par Aladore » Mer 20 Avr 2005, 11:51
Il fait atrocement chaud ... Une brume nauséabonde plane sur le champs de bataille, humide. Oui humide, c'est bien le mot, nous sommes trempés. La sueur se melange a l'eau des guêts que nous traversons, silencieusement ... Un temps atroce pour se battre.
Le ciel est beau malgré tout, parfois quelques rafales, repoussant la brume en ce début de soirée, font que l'on aperçoit un peu le jaune-orangé du coucher de soleil.
Une odeur fétide plane dans l'air, un mélange de renfermé, de sueur et ... De cadavre. Je me sens mal. Les terres Midgardiennes sont un refuge pour la peste et la dissentrie, j'éssaie de ne pas trop respirer pour eviter d'attraper la mort mais je sais que c'est impossible.
Pour une fois qu'il fait beau en Midgard, il fallait qu'on y soit ... J'aurais preferé me battre sous la neige, je n'aurais pas eu peur d' attraper une quelquonque infection.
Nous marchons. Cela fait maintenant deux bonne heures que mes compagnons et moi sommes aux aguêts.
Depuis que les Messagers Sacrés m'ont receuillit, je les suit partout. Leurs batailles deviennent miennes. Je defend leurs cause et aujourd'hui, je suis a leurs côtés pour affronter cet ennemis que nous avons en commun. Une famille, oui j'ai trouvé une famille et je me suis remis a sourire, a apprecier la vie, faisant autre chose que de me battre constament comme le Mercenaire que j'étais a l'époque. Apprenant a les connaitre au jour le jour et a apprecier leur compagnie.
L'imposant Tower, la douce Phaey , le fier Ajalon ... J'étais devenu moi aussi, un Messager Sacré.
J'avais fait la connaissance, entre temps, d'autres valeureux Gerriers qui se faisaient apeller les Fils de Yaztromo. Certains d'entres eux se tenaient a nos côtés, marchaient avec nous.
Je regarde Eliizza, une Barde, elle chante. A côté d'elle se tient Cyrann, une Druidesse. Un peu plus loin, je vois Helenna. La belle Helenna. Je reconnais que son charme ne me laisse pas indifferent mais je ne dois pas me laisser distraire, c'est pas le moment de se deconcentrer.
Je commence a en avoir marre, nous marchons encore et encore jusqu'au champs de bataille et toujours aucune trace d'un quelquonque Kobold. Même pas un rire vicieux, un sifflement, juste le silence comme compagnon.
A côté de moi, Tower, respirant l'air comme pour prédire le côté par lequel nous nous ferions surprendre.
- "Ca va gamin ?", me lançe t'il, le ton rieur.
J'acquieçais vivement, comment pouvait il croire que ça n'allait pas ?! Je suis un Maitre des Bataille !
Une étendue d'herbe malade s'offre a nous. J'ai un mauvais pressentiment. La plaine est ondulée, nous ne voyons pas en avant.
Des Tambours. Nous y sommes. Ca rûgit, ça rit vicieusement, ça hurle, ça braille, Midgard nous attend derrière !
Je me prépare, je sors mes armes, je respire un bon coup et nous aperçevont enfin la masse de Trolls, de Vicking et autres aberations qui s'offre a nous.
Ils sont des centaine. Comme une masse diforme, ils nous attendent, prêts a se battre, des loups enragés.
Ils sont a 200 mètres de nous a peu près et, je vois les Kobolds sautiller et hurler dans un langage que je ne comprend pas.
- "Tenez vous prêts !" Hurle Tower.
J'ai le coeur qui bat a 100 a l'heure. J'ai beau être habitué aux batailles, j'ai toujours la même excitation qui me prend au tripes quand arrive le moment de tuer. Je regarde mes amis, un par un, comme si c'était la dernière fois. Helenna me sourit, je suis crispé mais je ne la quitte pas des yeux.
- "Chargeeez !" braille Tower.
Je m'élançe vers la masse diforme avec mes compagnons d'arme a mes côtés, je hurle tout mon saoul comme pour effrayer le Diable lui même. Sans effet, mais je m'y attendait, les Midgardiens nous chargent a leur tour.
On se rentre tous dedans, la plaine tremble comme si elle était vivante.
Un, deux, je commençe le carnage. Mes masses virevoltent alors que je tue ceux qui se dressent devant moi.
Mes compagnons se battent fièrement, nous ne reculons pas. Un Viking se met dans la tête de me trancher la tête, j'esquive, je lui brise le crâne.
Un de moins.
Ajalon se dresse devant moi et bloque une flèche qui m'était destinée.
Je te revaudrait ça l'ami.
J'avance toujours et encore, etripant, tranchant, martelant les fous devant moi. Je ne suis pas encore touché, tout vas bien.
J'enjambe les cadavres et les entrailles pour continuer sur ma lancée et là , je le reconnais. Le Troll qui m'avait cassé l'épaule. Je fonce sur lui et je lui rentre dedans, je m'écroule. Comment ai-je pu croire que je le renverserait ... Il porte un Marteau aussi haut que moi et j'esquive avec difficulté un balayage de derrière les fagots qui m'aurait cassé en deux.
De toutes mes forces, je frappe son genou gauche, il s'écroule.
Pris d'une rage intense, je lie mes deux masses et lui pulverise le crane, qui s'éffondre a son tour, en plusieurs fragments de pierres. Me voila vengé.
Je continue l'assault et, la foudre me tombe dessus. Fichus Thanes, je me relève sonné et cours vers le serviteur de Thor, lui ecrasant le visage avec mon arme.
Je scrute autour de moi, dans le capharnaum ambiant et, j'aperçois les Hiberniens qui se battent avec moi.
Certains meurent, d'autres tuent, mais tous se battent avec hargne. Nous allons gagner.
La bataille dura une bonne heure, j'ai cru que ça ne s'arreterais jamais et, je dois reconnaitre que même les Midgardiens ce battèrent vaillament.
Mais pour quoi ?
La plaine est couverte de sang, de chairs et de corps sans vie. Je regarde mes mains et toutes les parties de mon corps comme pour verifier qu'il ne manque rien. Des lambeaux de chair bleue, blanche arborent mes masses et mon plastron. Je touche mes joues, elles sont couvertes de sang. Je respire a nouveau. Nous avons vaincu.
Ceux avec qui j'étais parti sont encore en vie mais harassés, comme moi. Je vois Tower s'agenouiller sur un corps, surement un proche. Ajalon est accroupi, fatigué. Eliizza chante toujours sans s'aperçevoir qu'elle a perdue son Luth, Phaey tente en vain de soigner ceux qui souffrent. La desolation.
Je cherche Helenna des yeux, je ne la vois pas. Je parcoure les corps, je regarde. Elle est là . Et vivante ! Je respire a nouveau. Nos regards se cherchent et se trouvent, tout va mieux.
Nous avons enterrés les corps de ceux qui étaient encore transportables et nous sommes rentrés en Hibernia, le coeur lourd et la mine sombre avec une victoire de plus dans notre camps, au prix de pertes humaines énormes et sans but.
J'ai la gorge nouée de voir ceux avec qui je bu la veille, morts aujourd'hui.
Il est temps de dormir.