôt et le charivari alcoolisé dans lequel croupissait l'arrivante.
- Et pourtant, tu sembles l'apprécier, la production lurikeen, ma chère, répliqua une Ayral qui ne semblait nullement surprise.
- Peste soient-ils !
Un nouveau hoquet fit taire l'Elfe, qui réussi à se mettre à quatre pattes et à recommencer à respirer. Entortillée dans sa cape, sa longue chevelure blanche éparse, elle offrait à la vue un tableau qui aurait pu être pitoyable, si la grâce sauvage de ceux de sa race ne la rendait terriblement charismatique.
Ayral se rendit à ses cotés, détacha sa cape, sa besace. Elle l'aida à retirer bottes, gants, chausses et pourpoint. Ne restait plus qu'une tunique suffisamment moulante pour se rendre compte que rien n'avait jamais altéré la finesse uniforme propre à ces créatures. Et pourtant, nous savons tous les ravages que la bière naine fait aux estomacs et aux ventres humains. Ah, que les dieux sont cruels et injustes, parfois...
- Sephra, je te présente Eesafem, première propriétaire de cette maison, grande Elfe connue plus pour sa curiosité et sa joie de vivre que pour ses talents aux combats, je dois dire. Une personne charmante, néanmoins.
La barde, déroutée, tenta de séparer l'ironie de la sincérité dans le discours d'Ayral, puis abandonna. Elle fit maladroitement un salut à l'Elfe, et murmura:
- Heu, bonsoir...
- Tu es qui, toi ?
Le verre empli d'un liquide sombre que lui avait servi son amie semblait avoir un peu requinqué la nouvelle venue, et son regard très vert retrouvait tout son perçant tandis qu'elle détaillait l'humaine. Il se figea à la vue des vêtements abandonnés au bout du lit. D'une main agile elle récupéra la cape et examina le dessin brodé dessus.
- Dis donc, tu viens des Messagers Sacrés, toi ?
- Heu, oui, bafouilla Sephra, prise au dépourvu.
- Ah ah ! Tu connais donc cette vieille peau de Kelebria !
Ayral étouffa un cri indigné et Sephra dégringola encore plus profondément dans son abysse de surprise et de confusion.
- Heu, oui, je connais Dame Kelebria, c'est elle qui m'a invité parmi les Messagers. C'est une femme très gentille, et pas si vieille que ça, et...
- Oui, oui.
Eesa coupa court aux protestations de Sephra et lui sourit doucement.
- Je connais Kelebria... Du moins ce qu'elle a accepté de nous laisser voir. Ca fait bien longtemps que je ne l'ai plus croisé, d'ailleurs. En même temps...
- En même temps, si tu étais venue à mon mariage, tu l'aurais vu.
La colère et la rancoeur transparaissaient nettement dans le ton d'Ayral, qui toisait d'un air sombre l'Elfe. Cette dernière fit semblant de n'avoir rien entendu et rendit sa cape à Sephra.
- Oui, très gentille assurément. Que devient-ils, d'ailleurs, les Messagers ? Toujours à se battre contre ces idiots de Midgard et d'Albion ? J'ai entendu dire que le vieux Tower avait finalement pris sa retraite, comme quoi, tout arrive. C'est une grande perte pour notre royaume, tout ça.
- Oui, mais il passe néanmoins de temps en temps. Et...
- Ah, et donc Keleb' est devenue ce qu'ils appellent ta marraine, alors ?
- Oh, non, elle ne pouvait pas. C'est Avalo, un homme très gentil qui a accepté de me prendre sous sa tutelle. D'ailleurs...
- Ah ! Avalo !
Eesafem et Ayral échangèrent un sourire entendu qui échappa encore une fois à Sephra. En effets, la réputation d'Avalo auprès de ces dames n'était plus à faire.
- Quoi, Ah, Avalo ? Encore des critiques ?
- Ah, mais c'est qu'elle serait susceptible, en plus ?
- Non, mais je n'aime pas qu'on insulte ceux que j'aime et... Et...
Eesafem passa ses bras autours des épaules de Sephra et la serra brièvement contre elle.
- Allons allons. Ne t'inquiètes pas pour ce que je dis, je plaisante, bien sur. Bon ! Si on allait dormir ? Demain, le réveil sera dur, autant profiter de quelques heures de sommeil avant que ce maudit monde nous en tire brusquement. On a de la visite, demain.
- Ca veut dire qu'il faudra ranger, marmonna Ayral, un peu contrariée.
- Oui, oui, nous verrons ça plus tard.
Eesafem s'allongea souplement sur les peaux disposées au sol, qui formaient de fait un matelas peut-être plus moelleux que ceux des lits humains. Une couverture sur les épaules, elle ne tarda pas à dormir béatement, sous le regard encore médusé de Sephra. Quand à la troisième jeune femme, elle s'était recouchée dans le grand lit et tournait le dos à la scène.
C'est sur une lune qui repartait vers l'autre coté du monde que le silence revint dans la pièce principale, tranquillement.


