/révérence
Je voudrais rétablir les faits dans leur contexte. Car j'ai la sensation très désagréable d'être un sujet de discorde dans une guilde qui m'a acceptée si récemment
.
Je joue régulièrement de mon luth dans les tavernes de Tir na Nog, parfois à Mag Mell aussi. Ce n’est pas un métier très glorieux, les clients sont plus là pour sombrer dans des délires alcoolisés que pour écouter ma musique… mais il faut bien vivre
.
Il y a quelques temps, j’ai remarqué un duo un peu étrange, à la fois bruyant et joyeux, dans un coin de la Rose Verte. Un énorme firbolg au rire sonore, qui vidait chope après chope avec un enthousiasme peu commun. Tout en tapant régulièrement dans le dos de son compagnon, un celte roux qui se contentait se contentait de siroter un bol de cidre. Ils semblaient fort complices, du genre d’amis qui se comprennent à demi-mots.
A un moment tardif de la soirée, alors que nombre de fêtards ronflaient déjà sous les tables, et que la serveuse était descendue percer un nouveau tonneau, le firbolg m’a appelée avec de grands gestes désespérés...
J’ai rapidement compris qu’il… mourrait de soif et je lui ai rapporté une chope bien remplie, délaissant mes instruments un moment.
J’ai eu droit à une accolade émouvante et reconnaissante ^^. Il m’a incitée à m’installer près d’eux un moment, et vu la piètre qualité du public, je me suis accordée une pause à leur table
.
A dire vrai, ils étaient plutôt amusants, pas agressifs, malgré l’haleine redoutable du plus grand. Nous avons discuté longuement, la serveuse nous apportant régulièrement quelques boissons, enfin très régulièrement pour le firbolg, assez fréquemment pour moi, et ne remplissant le bol de cidre du celte roux qu’à deux reprises.
Ce dernier ne semblait pas aviné, mais très cordial et très… attentif. Il me semblait qu’il avait rapproché sa chaise de la mienne, mais je ne suis pas une sainte-nitouche
, je le trouvais plutôt agréable à l’œil, et je n’allais pas m’offusquer pour si peu. Ils me racontèrent plein d’histoires amusantes, des anecdotes concernant leur guilde, les Messagers Sacrés. Le rouquin évoqua la possibilité de m’aider à y entrer, arguant du fait que la solitude n’est pas affaire de musiciens.
Finalement, lorsque le firbolg eut sombré comme une masse ronflante, la tête sur un bouclier doré, le celte proposa de me raccompagner à travers les rues peu sûres de la ville.
Je n’allais pas très loin, habitant provisoirement l’étage d’une grange à foin, mais j’acceptai. Nul besoin de vous raconter la suite, dont les souvenirs vagues me sont plutôt agréables
. Lorsque je me rêveillai, le soleil était déjà haut dans le ciel, et j’avais hérité d’une magnifique gueule de bois.
Le celte n’était plus là , mais une nuit caline n’engage à rien, et je n’étais pas du tout choquée de sa disparition. Je décidai toutefois de m’intéresser à sa guilde et celle de son compagnon firbolg.
Un Messager Sacré contacté au hasard me conseilla de m’adresser à Blackspirit, ce que je fis. Je lui citai le rouquin, Mildrann Zendral, et je fus intégrée à titre d’essai dans la guilde.
La suite vous la connaissez, la colère de Mildrann, son déni des moments que nous avons pu partager. Sa demande de régler ce litige par un duel.
Sachez que je ne l’accuse pas des pires maux de la terre. Je ne vais pas exiger un mariage
, ou que sais-je d’autre. Peut-être a-t-il cru que je rejoignais votre guilde pour le harceler
? Je ne sais pas. Je souhaite simplement qu’il reconnaisse que nous nous sommes connus, et appréciés – bien que brièvement.
J’espère que le duel se fera dans l’honneur, et surtout qu’aucun des deux combattants ne sera sérieusement blessé.
Et si Mildrann gagne, vous n’entendrez plus parler de moi. Les armes et la magie auront tranché.
Par contre, à l'heure proposée je serai trop loin pour venir y assister, et je demande à ce que le duel soit repoussé d'un jour ou deux.
/révérence