Les lueurs de la nuit font ressortir le rouge brillant des mares de sang sur le sol. Les cadavres demembrés, déchirés, éparpillés forment une masse suintante et puante, comparable a un charnier encore frais.
Les bris d'os et les cris me rapellent que les Midgardiens ne sont pas des adversaires faciles, des bêtes sanguinaires.
Je rayonne. Je tue. Chaque coup que je porte est fatal, je suis dans mon élément, la guerre c'est ma vie.
J'ai les bras et les jambes brûlants, j'ai mal partout. Une crampe au mollet m'empeche de me mouvoir a mon aise mais qu'importe, je suis la pour tuer et c'est tout ce qui compte. Personne ne me résiste, je suis un Mort-Lame. Je sème la desolation partout ou je passe et les Vikings dont je m'occupe ne reveront pas leurs enfants ce soir.
Je n'ai que 22 ans mais je suis déjà , d'après les dires des Anciens, un habile tueur respecté. Mon nom a parcouru les frontières quand j'ai tué de ma main un Viking Huscarl sur les Portes d'Odin. Et j'en suis fier.
Je traverse le pont et je me jette dans la masse, j'ai du en tuer une trentaine déjà . J'ai mal partout, mon armure est si lourde ! Les masses que je porte me semblent peser 100 kg chacunes alors que je fracasse le crâne d'un Kobold.
Les Kobolds ... Ma rage envers ces êtres bleus est a son comble.
Enfant, je vivais a Connla. Une enfance paisible et chaleureuse. Ma mère était une femme très douce, je me souviens encore de son odeur de fleurs dont je n'ai jamais su donner la provenance, elle sentait tellement bon.
C'était une femme en harmonie avec la Nature, capable de panser les plaies, on la disait Druidesse, mais c'était ma mère avant tout.
Mon père lui était un fier Guerrier, Protecteur de son état. Il était très dur avec moi, me corrigeait a la moindre de mes erreurs.
Je me souviens de lui le visage abimé par les bataille mais la fière allure qui le caracterisait sera surement, pour toujours, le souvenir que le garderais de lui.
J'ai entendu dire, bien après, qu'une mise a prix était sur sa tête.
Un soir d'Hiver, alors que je n'était encore qu'un gamin, mes parents furent surpris par ces êtres bleus, dans ma maison.
J'ai vu ma mère se faire egorger et mon père mourrir de la même façon a ses côtés. J'avais une soeur aussi. Un bébé. Elle eu droit au même chatiment ... Moi, j'était caché sous mon lit. Mort de peur.
Le plus triste je crois ... Je ne me souviens pas du prénom de ma soeur.
J'ai grandi sous la tutelle d'un Maitre Finelame qui m'a apprit a manier les armes et me voici là , au coeur d'une bataille contre mes ennemis de toujours.
Je prend les coups mais je les rend avec deux fois plus de hargne, je dois avoir le poignet brisé, j'ai vraiment mal a la main.
Une flèche vient de m'egratigner la joue, deux centimètres de plus et je la prenais dans l'oeil.
Un moment d'innatention et un Frostalf perd son Epée, je profite de ce moment pour lui briser la nuque.
Je grogne de douleur.
J'ai une fleche dans la cuisse. Bah, une cicatrice de plus ... Si je m'en sort. Ce dont je ne doute un seul instant.
Je fonce sur ce Troll. Ces êtres là sont des machines de guerre mais je n'ai pas peur. Je lui donne un revers de masse en plein visage qui lui fait sauter son casque, des eclats de pierre tombent au sol et il me rend la pareille, j'entend mon epaule exploser sous la force du coup.
Je me relève.
Une douleur aigüe me prend alors l'aine. Une pointe luisante, brillante sors de mon côté droit. Je viens d'être poignardé.
Un Kobold rit derrière moi et, je tombe sur les genoux.
Je ne sens plus rien. Mon poignet, mon épaule, mon aine ... Oubliés. Je crois que je vais mourrir. Enfin.
Autour de moi, destruction. Des Midgardiens, mes frères Hiberniens par terre, tous mélés entre eux, un âmat de chair et de tripes me sert d'oreillers alors que je tombe a plat ventre.
Tout ça pour ça. Des images fusent dans ma tête, je repense à mon père, à ma mère ... Je pense aussi a mon ami qui gît a mes côtés, le ventre ouvert en deux, tombé bien avant moi.
Je repense a ma maison, les murs d'une couleurs ocre chaud, les cheminée qui envoie des mini-boules de feu sur le tapis et mon père qui fait sauter ma soeur sur ces genoux.
Je revoit les armes de mon père, accrochées sur le mur, les fleurs que ma mère ramenait tout les matins pour parfumer la maison.
Je voit aussi mon meilleur ami, mon frère Eljin mort avant moi, en train de courtiser une jeune Celte et se prendre une énorme claque.
Je pleure. Et je meurs.
- Y'en a un qui respire ici ! Viens vite Tower !
Je suis baloté, transporté sur les larges épaules d'un Firblog. Je sens que je suis a la frontière de la mort mais je ne peux plus penser, même pas prier pour mon salut.
Je suis allongé dans un lit.
On s'occupe de moi. Avec une tendresse qui me rapelle vaguement ma mère. Par moment, j'ouvre les yeux et je vois une femme. Belle comme la rosée du matin, les yeux chauds et reconfortants.
Elle sent bon. Ses mains sur mon visage sont douces comme de la soie. Je sais qu'elle me guérit, elle me soigne. Comme ma mère l'avait fait quand j'était tombé de l'arbre a Pommes près de la maison, me fracassant le bras.
Suis-je mort ? Je ne sais pas. Mais ça en a tout l'air. C'est trop "doux" pour être la réalité.
Je n'ai en tout cas pas la force de dire un mot mais j'essaie en vain de savoir si j'ai franchi le Voile ou non.
- "Chuut ! Ne parles pas. Tu me diras tout quand tu aura repris des forces." Dit la femme.
J'obéis, je sais que je suis en sécurité.
- "Alors Phaey ? Comment se porte notre grand blessé ?" Habla le Firbolg aux cheveux verts, le pas gaillard.
( La suite bientôt si vous avez aimé.
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