--------------------------------------------------------------------



ça suffira pour un début :D
En espérant que ça vous intéresse un peu, au pire je posterai la suite dans le vide, huhu
Image
Offline

Ayral
Tonnant
Tonnant
 
Message(s) : 296
Inscrit le : Sam 13 Mai 2006, 17:57
Localisation : /rel

Messagepar Phaey » Lun 11 Déc 2006, 21:53

<Ecoute le récit, et se laisse emporter par quelques souvenirs lointains>.

<Sourit doucement>.

J'espère en entendre d'autres épisodes, bientôt.


Phaey
Poussière de fée
Solitaire souvent, espiègle parfois.



(Le vide n'est jamais si vide qu'on ne le croit, voyons ;) ).
Offline

Avatar de l’utilisateur
Phaey
Cavalier d'émeraude
Cavalier d'émeraude
 
Message(s) : 785
Inscrit le : Mer 24 Mars 2004, 17:04

Messagepar Dame Morniefea » Mar 12 Déc 2006, 10:49

(Rhô bah pardi que ça m'intéresse ^^ Non non tu ne postes pas dans le vide, il faut juste que je me décide à lire ^^ Et vu la qualité de ce que tu nous offres, je vais revenir pour la suite ^^ )
Offline

Avatar de l’utilisateur
Dame Morniefea
Cavalier d'émeraude
Cavalier d'émeraude
 
Message(s) : 1050
Inscrit le : Sam 23 Juil 2005, 21:04
Localisation : Près des cookies !

Messagepar Galadh/Dillinger » Ven 15 Déc 2006, 23:41

La lune brillait, cette nuit là, et les étoiles se reflétaient sur le lac d'Olerin, laissant entrevoir..

BLAM ! BLAM !

Les coups avaient résonné dans le silence d'Aberillan endormi. A cette heure-ci, qui est-ce qui pouvait bie..

BLAM ! BLAM !

La pièce de métal rougeoyant effectua un gracieux demi tour sur la forge, pour présenter sa chair encore tendre au marteau du forgeron. Les traits tirés et le regard froid de celui qui était penché sur l'acier en fusion laissaient trahir une lassitude qui tranchait avec l'âge du protecteur. Il n'était certes plus un novice, mais les épis roux qui lui servaient de cheveux étaient encore loin d'être dégarnis, et la carcasse du celte encore vigoureuse.
Mais il avait fait son temps, pensait-il. Il estimait être né trop tard, et pensait avoir suffisament chassé de dragons pour en être quitte avec le service dû au royaumme. D'ailleurs, se disait-il..

"DEVIINE QUI C'ESSSTTT !!!"

Une voix suraigüe venait de retentir à l'autre bout de la maison, tandis que les mains d'un elfe à moitié translucides lui couvraient docilement les yeux.

"Raclure de fils de sporite!", s'écria une voix rauque. "Dillinger, j't'avais dit de ne PAS jouer avec tes trucs du voile dans la maison, surtout quand je forge !"

Un lurikeen vêtu d'une longue robe verte, mais avec des cheveux aussi roux que ceux du celte grincheux, sortit de derrière l'escalier.

"Rooh, ce que t'es grincheux ! A force de jouer les ermites à Sheeroe, tu vas finir par hésiter du caractère de tu sais qui !"

Avec un regard malicieux, Dillinger désigna du menton la gueule béante d'un dragon, que le propriétaire avait jugée très adaptée à la décoration de l'entrée.

"En plus, on y voit rien ici,comment tu peux faire semblant de forger quoi que ce soit !"

Alors que le protecteur maugréait pour protester contre cette pique, le lurikeen se saisit d'un bâton qui trainait contre un mur, et se mit à incanter une version mineure de son sort fétiche, cette onde de choc qui pouvait éclairer toutes les Abysses d'un seul coup. Alors que la lumière du sort s'était déjà évanouie, l'onde de choc percuta le chaudron qui se trouvait au centre de la pièce.
La chaudron vacilla.. puis revint à sa place, non sans renverser un peu de ce qu'il contenait sur le sol. Le tapis du salon se mit alors à fumer, tandis qu'une odeur de bois brûlé se répandait dans la pièce.

Le lurikeen, hilare, jeta un coup d'oeil au protecteur atterré, sachant tous deux quelle était la cause de ce prodige..

Le protecteur lanca alors, d'une voix vaguement accusatrice, un "Nicoo.. ?" qui n'eut pas de réponse.
Celui vers qui tous les regards convergaient était derrière le bar, comme à l'accoutumée. Nicolas, car tel était son nom, était un sylvain à l'histoire un peu louche, qui occupait la fonction de jardinier/cuisinier au 10, lac d'Olerin, étant donné que le propriétaire aimait plutôt couper les têtes que les légumes, et préférait faire cuire des armes sur sa forge que des choux dans un bouillon.
Cette fois, le sylvain était penché sur un petit pot posé sur le bar, le fixant avec attention, lui murmurant quelques mots. A la demande de Nicolas, Oxymore, l'animiste de la maison, lui avait offert un bonzaï avec lequel le sylvain tentait de pratiquer la divination, sa véritable passion.
Il n'entendit donc pas l'appel du protecteur, absorbé qu'il était par le supposé bonzaï médium.

"NICOLAS !!!" tonna le protecteur, maintenant debout et brandissant un début de lame encore brûlant.
Le sylvain sursauta, envoya valser tout ce qui trouvait sur le bar à cause d'un mouvement brutal des branches, et se tourna avec un air apeuré vers le celte grognon.

"Oui, oui, pardon, qu'il a-t-il monsieur Luinrandir ? Vous avez soif ? Je peux vous servir un délicieux..
- T'as foutu quoi, dans ce chaudron ?! Tu voulais nous faire une soupe, ou bien récurrer le fond du Lac ?
-Oh, heu, eh bien, c'est une nouvelle recette à base de heu.. " Nicolas consulta rapidement les étiquettes des tonneaux qui se trouvaient là, regardit une ou deux boites, et tenta :
"A base de testicules de wyverne et de corne de calico pilée, me semble-il. Oui, c'est ça !"

L'autoproclamé cuisinier se leva, et, du bout de la racine, tenta maladroitement d'arranger le tapis, faisant mine de ne pas remarquer le regard noir du protecteur.

"Nico, les wyvernes sont des femelles, et les calico n'ont pas de cornes."

Le celte prit une lame et un bouclier parmi ceux qui trainaient au mur, enfila un haubert léger, et sortit en claquant la porte, laissant la maison à un lurikeen encore plus hilare et à un sylvain tout piteux.

Ca sera ma ptite et ptèt première contribution, histoire que les gens de la maison d'a côté soient aussi présentés.. ;)
Offline

Avatar de l’utilisateur
Galadh/Dillinger
Corbeau ardent
Corbeau ardent
 
Message(s) : 168
Inscrit le : Dim 03 Déc 2006, 20:15
Localisation : Rennes, comme un Caribou

Messagepar Firefighter » Sam 20 Jan 2007, 10:21

Quoi ! Je sais pas cuisiner ? :roll:
Firefighter, Fearfighter, Darkfighter, Firearrow, Sokkar, Arathor, Shifu, Amonet ....

Il est toujours désavantageux de combattre celui qui n'a rien à perdre.
Offline

Firefighter
Savant
Savant
 
Message(s) : 10
Inscrit le : Dim 10 Déc 2006, 3:04


Retour vers Le cercle des conteurs

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)